29 juillet 2018. La traversée Lozère-frontière s’est faite sans histoire. Près de 500 km avalés d’un coup et au petit rythme d’Emile-Pat’. Aussi incroyable que cela ait pu me paraître, la traversée « en diagonale » et sans péage était annoncée par Google aussi longue que l’itinéraire avec autoroute. Alors nous voilà traversant le Gévaudan dans les nuages, puis le Forez sous la pluie, puis la campagne lyonnaise et enfin grimpant les contreforts des Alpes pour nous rendre jusqu’à Gex où vit mon amie Sandy. Toute la journée, les filles ont été adorables, supportant tant bien que mal les km à l’aide notamment du « placard magique », celui qui, à chaque fois qu’on y range un jouet ou un cahier d’activité, en ressort un autre !

La soirée fut courte. Nous étions arrivés chez Sandy avant elle qui était en vacances. Le temps de nourrir notre tribu, nous avons juste pu partager un dernier verre chez elle avant de coucher tout le monde dans le Cc, au pied de l’appartement. Heureusement, nous avions toute la journée de dimanche ensemble. Direction Genève, les quais, son jet d’eau, ses bateaux. La Suisse riviera dans toute sa splendeur et sous un soleil radieux. Les cygnes ont été la première joie des filles, majestueux et nombreux, attroupés autour de quelques lanceurs de vieux pain, avec toute l’avifaune citadine. Mais au moment d’observer ces oiseaux, Solène distingue un vélo abandonné sous l’eau. Un vélo pas très abîmé, apparemment fraîchement arrivé là, à un petit mètre de profondeur. Pourquoi est-il là ? Pourquoi quelqu’un a fait tomber son vélo dans l’eau ? Pourquoi l’a-t-il laissé là ?… Quelle intrigue ! Le petit cerveau de Solène a étudié la situation autant que possible, nous répétant sans cesse ces quelques questions, toute la journée, avec le même étonnement à chaque fois. Un petit cerveau qui découvre ses capacités intellectuelles, mais dont il manque encore les morceaux qui lui permettrait d’accepter l’incompréhensible. Plus loin, ce sont les bateaux qui attirent notre attention. Le beau « Savoie » est amarré juste là devant nous, paré de son majestueux drapeau rouge à croix blanche. Avançant encore, nous arrivons jusqu’au fameux jet d’eau et nous empruntons la digue qui nous amène juste en dessous, juste sous les embruns, juste dans les arc-en-ciels. Magique. A midi, nous nous installons sur la terrasse d’un simple bouiboui, à proximité du jet d’eau. Nos moineaux avalent leur panini comme des ogresses, et cela est suffisamment surprenant pour être noté. Nous continuons encore à longer les quais parce que Maman-coquine avait repéré une petite plage publique nommés « baby-plage », et avait discrètement glissé dans son sac un petit minimum de plage au cas où… Et le cas c’est présenté. Cette petite plage tout au bout du quai était juste parfaite. Grands arbres, emplacement à l’ombre, sable fin et eau à une température parfaite et presque… turquoise ! Mais ce qui a vraiment rendu l’endroit totalement génial, c’est l’espace de jeux pour enfants aménagé sous les arbres. A partir de vieux pneus de vélo, des créateurs géniaux on construits des balançoires, des ponts suspendus, des échelles, des « haaa hi ha hi ha » de Tarzan.

Au final, je crois que Lison a passé plus de temps dans ces arbres que dans l’eau. Notre singe blond avait retrouvé son espace naturel. Solène, elle, a trouvé en Sandy une nouvelle copine. Ensemble, elles se sont gavé de balançoire et de rires, puis d’eau et de ploufs. Capucine, passé l’exploration de la jungle urbaine, a profité de l’eau et en est sorti victorieuse « Ça y est, Maman, je sais nager ! ». Effectivement, la tête ne coule plus entre deux brassées ! Et si je vous dis qu’après ces lieux géniaux, nous en avons trouvé encore un autre ? Et bien oui. Plus loin, sur le chemin du retour, des hamacs avaient été installés autour d’une tour-bibliothèque, le tout en libre service ! Solène ayant la bonne idée de commencer sa sieste à ce moment là, nous avons pu somnoler un moment chacun dans son hamac, sous le chaud soleil suisse.