Campo Lameiro, les pétroglyphes de Galice

Mardi 8 août 2023. Caldas de Reis, Espagne. Pas de précipitation ce matin, le musée ouvre à 11h et nous n’avons que 30 minutes de route. Pendant que nous déjeunons, des employés municipaux viennent retirer les rampes du skate parc qui est à côté de nous. Un camion-grue les soulève pour les mettre sur son plateau. Fabuleuse animation. Nous adorons quand une scène de la sorte se joue juste devant nous. Les commentaires vont bon train.

Quand un employé vient nous parler. Il voudrait ranger les rampes exactement à l’endroit où nous sommes. Le lait est encore en train de chauffer, tout le petit déjeuner est sorti, il faut se déplacer sans rien faire tomber. Chacun tient son bol, et Pierre déplace la maison plus loin, mais toujours face au chantier pour que nous puissions poursuivre nos commentaires.

Parc archéologique d’art rupestre de Campo Lameiro

À 11h, services faits, nous sommes bien au Parc archéologique d’art rupestre de Campo Lameiro. Un grand bâtiment design au milieu d’une forêt de pins. La personne de l’accueil est adorable. Elle nous parle lentement et même Lison, qui n’apprend pas l’espagnol à l’école, comprend sa présentation grâce à ses ressemblances avec l’occitan. Les pétroglyphes sont mieux visibles quand le soleil n’est plus au zénith et que des ombres se forment sur le relief des gravures. Elle nous propose de visiter le musée maintenant, puis d’aller nous baigner dans un espace aménagé le long d’une rivière à 3 kilomètres d’ici, et de revenir faire le tour du parc extérieur et voir les pétroglyphes vers 17h, quand il fera moins chaud. Proposition acceptée sans hésiter. Le musée est climatisé et il fait déjà très très chaud dehors.

Les carnets de dessin sont sortis. Le musée nous raconte le travail des archéologues, d’abord dans l’étude des pétroglyphes de Galice et ailleurs dans le monde, ensuite dans la reconstitution du mode de vie des hommes et des femmes de l’âge de bronze, sédentarisation et premiers villages. Ça dessine et ça dessine.

Ce qui m’intéresse particulièrement, ce sont les comparaisons avec d’autres pétroglyphes ailleurs en Europe. Comment est-ce possible que des motifs similaires se retrouvent à des endroits très éloignés.

Par exemple, ici ils aiment dessiner des spirales et des labyrinthes, qui me font étrangement penser aux gravures de Newgrange en Irlande. Les cerfs ressemblent à ceux que nous avions vus en Finlande. Et avec les rayures de leurs cornes, ils ressemblent aussi aux caprins vus au Portugal. L’exposition montre des dessins de cerf, de chasseurs, d’armes,… Au Portugal, en France, en Angleterre, en Suède, en Norvège, en Suisse, en Italie,… Les artistes voyageaient-ils ? Les scientifiques ne l’expliquent pas.

Aire récréative de Lodeiro

Comme prévu nous rejoignons ce spot baignade en rivière. Il fait tellement tellement chaud que la perspective de baignade dans l’eau gelée est vraiment la bienvenue. Le stationnement est très étroit, nous trouvons une place un peu scabreuse dans le bas-côté d’un virage. Nous sommes au soleil, mais nous sommes garés. Pique nique improvisé.

Nous descendons à la rivière. Il y a déjà d’autres familles installées. Pierre accroche le hamac pour notre chrysalide qui poursuit sa mue. Solène et Lison s’équipent pour l’eau glacée : combinaison de plongée, masque, tuba et gilets de sauvetage. Elles sont prêtes pour aller chasser le kraken de la mer du Nord.

À côté, les espagnols sont en bikini. La rivière est retenue par plusieurs gros rochers, formant une large et profonde vasque. Il y a un ponton surélevé pour sauter dans l’eau. Nos voisins enchaînent les sauts mais nos filles restent pour l’instant à l’écart, passionnées par l’observation des petits poissons de rivière. Moi aussi je tente de me baigner, l’eau est si froide que je passe de longues minutes à rentrer dedans.

Et c’est un peu avant de partir que Capucine et Lison tentent le saut. Elles n’ont jamais sauté dans l’eau de si haut, il y a un mètre cinquante ou deux mètres entre la surface et le plongeoir. C’est l’excitation maximale. Saut piqué. Bombes. Elles enchaînent. Je les filme, elles viennent voir leurs performances. Et recommencent.

Pétroglyphes de Campo Lameiro

Jusqu’à l’heure de partir. À 17h nous sommes au parc archéologique pour commencer le parcours extérieur d’environ 3 kilomètres. Il fait beaucoup moins chaud et le moment est délicieux. Pins hauts. Bruyères basses. Fougères et herbes sèches. Le parc est quasiment sauvage, juste tondu pour tracer des chemins d’accès à une dizaine de pierres gravées. Nous arrivons rapidement à la plus connue d’entre elles, ce grand cerf souriant malgré plusieurs lances piquées dans son dos. La pierre est très grande et il y a une multitude d’autres dessins gravés, plus ou moins visibles. Points, cercles, spirales, labyrinthe et autres animaux sauvages ou d’élevage. Nous reprenons nos dessins.

Et poursuivons le parcours. Les autres gravures sont plus difficiles à identifier. À chaque pierre, un petit panneau montre le dessin à voir, et c’est souvent bien compliqué. Mais le parcours est très agréable.

Voyageurs cherchent fraîcheur

Ça fait 4 jours qu’il fait très chaud en Galice. Nous avons vraiment besoin de retrouver de la fraîcheur. Demain, nous avions prévu de visiter la ville de Orense, mais la météo annonce 40°C là-bas. Changement de programme. Azimut Montagne. J’avais posé quelques points cœur dans le Parc naturel de Somiedo dans les Asturies. Ce soir, nous ne pourrons pas y être, mais nous en prenons la direction. Deux routes sont proposées par Google, celle de l’est, presque 5h, qui contourne des massifs montagneux et tournicote de manière interminable. Celle du nord, 3h, qui suit les principaux axes de communication  n’est finalement pas plus longue en kilomètres. Même si nous préférons d’habitude les chemins de traverse, nous choisissons l’autoroute du nord.

Piscine naturelle de Guitiriz

Nous trouvons un spot en chemin, près d’une piscine naturelle construite sur le cours d’eau d’une rivière. Nous espérons y trouver de la fraîcheur, nous y trouvons un campement anarchique de baba cools, tantôt en van, tantôt en tentes. L’endroit est bondé, pas de place pour nous, nous avons même du mal à faire demi-tour. Hésitation, les autres spots à proximité ne sont pas aussi ombragés qu’ici. Si on se place plus loin sur la route d’accès, à bonne distance de ce campement qui risque d’être bruyant cette nuit, nous pouvons être sous les arbres et à proximité de la rivière. Restons ici. La salon est dans la forêt, vue sur les troncs d’arbres. La fraîcheur est là. Lison et Solène descendent jouer à la rivière. Basile disparaît dans la forêt. Capucine m’aide à cuisiner un repas froid. Nous serons bien ici.

Pendant la vaisselle, une maman et sa fille viennent frapper à la porte. “Vous faites un tour d’Europe, est-ce que vous pouvez nous raconter ?” Avec plaisir ! Entrez ! Et nous voilà tous les cinq racontant notre voyage. Eux passent les vacances en van et tente de toit, ils sont 5 comme nous, plutôt habitués à voyager à vélos. Échanges d’expérience.

Gravures du paléolithique

Les pétroglyphes de Campo Lameiro nous rappellent les gravures de la vallé de Côa que nous avons explorées au Portugal proche d’ici.

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