Dinant, ses couques, et autres blagues belges

Mercredi 3 juillet 2019, J3. Saint-Hubert, Belgique. Réveil en douceur dans notre forêt. Nous avons tellement bien dormi que nous n’avons entendu aucun animal passer.

À la vérification du matin, je constate que les boutons de Solène se sont multipliés. Le médecin nous avait prévenu que la varicelle pouvait se manifester mais que le traitement était strictement le même. Alors on continue. Solène se porte bien malgré tout.

La première envie du matin est d’aller explorer cette forêt qui nous abrite. Les panneaux nous ont indiqué que 4 espèces d’arbres sont dominantes ici : le hêtre, l’aulne, le frêne et l’érable. Alors nous partons à leur recherche et ramenons 4 feuilles qui rempliront notre fiche-découverte du jour. À notre retour, les filles ne résistent pas à un nouvel essai de radeau à moteur. Et nous, nous ne résistons pas à un petit café ! Avec un vieux bout de bois cette fois-ci, leurs résultats sont un peu plus concluants. Reste plus qu’à faire en sorte que le tout ressemble un peu à un radeau ! Cette séance de jeu dans la rivière se terminera comme les précédentes, avec une fille à l’eau. L’Emile-Pat comptabilise maintenant 3 jeans qui sèchent dans la douche…

Les blagues de Dinant

Direction Dinant, une jolie ville belge où l’on n’a pas prévu de visiter la Citadelle, ni la maison Leffe, ni la Grotte… Mais le musée de la pataphonie ! Une loufoquerie belge exactement comme on aime. Sur notre chemin, nous nous arrêtons dans l’adorable ville de Rochefort pour un ravitaillement pain. Dans ce village de chasseurs, nous croisons une irrésistible boucherie qui vend toutes sortes de spécialités et nous en choisissons quelques unes pour notre midi. Lorsque nous expliquons la Carapate à la vendeuse, elle en reste bouche-bée, émerveillée. Elle nous recommande plusieurs endroits qu’elle affectionne, dont l’abbaye de Floreffe, le village où nous sommes attendus ce soir pour rencontrer François et sa famille, des amis d’amis Belges. L’échange avec cette vendeuse est tellement amusant que nous manquons de peu d’oublier nos achats…

Les couques

À Dinant, nous pique-niquons au bord de la Meuse en regardant les bateaux passer. La ville est très belle, mais notre amusant musée est interdit aux moins de 5 ans ! “Car ils sont trop petits et décrochent”… Ils sont vraiment bizarres ces belges. Ils ne nous verrons donc pas. Nous irons noyer notre peine dans un petit café en terrasse en bord de Meuse, tout en ayant pris soin d’acheter une gourmandise locale, des “couques” de Dinant. Ces petits biscuits sont fournis avec le mode d’emploi : “il faut le laisser fondre un bouche”. Heu, en fait y’a pas le choix, ils sont incroquables. Tellement durs que même le café n’arrive pas à les pénétrer… Incroyable. Mais bons. Goût miel-cannelle.

Vitrail marial de la collégiale de Dinant

Un détour par la Collégiale de Dinant nous fait tomber nez à nez avec un gigantesque vitrail marial. Nous nous asseyons devant et passons du temps avec Capucine pour décrire chaque médaillon. Elle commence à s’y connaître plus que moi en récits bibliques ! Le vitrail a été réalisé lors des travaux de restauration de l’église en 1903, dans un style néo-gothique du 13ème siècle, et décrivent la vie de Marie de sa naissance à sa mort.

Le pire et le meilleur avec Pire

La visite de la collégiale nous apprend la récente histoire de Dinant, la pire et la meilleure.
La pire : le 23 août 1914, après la bataille contre les troupes françaises et prétextant la présence de francs-tireurs, l’armée allemande fusille 674 civils et brûlent plus de mille habitations.

Egalement nous apprenons que le père Dominique Pire, enfant du pays, a reçu le prix Nobel de la Paix en 1958, pour l’aide aux réfugiés qu’il a apportée après la Seconde Guerre Mondiale. Il créa plus tard une multitude d’associations et ONG pour la paix et le développement.

Convivialité belge

Notre road-trip-test de l’été dernier nous avait enseigné que l’on voyage en famille en camping-car comme dans une bulle. Notre bonne autonomie nous coupe du besoin d’aller vers l’autre et finalement du hasard des rencontres. Alors cette année, nous avons décidé de redoubler d’effort pour activer tous nos contacts et rencontrer des gens, des vrais gens du pays.

En Belgique, c’est fastoche ! Dès nos premiers pas dans le pays nous avons déjà deux rendez-vous calés. Aujourd’hui avec l’ami d’un ami belge. Demain avec le frère de notre prof d’anglais. Rendez-vous est donné à l’abbaye de Maredsous où nous attendons ce premier en ouvrant une bière… Aveyronnaise ! Kediss Franc VI arrive avec ses enfants. À vrai dire je ne connais que son pseudo Facebook à travers duquel nous sommes rentré en contact, alors après s’être accordé sur le nombre de bise à faire en Belgique, une seule, pas trois, je lui demande son nom. François est venu avec ses deux enfants Juliette 3 ans et Marcus 1 an et demi. Capucine et Lison étalent les légos pour les inviter à jouer mais à cet âge, il faut un peu de temps pour sortir des jupes de son père.

Comme à la maison chez François et Mélanie

Alors nous commençons les échanges entre adultes, installés autour de notre petite table de camping. Son épouse attend un troisième enfant à naître pour le 21 juillet, fête nationale belge, et ce soir, elle est sortie de son côté avec ses amies. François est un ami scout de Benoît, un belge qui s’était installé en Aveyron en 2010 et que nous avions accompagné vers le mariage avec le service paroissial de Rodez. Nous nous étions tellement bien entendus que nous nous sommes revus plusieurs fois et notamment à leur mariage à St-Izaire. François faisait partie des invités descendus en Aveyron pour l’occasion donc nous nous étions déjà croisés, c’est amusant ! A l’heure de faire manger les enfants, le restaurant de l’abbaye que nous voulions rejoindre ferme. Alors François nous invite chez lui pour improviser des pâtes-bolognaises.

Sa maison est toute mignonne et comme habitée par les jouets d’enfants, nous nous sentons comme chez nous. Les nôtres y sont de suite à l’aise, les unes attirées par les jouets, la grande par les BD d’Astérix qu’elle s’empresse de dévorer pour s’imprégner de la culture du pays. Facile ! Juliette est à son aise chez elle et entraîne Solène dans ses jeux. Elles ne se quitteront plus. Elles se ressemblent beaucoup ces deux blondinettes au petit caractère aventurier. Dans le jardin, il y a tout un monde à explorer : cabanes, herbes folles, sapins, poules, lapins, ânes,…

Les adultes parlent agriculture autour de la bière Aramiss produite par le frère de François. François, lui,  travaille dans une association qui accompagne les agriculteurs pour conduire des évolutions de pratiques culturales et d’élevage et améliorer leur impact sur l’environnement et la biodiversité. Il s’agit de répondre à des mesures agro-environnementales incitatives financées par l’Europe à travers la PAC et définies localement par la région wallonne : préserver les prairies pour leur atouts en terme de biodiversité, de captation du carbone, de lutte contre le réchauffement climatique, retarder leur fauche,…

Il accompagne également les éleveurs pour adapter leur cheptel afin qu’il soit en adéquation avec ce que leurs terres peuvent fournir comme alimentation. Ici, nous sommes dans le pays de la race “Blanc bleu belge”, ces vaches à la musculature sur-dimensionnée et impressionnante, qui sont aujourd’hui de moins en moins élevées car trop gourmandes.
Pour répondre à notre appétit de fromage, François nous met en contact avec un des agriculteurs qu’il suit car il fabrique le fromage préféré de Juliette, et aussi celui que nous avons dévoré ce soir. Rendez-vous pris demain matin pour assister à la traite et à la fabrication, enfin, si on arrive à lever notre monde…

Merci Mélanie et François pour l’accueil dans votre famille.

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