Mardi 1er août 2023. Mirador del Fito, Espagne. Les Picos de Europa ont disparu sous une épaisse couverture nuageuse. De l’autre côté aussi, l’océan a disparu. Ce temps couvert va orienter le programme du jour car nous avions promis aux filles : jour de mauvais temps, visite d’un aquarium. Celui de Gijón est juste là, ce sera notre prochaine étape. Joie dans l’habitacle.
Stationnement à Gijón, avec l’aide de la mamie locale
Nous descendons de notre mirador, quelques minutes plus tard nous sommes à Gijón. Nous trouvons un stationnement très bien situé, mais une fois posés, une mamie nous reprend. « Vous dépassez sur le trottoir, la Guardia Civil va vous mettre une amende. Mettez-vous plutôt de l’autre côté, c’est plus long ! ». De l’autre côté, c’est aussi plus serré. Pierre obtempère, il manie la marche arrière avec précision.
Les portes de l’Emile-Pat sont condamnées par les deux véhicules d’à côté. Mais la mamie est contente, elle repasse par là pour vérifier et nous féliciter. Une caresse au chat, il semble très content lui aussi que nous le laissions dormir tranquillement. Nous partons.
L’aquarium de Gijón
Un aquarium, c’est la première fois pour nous. Les filles ne connaissent pas. L’aquarium de Gijón est au bord de l’océan, tout au bout de la plage. Autour, plusieurs immeubles ont une forme qui fait penser à des paquebots. À l’intérieur, un parcours nous fait découvrir les poissons des Asturies, puis nous embarque pour un tour du monde. Les carnets de dessins sont de sortie. Solène n’arrête pas de dessiner. Devant les poissons de rivière, Pierre nous raconte ses souvenirs de pêche. Capucine explore seule devant et revient vers nous quand elle voit quelque chose qui lui fait peur. Mon ado, qui aime se faire peur et qui revient vite vers ses parents.
Nous nous émerveillons comme des enfants devant un poisson aux couleurs vives, un autre affreux, un autre énorme, surprenant, mignon,… Et nous jouons à notre jeu favori : parler à la place des animaux et s’inventer leurs conservations. Partie de rigolade.
Petite seiche toute mignonne. Poisson clown à la cannelle. Etoile de mer aux bras fins que l’on avait trouvé en Irlande. Une autre étoile de mer, épineuse, trouvée en Croatie. Poisson Dory qui tourne de manière insensée, comme si elle oubliait en permanence ce qu’elle était en train de faire, comme dans le dessin animé. Poisson vache et ses cornes. Raie immense qui passe devant nous en léchant la vitre. Truite qui fait du moonwalk. Poisson lune, rayé noir et blanc, tellement beau. Oursin bioluminescent. Poulpe planqué dans une cavité trop petite pour lui. Anguilles des jardins, plantées dans le sable. Poissons couteaux, nageant en bande, tête en bas. Esturgeon qui cherche sa dent dans les cailloux. Raie à ocelles, à la jolie robe brune tachetée. Murènes affreuses. Géante tortue de méditerranée. Crabe effrayant avec ses longues et fines pattes. Œuf de requin, avec son fœtus que l’on peut distinguer gigoter à travers la paroi. Plancton minuscule mais visible à l’œil nu.
Les axololtes
Et la star de l’aquarium, l’adorable axolotl, petite salamandre rose tendre aux branchies à l’extérieur du corps, formant une crinière rose bonbon.
De la pollution plastique, à la boutique !
Après un laïus sur la pollution marine et les micro plastiques – nous en ingérons l’équivalent d’une carte bleue par an – la visite se termine par la boutique de l’aquarium où l’on nous vend une montagne de peluches en plastique… Incrédules. Oui mais c’est du plastique recyclé, est-il inscrit sur l’étiquette. Recyclé made in China, pardon.
Du poisson au menu
À 15h30, nous commençons un peu à avoir faim. La visite du centre historique de Gijón se résume à éplucher les cartes de restaurant. Nous en trouvons un à notre goût, agréable terrasse sur une place, avec menu du jour local et plats simples. Pierre et moi commandons à l’aveuglette, notre traducteur Google ne sait pas traduire ces mots. Les filles sont encouragées à choisir elles aussi quelque chose qu’elles ne connaissent pas. Solène, en petite fille modèle, choisit des œufs brouillés aux petites anguilles, confondant certainement l’anguille avec le hareng qu’elle aime. Son plat est impressionnant, on dirait qu’il y a une multitude de bébés anguilles dans ses œufs, ou d’asticots… Même si c’est bon et doux, psychologiquement elle ne peut pas les manger, et les parents finissent l’assiette. Les grandes partagent une viande panée et quelques croquettes, valeurs sûres. Pierre et moi avons des plats plus traditionnels, marmite de poisson, haricots coco, et rouget frit. C’est très bon.
À 17h nous sortons de table rassasiés et continuons en regardant un peu plus la ville. Dans un quartier moins ancien, plusieurs immeubles modernistes valent le coup d’œil. Une librairie fournit à Capucine une recharge en livres en français, elle a déjà épuisé son stock.
Le cap Vidio et son phare
Pour spot du soir, nous poursuivons dans la catégorie spot de rêve. Nous installons la maison devant le phare du cap Vidio, océan à droite, océan à gauche, et bruyère en fleurs tout autour. Merveilleux. J’espère que le vent ne se lèvera pas, nous ne sommes pas stationnés comme il faut pour lui résister. L’endroit est très fréquenté par des promeneurs, jusqu’au coucher du soleil. Aquarelle pour les unes, lecture pour d’autres. Il est 19h, personne n’a envie de manger. Plus tard, depuis notre salon, nous observons un petit groupe de filles prendre de drôles de poses pour faire des photos Instagram, tout en inventant leurs paroles. Rigolomaroulliade. Puis c’est au tour d’un autre groupe de jeunes de filmer l’une d’entre eux dans une chorégraphie étrange. Double rigolomaroulliade.
Il faudra que le soleil soit complètement couché pour que nous nous mettions quand même un peu à table. Il est 22h. Nous sommes très à l’ouest de la péninsule ibérique et le soleil se couche vraiment très tard en ce moment. Repas léger, yaourt et melon d’Espagne. Suffisant.
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