Luarca, calamars géants et autres mollusques enformolés

Mercredi 2 août 2023. Cap Vidio, Espagne. Je regarde le soleil se lever depuis la petite fenêtre de ma capucine. Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit. Le vent s’est levé et a fait balancer le camping car toute la nuit. Je n’étais vraiment pas rassurée, j’avais peur de la bourrasque subite qui nous renverserait alors que nous sommes juste à côté de la falaise. Ce matin Pierre me taquine gentiment. On a déjà passé des nuits avec un vent bien plus fort, et avant de soulever nos 3 tonnes et demi, il faut plus qu’une bourrasque.

Tempêtounette au cap Vidio

Ce matin, nous avons prévu de prendre un petit sentier qui descend par la falaise pour trouver une grotte de mer. Le temps est couvert mais tant qu’il n’y a pas trop de vent, nous pouvons essayer. Au moment où nous mettons nos chaussures, la dite bourrasque arrive, le camping-car balance plus fort, du sable et des petits cailloux viennent taper sur la carlingue. Petite peur collective. On remballe tout en urgence et nous partons immédiatement. Tant pis pour la grotte de plage.

Luarca

Nous prenons la route pour la plage des Cathédrales. La fameuse. En chemin, je me souviens que j’avais noté un musée amusant à visiter, le musée des calamars géants. Il est à 6 minutes de nous, il faut décider très vite. Pierre adore les calamars. Il pleut. Allons au musée. Nous sortons de l’autoroute pour atteindre la petite ville de Luarca, coincée dans une vallée et les pieds dans l’eau. 

Le musée des calamars géants de Luarca

Les calamars géants sont des animaux fascinants. Longtemps méconnus et affublés d’histoires affreuses de monstres des mers, ils sont désormais mieux connus par les scientifiques et ce musée vulgarise leurs connaissances. Les fonds marins de la mer cantabrique sont profonds et composés dans grandes vallées où l’animal y trouve un habitat adapté. Mangeant des crustacés, il trouve ici suffisamment de nourriture. Les calamars géants vivent dans plusieurs zones tout autour du monde, mais les plus grands découverts sont dans la mer cantabrique. Dans le musée, plusieurs spécimens sont exposés dans du formol. L’impression est assez affreuse. Ils ont la peau qui pèle. En Asturies, ils sont appelés Peludín, ce qui signifie peau qui pèle. Les calamars géants sont souvent retrouvés échoués sur les plages, en ayant la peau qui commence à peler. 

Après un cours d’anatomie du calamars géants, le musée nous présente aussi ses cousins, le calamar commun, la sèche, le poulpe… Tous dans le formol. Étrange laboratoire. 

Marché de Luarca

Après le musée la pluie n’est pas passée, c’est dommage car c’est jour de marché à Luarca. Nous y faisons quand même un tour rapide. Un charcutier qui nous attire avec son chorizo et un beau fromage fumé, Saint Simon de forme conique, ressemblant au caccio cabalo italien. Le joli étal d’une maraîchère du coin, qui se chamaille avec son vendeur qui semble ne pas connaître les légumes qu’il vend. Un boucher qui nous vend cette préparation de viande pané qui est très appréciée par ici, pané au jambon cru et au fromage. Nous sommes parés pour un bon repas de midi sous la pluie. 

Entrée en Galice

Mais pas ici, rejoignons notre fameuse plage des Cathédrales et nous n’aurons plus à bouger pour la journée. Nous passons Ribadeo et entrons en Galice. Désormais, plage ne se dit plus playa, mais praia en galicien et comme en portugais. Près du site, plusieurs grands champs sont aménagés en parkings, nous choisissons celui qui est le plus loin, moins plein et proche d’une petite plage au fond d’une crique. La trentaine de campings car est assez espacée les uns des autres. Ce n’est pas trop désagréable. La viande, frite à la poêle, est délicieuse. Allons à la plage ! 

Plage d’Esteiro

Pierre reste tranquille à la maison, il commence à mettre en ligne nos articles de blog et à quelques bugs à traiter. Je pars avec mes filles. La plage est sublime, sable fin et eau turquoise. Pas trop de monde. Elle me fait penser aux plages écossaises, la chaleur en plus. Après m’être installée derrière un rocher, je me rend compte que que plusieurs plagistes sont très près des vagues, une chaise les pieds dans l’eau, d’autres qui remballent leurs affaires. La mer est en train de monter. Je déménage en peu plus loin. D’abord, Lison joue avec le cerf volant. Mais la mer nous pousse et il n’y a vite plus de place. 

Alors nous jouons avec les vagues. Si elles ne sont pas très hautes ici, je me rend compte qu’elles sont très fortes. Le courant pourrait nous emporter en montée comme en descente. C’est impressionnant. Nous jouons à essayer de rester au même endroit, en s’agrippant dans le sable. En quelques dizaines de minutes, la baie est envahie, les vacanciers ont déguerpis ou sont montés sur réfugier dans les rochers. Moi aussi j’ai une seconde fois déménagé mon bazars le plus haut possible. La mer a charrié algues et bois flotté qui viennent taper dans les tibias de baigneurs. 

Pierre nous a rejoint et nous partons. Allons repérer l’entrée du site des Cathédrales pour pouvoir les visiter demain. L’endroit est très touristique, aménagé de chemins et passerelles sur les falaises, avec interdiction formelle d’en sortir. En conséquence, le public est contenu, les paysages sont préservés, sauvages et magnifiques. L’escalier qui descend à la plage est fermé, il plonge dans l’eau, le site est pour l’instant inaccessible, battu par les vagues. C’est impressionnant. Nous nous renseignons sur l’heure de la marée basse, demain à 12h20. Nous reviendrons demain. 

De retour à notre parking, nous avons un voisin à droite, avec un peu d’espace entre nous deux, et un voisin complètement collé à nous de l’autre côté. Mais quelle est cette manie de devoir s’aligner et se coller les uns aux autres, surtout dans ce champ où il y a de la place ? J’ai le salon qui a la vue sur le salon des voisins, je suis ravie. Basile non plus n’aime pas cet endroit, il y a trop de chiens parmi les voisins. Il sortira plutôt cette nuit. Comme il ne fait pas froid, nous laissons une porte entrouverte, une chatière pour dormir tranquillement et lui laisser le loisir d’entrer et sortir à sa guise. Sans ça, il miaule deux ou trois fois par nuit pour que nous le fassions entrer et sortir.

Repérage des spots à mûres

Dans la journée, Pierre a repéré des mûres dans les ronciers qui encadrent les chemins. Demain, il se lèvera tôt pour faire une cueillette. Dans le camping car, nous avons toujours tout ce qu’il faut pour faire de la gelée, quantité de sucre, grosse marmite, pots en verre et surtout tissu filtre pour les pépins. Demain, nous nous régalerons.

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