Jeudi 21 août 2025. Le Saillant, Allassac. Réveil frais. Pain chaud. Nous avons encore trois jours de voyage et nous comptons tout de même en profiter. Rodez est désormais à un peu plus de deux heures de route alors nous allons passer ces trois jours par ici, en Corrèze. Le programme n’est pas vraiment fait mais ce matin, nous voulons visiter la carrière d’ardoises de Travassac, un point cœur.

Les Pans de Travassac

Une visite guidée de la carrière commence à 11h, nous nous y insérons juste à temps. Le groupe de visiteurs est très grand et le guide, très particulier. Il a une diction de professeur en burn-out. Il nous parle comme s’il en avait ras le bol de répéter la même chose quinze fois par jour. C’est très agaçant. On doit faire la queue pour regarder le point de vue et se dépêcher pour laisser la place au suivant. Ça grogne discrètement dans le groupe et chacun prend le temps de regarder et de faire sa photo, même s’il n’arrête pas de nous presser.

Visite de l’ancienne carrière d’ardoises

Outre cet accueil finalement rigolo, le site est remarquable. Nous parcourons une ancienne carrière, celle exploitée est juste un peu plus bas. Certains pans de roches n’étaient pas de bonne qualité, ils n’ont pas été exploités, laissant de très haut pans de montagne couper le sites en plusieurs parties. La végétation des sommets est cramésme par les canicules de l’année, les puits sont remplis d’eau qui ne s’infiltre évidemment pas dans l’ardoise, laissant se développer de la mousse et des lianes de lierre.

Une vraie ambiance Indiana Jones. Il n’en fallait pas plus pour Pierre pour embarquer ses enfants dans l’aventure, il chantonne, elles escaladent les pierres.

Dernière carrière d’ardoise en activité

Les ardoisières de Travassac sont l’une des deux dernières carrières d’ardoise en activité de France. Après avoir détaché les blocs, les ardoises sont taillées. Et ça, c’est un ardoisier qui nous le montre, notre premier guide nous quitte. Elles sont destinées à recouvrir les toits de monuments historiques comme de simples maisons, comptez entre 200€ et 300 le mètre carré, pose comprise. Elles sont garanties 300 ans, et au-delà, il suffit de les inspecter, retailler ou remplacer, elles repartent pour 300 ans. Rentable ! Nous explique l’ardoisier. Démonstration de taille, et bon vendeur.

Bientôt la fin du voyage

À midi, nous faisons un conseil de Carapate : il nous reste 2 jours, qu’avez-vous envie de faire ? Lison saute sur l’occasion. À Brive, elle avait vu une carte touristique qui faisait la pub d’une activité « Ninja warrior ». Ninja quoi ?!! Je demande éberluée. C’est un parc aquatique qui propose un parcours sportif au dessus de l’eau, « comme à la télé ». Nous n’avons pas la télé chez nous… Mais par contre, chez Mamie, oui. Lison a découvert ça au début de l’été et s’était fabriqué un parcours de Ninja sous les arbres du jardin. « Mais je me le paie, Maman, avec mon argent de poche » tente-t-elle, le tout pour le tout. Vendu.

Je n’imaginais pas ce type d’activité mais demandé avec autant d’envie, on ne peut pas refuser. La météo dit que le soleil reviendra samedi, on attendra ce jour pour aller au parc aquatique. Et demain, c’est canoë dans la Dordogne ! Les filles ne sont pas emballées par ma proposition, elles trouvent que c’est ennuyant de faire du canoë. Forcément quand on ne rame pas !

Le canal des moines à Aubazines

Et pour cet après-midi maussade ? Je dégotte une petite balade le long d’un canal creusé à même la montagne. Pierre me suit. Solène et Lison décident de rester à l’intérieur, elles doivent prendre des forces pour leur parcours Ninja.

Nous nous déplaçons à Aubazines. Ce canal est surprenant. Construit au XIIème siècle, il serpente le long de la montagne, contourne un rocher à l’aide de voûtes de soutènement, et traverse un autre, tout droit. La balade est courte mais vraiment très belle. Les paysages environnement eux-aussi sont impressionnants. La végétation a souffert de la chaleur, les arbres sont secs.

Le dolmen de Rochesseux

Un joli spot ce soir, dans une clairière à l’orée d’un bois. Charlotte vit sa meilleure vie. Elle sort, elle rentre voir son chaton, trois léchouilles et elle ressort. Elle a tant à explorer. Elle fera ça toute la nuit. Pierre et Solène partent explorer les alentours. Je cuisine un gâteau pommes-noix. Des lentilles avec un bout de porc direct producteur acheté ce matin au Saillant. Solène se régale ostensiblement.