Côme, sous l’œil du cormoran

2 août 2018. Réveil 6h30 pour les parents, on s’aperçoit que le soleil est en train de se lever alors on s’habille en vitesse et on sort dehors. Pour accéder à une meilleure vue, il faut remonter sur le flanc du Mottarone. Les filles dorment, on les enferme et on monte. Ces moments sont précieux. Le lac Majeur s’éclaire au delà de l’alignement de sapins qui découpe notre horizon. Fichtre que c’est beau.

Le petit-dej’ vaudra aussi son pesant d’or. Installés dehors, on profite des hauteurs car on sait que l’on va devoir redescendre. La veille on hésitait à aller à Milan comme prévu. On a étudié la question mais les chaleurs actuelles nous ont finalement fait renoncer. On saute cette étape et on prend la direction des montagnes avec une escale à Côme. Ce matin, on réussira à faire un double exploit, et presque sans se forcer : 1 on décolle à 9h de notre emplacement, 2- on enchaîne 3 heures de route presque sans râler. 3 heures, c’est trop, on en a tous marre.

Mais ça nous permet d’être à Côme pour midi et dernier exploit : on se stationne très vite et sans encombre ! A proximité, un magnifique arbre dans un beau parc nous attend pour nous offrir son ombre salvatrice. J’improvise un sandwich tomate-parmesan-huile d’olive et tout le monde se régale. Face à nous, des bateaux passent, un cormoran se laissent photographier et des hydravions décollent et atterrissent. Nous sommes bien sur le « Lago di Como » !

A côté de nous, une petite famille est installée. Leur fille de deux ans entreprend plusieurs fois de se rapprocher de Solène. Visiblement, elle a envie de jouer avec elle et essaye de la prendre maladroitement dans son câlin. Solène ne comprend pas mais apprécie cette copine qui s’avance. Elles commencent alors à évoluer ensemble à leur manière, parce qu’à leur âge, on ne sait pas encore très bien jouer avec d’autres enfants. Mais l’intention y est. Quand l’une court, l’autre court. Quand l’une saute, l’autre saute. Quand l’une s’allonge, l’autre s’allonge. Elles sont adorables. Alors nous nous rapprochons des parents et entamons la discussion. Ce sont des marocains de Marrakech installés à Côme pour le travail. Du coup, ils parlent très bien français ! Ils viennent d’avoir une seconde fille qui n’a que 4 semaines alors les mamans discuteront vite de choses de mamans, des petits problèmes des bébés, d’allaitement,… Mais ils doivent partir car ils ont justement RDV chez le médecin alors ils nous proposent de venir partager un thé à la menthe chez eux pour poursuivre la discussion. Nous acceptons volontiers, mais plus tard dans la journée Sara déclinera l’invitation car le RDV chez le docteur s’éternise. Je la comprends bien, quand on a un bébé de 4 semaines à s’occuper on n’a pas vraiment la force ou le temps de recevoir des gens chez soi. C’est dommage car on s’entendait tous bien avec cette petite famille. Tant pis.

L’après-midi, nous avons donc entrepris une visite de Côme. Les filles avaient pris leur maillot de bain « au cas où », mais nos amis marocains de Côme nous avaient alerté sur la qualité de l’eau du lac, « Ici, les gens ne se baignent pas. Allez plutôt à la piscine ». Ok… Alors sur la promenade qui longe le lac et amène au centre ville, lorsque les filles voient quelques jeux d’eau dans lesquels des enfants s’amusent, elles se jettent sur leurs sacs et se mettent carrément en maillot de bain ! Nous resterons là un bon moment à jouer avec l’eau. Ouf, leur souhait est réalisé ! En se rhabillant, une jeune femme entend que nous serions bien tentés par une glace. Avec des yeux gourmands, elle nous recommande une adresse. Nous y débarquons tous les cinq pour réaliser le second vœux de nos filles, et un peu de nous aussi il faut avouer…

La fin de journée fut un peu plus difficile. Je ne sais pas pourquoi mais quelqu’un a décidé que le stationnement sur lequel nous étions garés était limité à 3 heures. Alors nous nous sommes dépêchés de rentrer à Emile-Pat’ au bout de presque 4 heures de balade. C’est dommage, car nous serions bien restés plus longtemps en ville. Tant pis pour les commerçants, nous quittons Côme en espérant trouver un emplacement plus loin sur le lac pour manger. Et nous avons trouvé ! Oui, nous avons eu de la chance. Ceux qui connaissent ce coin savent qu’il n’est pas très « camper-friendly »… La route qui longe le lac est magnifique, romantique à souhait, mais terriblement étroite, serrée entre les habitations et les emplacements pour garer un « 6 mètre » sont plus que rares. Le petit parking qu’on trouve est juste devant un parc coquet, ponctué de jeux d’enfants. Un bonheur pour les filles. Surtout le bateau, un vraie barque, installé au milieu du gazon qui deviendra pour un temps l’embarcation de leurs rêves. Elles s’inventent leurs histoires, sont des enfants abandonnées sur cette barque, partent pour Hawaï, elles combattront des pirates, iront explorer la planète Greeniz et ont rencontré un martien qu’elles ont invité à bord… Moi, je prépare la pasta-pomodori-parmesiano pour ravitailler mes moussaillons. Le coin est coquet et après le repas, nous avons envie d’explorer les environs. Il est 20h et il fait toujours terriblement chaud. On se faufile à l’extérieur de ce parc et on débarque comme dans un jardin privé, mais qui est visiblement accessible à tous. On est au bord du lac, devant des maisons et des jardins délicieusement romantiques. Solène se promène en culotte et reste observer une fontaine avec ses petits poissons. Un papi bricole sa barque. Des bateaux passent sur le lac. Les montagnes deviennent roses. On arrive sur la placette d’un village où un restaurant a installé sa terrasse. Les filles prennent d’assaut un tourniquet et nous restons là à tourner en rond en rigolant. Solène, la force centrifuge, ça ne l’amuse pas du tout et préfère les bras de son papa.

Bon, c’est mignon ici, mais pour dormir c’est pas terrible. Et la route étriquée du lac de Côme est trèèès très longue. Et puis de toute façon, il fait trop chaud dans ce pays. Alors on décide la chose suivante. On couche les filles et on monte dans les montagnes. La belle route du lac de Côme, on l’appréciera au coucher du soleil.

Rechercher d’autres articles

 

Une réponse à “Côme, sous l’œil du cormoran”

  1. Avatar de Janine Clément Raynaud
    Janine Clément Raynaud

    Ici le soleil est déjà couché depuis un long moment ! (Il est 23 h 30…)
    Donc, plus de commentaire demain, mais de suite : MAGNIFIQUE “Côme sous l’œil du cormoran” !
    La route étroite au long du Lac ? je crois connaître et, comme vous, dans ces conditions de chaleur, je n’aurais pu résister à l’appel du grand air de la verte montagne de ce Pays… A bientôt.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *