Samedi 7 septembre 2019. J68. Holyhead, Pays de Galles. Hello Wales ! Ce matin j’ouvre les rideaux et découvre le paysage qui m’entoure. Dans une petite marina, des dizaines de petits voiliers dansent devant nous et le soleil est radieux. Joie ! Mais pour cette première journée au pays de Galles, nous avons d’abord quelques urgences à gérer : une lessive géante, des réservoirs à vider et bientôt aussi à remplir. Nous trouvons une station service avec de grosses machines à laver et un réceptacle pour les eaux grises. Ce sera notre première étape. Pendant que nos 8 sacs à linge sale tournent dans une machine 18 kg (!!), Lison travaille, Capucine prend une douche et nous, nous faisons un brin de ménage. Dès le linge sec et la corvée terminée, zou, direction les montagnes du parc naturel de Snowdonia.
Le premier col, Pass of Llanderis, est bondé de monde. Nous sommes samedi et il fait beau. Impossible de s’arrêter aux départs des randonnées. Plus loin, des agents verbalisent les voitures stationnées sur le bas côté. Nous poursuivons notre route. J’ai repéré un spot isolé, à proximité d’une route qui m’a l’air moins touristique. Mais la route est tellement petite que la capucine de L’Emile-Pat grince dans les branches des arbres… La single road n’a pas de passing places.
Pierre dit stop. Au terme d’une longue marche arrière entre deux murets de pierre sèche, il se stationne au bord de cette route et monte faire la sieste. Ok, nous sommes plantés là. Je comprends sa décision, mais ça annihile mes plans. Et vu l’endroit où l’on est garés, dans un virage, entre un champ de vaches et un champ de brebis, je suis d’abord perplexe. On fait quoi maintenant ? Solène dort aussi. Tiens, des mûres. Commençons par en cueillir un saladier. Les filles se posent moins de questions que moi. Des bouts de bois, un couteau et elles se fabriquent des pinceaux en bois. Pourquoi ? Je ne sais pas. Peut-être parce qu’à force de tailler, ça ressemble à un pinceau.
Une fois Pierre requinqué, nous hésitons. Est-ce qu’on reste là ? Est-ce qu’on tente de trouver un départ de randonnée plus loin ? Est-ce qu’on se balade sur cette petite route ? Les filles ont choisi, ce sera trottinette sur la route. Bon, allons-y. Je ne suis toujours pas emballée mais je dois bien admettre que ce bout de route enthousiasme mes enfants. Encore quelques irrésistibles mûres. Un coléoptère. Une araignée. Une baguette magique. De jolies brebis au museau couleur sable nous interpellent. Nous semblons les déranger avec le bruit des trottinettes. Ha, voilà un chemin qui s’échappe sur le plateau. Une colline. La vue est à 360 degrés autour de nous. Waaouh ! C’est beau ! Et puis il est 4h, c’est le cadre idéal pour un petit goûter. Finalement, ces montagnes galloises nous auront séduites. Cet après-midi mal engagé s’est transformé en un moment inoubliable. Quelques petits trésors de la nature, un paysage. Prendre son temps. Et être ensemble, jouer ensemble. C’est tout ce qu’il nous fallait.
L’enthousiasme des filles est toujours au max. Ici, comme partout, elles installent leur cabane et jouent à “Ninou”. Ninou, c’est Solène. Elle joue le bébé de la famille. Capucine, comme toujours, fait la chef. Dans l’histoire, elle joue la maman. La maman-chef. Je sais pas d’où lui vient cette idée ?… Et Lison… Lison, on ne sait pas trop. On dirait qu’elle change de rôle souvent. Un fois, elle s’est appelée “Bernard”… Une autre fois “Paille”… On la voit souvent aller pêcher des maquereaux. Parfois, elle plane, mais souvent, elle écoute à la lettre ce que lui dit de faire Capucine. “Lison, si tu en a marre que Capucine te dise de faire ci ou ça, tu ne l’écoute pas. C’est un temps de jeu, il faut que tu t’amuses.” “Oui, oui, mais elle a de bonnes idées Capucine !”. C’est vrai. Elle les enchaîne les idées de jeux. Tellement qu’avec Pierre, on n’arrive pas à suivre.
Le retour s’est fait entièrement en descente. En trottinettes, imaginez le bonheur ! Consignes de sécurité bien enregistrées, mes deux monstres se sont payés la plus longue descente de leur vie ! Avec Solène, nous sommes rentrées joyeusement en sautillant. Ce soir, le salon est inondé du soleil de la fin du jour. On est bien finalement dans notre virage. Dehors, les vaches paissaient tranquillement jusqu’à ce que Pierre vienne leur jouer quelques airs de ukulélé. Hé bien, sachez-le, les vaches galloises aiment le ukulélé ! Pierre se retrouve rapidement entouré de grosses vaches noires qui lui tendent l’oreille. Cuisiner dans ce cadre, c’est chouette. Je lave mes mûres et entament la cuisson de ma confiture. Confiture mûres-bonheur.
La soirée aura beau être douce et joyeuse, nous avons toujours nos huit sacs de linge à trier, plier et ranger. Chacun à sa tâche, nous sommes rodés. Pierre nous met un film. Pour parfaire l’éducation de ses enfants, il choisit un vieux Pierre Richard, “Je suis timide mais je me soigne”. Les sketchs grotesques ou loufoques font éclater de rire Capucine à de maintes reprises. Elle est très bon public pour du Pierre Richard. La corvée est plus longue, mais bien plus agréable ainsi.
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