Budapest éclectique

Samedi 31 juillet 2021. Budapest, Hongrie. 5h30. Pluie salvatrice. Une chape de fraîcheur tombe sur le camping car. La journée sera plus supportable pour tout le monde. Basile le chat nous regarde partir à travers la fenêtre. Pincement au cœur. Il a passé tout le petit matin autour du camping-car, il ressortira ce soir. Au moins, il n’aura pas trop chaud aujourd’hui.

Au programme pour nous plusieurs visites, plusieurs déconvenues, plusieurs improvisations et plusieurs jolies surprises.

Le marché central

Les Halles centrales pour commencer, un très beau marché comme nous les aimons. Métal et briques inspiration Eiffel.

La grande synagogue et le quartier juif

La plus grande d’Europe, deuxième au monde après celle de New-York. Construite fin XIX ème siècle, son architecture mélange les traditions chrétiennes et mauresque. Tours coiffés de bulbes, rosace en dessin d’étoile juive. Fermée aujourd’hui, Sabbath. Première déconvenue, tant pis, visitons le quartier juif si réputé. Vieux immeubles défraîchis et boutiques branchées. Le restaurant choisi sur mon guide est fermé, visiblement définitivement. Deuxième déconvenue. Ce guide n’est pas vieux mais la pandémie a du faire du mal.

Karavan Budapest

Une autre adresse, jolie surprise. Un espace désaffecté entre deux immeubles a laissé la place à un îlot de fraîcheur. Terrasse ombragée et ribambelle de food-trucks branchés. Cuisine simple, honnête et délicieuse. Les uns choisissent des langos, sorte de pate frite que l’on accommode comme une pizza ou un burger. Moi j’opte pour une ratatouille hongroise, mijoté de tomates, poivrons, oignons et saucisse épicée servie dans un délicieux pain complet en forme de petite cocotte. Un régal.

Ruin bar Szimpla Kert

À côté, un drôle bâtiment coloré avait attiré mon attention. D’un côté une boutique d’artisans et artistes locaux, merveilleuse caverne d’Ali Baba où nous nous trouvons plein de petits souvenirs. De l’autre l’entrée de ce que l’on appelle ici un « Ruin pub », un bar installé dans un ancien cinéma, aménagé de bric et de broc, décoré de récup. Belle ambiance.

Les quais du Danube

Plus loin, le « pop up » parc que les filles avaient repéré sur la carte a disparu. Troisième déconvenue. Nous en trouvons un autre à quelques arrêts de bus, avec fontaine ouverte sur nos pieds et franche rigolade. La suite nous amène faire le tour du Parlement, longer les quais, prendre un joli tram jaune et terminer dans la plus belle pâtisserie de la ville. Bâtiments classiques, renaissance, art nouveau et art déco à gogo. Quartier chic et statues choc. Comme ces chaussures abandonnés sur le quai, témoignage glaçant de l’exécution de juifs, fusillés et jetés dans le Danube, en 1945.

Ce soir Basile nous a laissé un cadeau devant la porte. Sa litière renversée surmontée d’une belle crotte. Accident ou message ? Sa litière est une minuscule bassine qui devient de plus en plus petite à mesure qu’il grandit. Il doit se mettre en équilibre sur le rebord pour faire son affaire. L’accident est possible mais le message est quand même reçu. Basile passera la soirée dehors à chasser des yeux pigeons et écureuils.

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