Rendez-vous à la synagogue

Dimanche 9 février 2020. J223. Blue eye, Albanie. Hier soir, je me suis aperçue que j’avais oublié mes boucles d’oreilles portugaises à la Villa Përmet. Un message à Sarah pour lui demander de me les poster en France, elle me répond qu’ici, on peut se faire envoyer des plis par mini-bus, c’est plus sûr que la poste. Elle confie donc mes boucles à l’un d’entre eux qui part de Përmet ce matin et arrive à Sarandë, la grande ville côtière du sud de l’Albanie.

Notre programme était autre mais encore une fois, le voyage en aura décidé autrement. Nous avons rendez-vous avec un chauffeur de bus inconnu, à 13h, devant la synagogue de Sarandë. En Albanie, c’est pour attraper ces mini-bus qu’il y a toujours du monde sur le bord des routes. Nous avions déjà remarqué l’importance de ce système. Sarandë n’est qu’à 30 minutes de route, alors ce matin, nous prenons le temps.

Capucine s’applique à faire une fiche découverte. Lison fait sa géométrie avec difficulté, ses traits ne sont pas assez précis à son goût. Nous sommes en février, son cahier est bientôt terminé… Quand à Solène, elle part faire de la pâte à modeler dehors et son Papa l’installe… tout en haut du gros caillou… Après l’école, nous retournons faire un tour à l’œil bleu pour voir s’il n’a pas changé de couleur. La luminosité est différente, il semble peut-être encore plus profond. Cette eau qui remonte en gros bouillons nous aura fascinés. Du haut du gros tronc couché, Solène perd l’équilibre et tombe tête la première. La chute n’est pas très haute mais suffisamment pour se faire mal. Sa joue est râpée et son visage plein de terre. Retour illico à l’Emile-Pat, nettoyage, soins. Rien de grave. Elle a de belles griffures sur toute la joue, un peu comme un dessin tribal. Elle ne veut pas être prise en photo comme ça. Nous l’attachons sur son siège avec ses doudous et partons pour notre rendez-vous.

Sarandë

Sarandë, grande ville de bord de la mer. Ici, finie l’Adriatique, nous sommes arrivés en mer Ionienne. De grands immeubles alignés face au soleil. Une belle promenade le long de la mer. Un petit air de croisette. De la synagogue, il ne reste que les vestiges joliment mis en valeur. En face un parc avec des jeux d’enfants. Pierre y amène les filles pendant que j’attends. Je suis en face de taxis et d’un gros bus. Les mini-bus sont plus haut, un panneau indique leurs horaires et leurs destinations. Je demande à l’un des conducteurs. Oui, celui de Përmet ne va pas tarder à arriver. D’ailleurs le voilà. Il est plein, les passagers descendent, le conducteur leur ouvre le coffre et chacun prend son bazar. Je demande. Il me donne une petite boîte. Je l’ouvre rapidement. Oui, ce sont bien mes boucles d’oreilles qui ont pris le bus toutes seules en Albanie. Il est marrant ce pays ! Je demande combien pour le service ? 200 Lek, 1,60€. Merci. Tiens, je les enfile pour fêter ça. Retour aux jeux d’enfants, tout le monde me saute dessus de joie.

Un burek sur la plage. Aujourd’hui, nous avions initialement prévu de visiter le site archéologique de Butrint. Mais franchement, avec le soleil qu’il fait, nous avons tous envie de profiter de la plage, mais pas en centre ville, un truc plus tranquille, comme on aime. Je regarde ma carte, je sais que le coin est réputé pour ses belles plages. Pas de Park4night qui aurait pu nous conseiller quelque chose d’accessible. Il va falloir explorer. Peut-être la plage du monastère. Ou celle des goélands. Allons-voir.

Entre Sarandë et l’île de Corfou

La piste qui mène à la plage du monastère est fermée par une affreuse barrière. Celle des goélands, non. Nous nous engageons sur une piste. Une belle piste qui mène à un complexe hôtelier en construction. Nous bifurquons, la piste devient plus chaotique mais ça va encore. Une esplanade avec vue, une grande descente. Pierre dit stop. Mieux vaut ne pas descendre, on ne sait pas si nous pourrions remonter. Ici, nous pouvons faire demi-tour, la vue est sublime et la plage n’est pas loin. C’est parfait. Quelle chance d’avoir trouvé un joli spot comme ça ! La vue sur la mer est celle que doivent avoir les goélands, plongeante. D’un côté la baie de Sarandë, de l’autre l’île de Corfou. La Grèce n’est plus très loin.

5 minutes de descente, nous traversons la terrasse d’un restaurant fermé pour l’hiver et nous découvrons une plage magnifique et propre. La journée à la synagogue va se terminer au paradis. Sable, eau turquoise et galets blancs, verts et roses.

Immédiatement, les filles s’installent pour jouer ensemble. À Sarandë, elles avaient prévu de jouer aux nettoyeurs de plage mais pas de bol, ici pas de déchets pour alimenter leur imaginaire. Pas de soucis, elles trouveront un autre jeu. La cabane à Ninou est ressortie, et un gros galet blanc servira de nouveau bébé. Nous les laissons jouer seules et partons profiter de l’endroit plus loin. Pieds dans l’eau. Nous sommes fascinés par la beauté des galets. Certains ressemblent à des pâtisseries recouvertes de glaçage pistache.

Perchés sur notre promontoire, le coucher du soleil est rose. Rose vif derrière nous. Rose doux devant. C’est beau d’avoir le temps de le regarder.

Un message sur Polarstep. C’est Thomas, le copain-voyageur rencontré à Bérat. “Je vous vois, je vois votre camping-car sous la lune. Je suis en face, sur l’île de Corfou, juste en face, coucou !” A bien regarder nos géo-localisations sur Polarstep, c’est une blague, il ne doit certainement pas nous voir. Mais c’est vrai, il est à Corfou, juste en face. C’est amusant.

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