Brasov, lavé, plié

Jeudi 11 juin 2020. En voilà une de ces journées qui s’annonçait rébarbative. Courses, courses et lessive. Des laveries automatiques, il n’y en a que cinq dans tout le pays, alors quand on passe à côté de l’une d’entre elles, impossible d’essayer de gagner quelques jours de plus avant la corvée, il faut y aller. Et tant qu’à faire refaire le plein de lait, farine, sucre (pour toutes nos préparations de sirop et confitures)… Et puis renouveler les souliers de nos bébés qui n’en finissent pas de grandir, tant qu’à faire. La journée de rêve.

De plus, nous sommes le 11 juin et nous n’avons toujours aucune information officielle sur l’ouverture des frontières du 15 juin. Ça commence à devenir inquiétant… Le 15 est aussi le jour où nous devons quitter le territoire roumain car notre simple passeport ne nous autorise pas à y rester plus de 90 jours. Mail à l’ambassade, que risquons nous à nous présenter à la frontière après cette date ?

Savez-vous comment mettre en joie vos enfants encore plus qu’en annonçant la visite de volcans de boue ? Annoncer une sortie à Decathlon. Le rêve, la graal ultime. Rien de mieux pour les faire se préparer au plus vite.

C’est ainsi que nous battrons donc tous les records de démarrage. À 9h45 ce matin, l’Emile-Pat démarre. Direction Decathlon. Puis Lidl. Pendant que les parents font la corvée, les enfants font l’école seuls. C’est ça de moins à faire. Et puis la laverie. Nous trouvons à nous garer un peu plus loin, dans un quartier résidentiel calme. Nous déjeunons d’abord et jusqu’à ce qu’il se mette à pleuvoir des cordes. Impossible de traîner nos six sacs de linge sale sous la pluie pendant dix long minutes de trajet. Attendons. L’avantage, c’est que le camion est lavé de toute la boue et la poussière ramené des récentes pistes forestières. Un rectangle de boue se forme au sol, tout autour. Et puisque ça passe pas, Pierre redémarre et me dépose juste devant la laverie.

A l’intérieur, la lavandière écarquille les yeux en me voyant arriver. “La laverie automatique est fermée en ce moment, mais je peux m’occuper de votre linge” me dit-elle avec les trois seuls mots d’anglais qu’elle connaît. Heureusement que je parle le non-verbal. “Videz vos sacs dans ces bacs. C’est 45 lei la machine. Ce sera prêt à 17h”. 45 lei x 2 machines, ça fait moins de 20 euros. C’est le prix que nous coûte habituellement une session laverie, mais aujourd’hui, pas besoin de poireauter devant les machines, je peux rejoindre ma troupe et aller visiter la ville. Parfait !

Et pour le prix, on retrouve même le soleil ! Voilà voilà. Pendant que nos corvées se font toutes seules, nous sirotons un café en terrasse !
Ha que ce petit tour en ville fut agréable. Les soleil, les terrasses, les rues sagement animées, les jolies boutiques, la vie normale, presque.

À 17h30, nous retrouvons notre linge, lavé, séché, plié. Presque. Le pliage est vite fait, mal fait et à refaire. Hé oui, pour que ça rentre dans nos placards, chaque type d’habit doit adopter un format strict. Ce soir, tout le monde se met à la corvée, trier les culottes, assembler les chaussettes,… Les joies des familles nombreuses. Nous sommes au bord d’une route de montagne, juste au dessus de la ville. Le spot aurait dû être en plein milieu de la pâture d’à côté, mais l’herbe est trop détrempée pour pouvoir arriver à en ressortir demain. Ce n’est pas grave, la vue est tout de même agréable.

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