Une rencontre qui ressemble à une évidence…

19 novembre 2017. Quel camping-car choisir ? Depuis cet été, la question chemine dans nos têtes. Pierre veut un compagnon qui soit court, maniable et grimpeur. Moi, je me centre sur la vivabilité de l’aménagement. Nous allons vivre dans ce petit espace une année entière, il me semble qu’il faut que chacun ait sa place. C’est-à-dire : pas de couchage en dînette. D’une part pour pas avoir à monter/démonter le lit tous les jours. Ensuite, pour que les grands puissent veiller/travailler pendant que les petits dorment. Et surtout, pour que chacun puisse s’isoler dans “son coin” pour se retrouver seul, se calmer, se recentrer, y ranger ses petites affaires,… Cela me semble indispensable pour le bien-vivre ensemble, à 5 dans ce tout petit espace.

Très bien, sauf que un aménagement “5 lits fixes”… ça n’existe pas. Une rapide recherche sur Le Bon Coin nous le confirme : dans toute la France, il n’y a que deux annonces de Cc à vendre avec 3 lits superposés, et les deux sujets proposés sont de très vieux modèles ayant déjà beaucoup beaucoup roulés. Game over ?

Non ! Un aménagement intérieur, ça se bricole. Sacrifier la soute, pour gagner de l’espace en hauteur, et réagencer un espace “2 lits superposés” en “3 lits superposés”, ça nous paraît jouable. Avoir un lit bas, proche du sol, c’est très “Montessori” et ça conviendra parfaitement à notre troisième.

Sur Le Bon Coin, nous repérons une annonce d’un Fiat Atlantis A2 situé à Cransac, à 40 minutes de Rodez, et dont la description est très précise. Plusieurs détailles retiennent notre attention : moins de 6 mètres 50, panneau solaire, réservoir d’eau plus important que celui que l’on avait cet été, sécurités diverses (on repense à la mésaventure de la famille Leloup, qui s’était fait voler leur camping-car  aux 3/4 de leur tour d’Europe),… Et le prix, comparé à des modèles similaires sur Le Bon Coin, nous paraît honnête. Une rapide recherche sur internet nous précise l’agencement intérieur qui n’est pas commun. L’option de réagencement en “3 lits superposés” n’est peut-être pas la seule option. Dans celui-là, peut-on ajouter un petit lit au fond, perpendiculairement aux deux autres ? Il nous faut le voir ! Nous prenons RDV.

Comme promis, nous consultons au préalable plusieurs amis et connaisseurs pour avoir leurs avis et conseils. Nous apprenons que ce modèle est réputé pour sa robustesse : moteur d’abord, mais aussi aménagement intérieur. L’avantage de son âge, c’est qu’à cette époque les aménagements étaient encore faits pour durer ce qui n’est plus le cas des modèles récents nous dit-on.

Par contre, le modèle aurait l’étanchéité fragile nous alerte Yann. Christophe nous donne toutes ses astuces pour traquer le moindre petit signe d’infiltration. Remplis de conseils et de points à checker, nous irons à Cransac un lundi soir. Notre attirance pour la bestiole s’est confirmé de suite. Ce Cc est dans un état impeccable, comme neuf, très propre, impressionnant. Dure de croire qu’il a 12 ans. Les propriétaires sont un jeune couple. Ils l’ont acheté il y a deux ans, maintenant ils construisent leur maison et ont besoin de le revendre pour financer leurs travaux. Lui est mécanicien, il répond précisément à toutes nos questions. Elle, jolie et souriante, me présente l’intérieur et l’on sent qu’elle l’a utilisé avec soin. Elle manipule les lanterneaux avec délicatesse, as installé des petits tapis dans chaque placard pour que vaisselle et autre affaires ne bringuebalent pas… J’avoue, je suis sensible à ces détails parce que la délicatesse n’est pas vraiment la spécialité de la maison. Ce soir, nous sommes sans Capucine et Lison, mais je les vois déjà se jeter avec leurs chaussures sur les lits, escalader, s’acharner pour arriver ouvrir les fenêtres,… mes monstres de filles.

Après le tour du propriétaire et la tonne de questions plus ou moins farfelues dont je suis la spécialiste, nous présentons notre projet : le tour d’Europe, les 3 filles,… et ce fameux troisième lit à bricoler. On se projette, on imagine dans un sens, puis dans un autre, ou sinon comme ça,… Les mesures sont prises, il faut étudier ça.

En tout cas, ce camping-car a vraiment tout pour nous plaire. Malgré les recommandations de nos amis, nous ne voyons vraiment aucun point d’inquiétude. Vu l’état intérieur, l’inspection des joints, des bords de fenêtres,… nous n’osons même pas exiger le fameux “contrôle d’étanchéité” tellement ça nous paraît improbable.

Nous repartons ravis. Avec nos mesures et nos photos, nous voulons étudier la faisabilité de ce troisième lit, avant de revenir pour une seconde visite plus complète : essai, conduite et test de tous les équipements.

4 semaines plus tard, c’est aujourd’hui le grand jour. Le parrain de Capucine avait prévu de longue date d’être à Rodez pour le week-end, il partagera le grand moment avec nous. La première rencontre entre les filles et le camping-car est timide. On signe les papiers, on prend une photo, et on décolle !

Pierre a repéré un point de vue pour pique-niquer. Arrivée devant le chemin en terre qui y monte, je décide de faire le tour par la route puisque Google me le propose. -Ne pas écouter Google aveuglément- La route est un cul de sac et le Cc doit faire un demi-tour acrobatique.

Je gare le Berlingot sur le bas côté pour faire de la place au Cc et j’aide à la manœuvre qui au final s’avère facile. Je donne mon téléphone à Laurent pour qu’il guide Pierre sur le bon chemin. Le Cc, Pierre, Laurent et mon téléphone repartent. Au démarrage, le Berlingot n’arrive pas à avancer et patine dans l’herbe mouillée. Je recule pour ré-avancer dans un autre sens. Je m’engane complètement sur le bas côté. Plus le moyen de bouger. Je suis bloquée, seule, sans téléphone et avec une fille et un bébé. Il est midi. Ok, tout va bien, l’aventure commence.
Après avoir frappé à presque toutes les portes du hameau, je fini par trouver un paysan qui accepte de me tirer avec son 4×4. Inquiété de pas me voir arriver, Laurent m’avait rejoint. En deux temps trois mouvements, je suis sortie d’affaire.
Au point de vue, le jeu en vaut la chandelle. Nous sommes le 19 novembre et le temps est magnifique. Nous pique-niquons sans manteau devant une vue éblouissante du vallon. On y resterait bien pour la nuit… Mais nous sommes dimanche, il faut aller ranger notre nouveau joujou dans une grange à proximité de Rodez, des rêves pleins la tête.

Rechercher d’autres articles

 

2 réponses à “Une rencontre qui ressemble à une évidence…”

  1. Avatar de Clément Raynaud Janine

    BRAVO, l’engin en question a belle allure, extérieure et intérieure, et semble “bon choix” !

    Reste encore “un peu de temps” pour mise au point… et préparer … pour continuer. JRC
    (soir du 21/11/2017)

  2. Avatar de Eric
    Eric

    Oui, l’aventure commence 😉

    Belle décision de concrétisation de rêves. Bravo.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *