Eubée et le drame du cerf-volant

Mercredi 26 février 2020. J230. Grèce. Un spot sur la plage, on adore ça. Ce matin un grand vent froid nous dissuade de sortir tôt. De toute manière, nous nous sommes accordés avec les @5abord, c’est école le matin, copains après. Capucine s’énerve à faire ses mathématiques mais Pierre arrive à la canaliser. Lison, elle, sort discrètement “faire une recré”. Je la rappelle à l’ordre. Elle a trouvé à faire de la corde à sauter avec un bout de corde échoué. Elle a besoin de se dépenser avant de revenir se concentrer.

Après l’école, c’est cerf-volant ! Avec ce vent, c’est évident. D’ailleurs, il y a aussi des kite-surfeurs qui ont envahi la plage. Notre cerf-volant en prend plein les ailes.

Capucine tient les rênes, et trouve la position allongée plus ergonomique pour faire voler le cerf-volant. Puis elle passe les manettes à Lison qui s’impatientait. Puis elle propose le guidon du cerf-volant à Michel. Tout le monde en profite jusqu’à… jusqu’à ce qu’il s’accroche en haut d’un pin. Et le décoincer est bien compliqué, il est trop haut.

Michel grimpe aux premières branches, ce n’est pas suffisant. Alors il déplace son camping-car et monte sur le toit. Ce n’est encore pas suffisant. Le cerf-volant fini par céder, déchiré. C’est le drame. Lison est en pleurs et inconsolable. C’était son cerf-volant. “C’est la dure vie des cerf-volant, tu sais, ils finissent toujours par s’accrocher dans un arbre”.

C’est son Papi qui lui avait offert. Et il avait été malin, il en avait acheté deux identiques, un pour Cap, un pour Lison. Celui de Capucine avait perdu deux petites pièces qui le rendait inutilisable. Maintenant, nous allons pouvoir prendre les pièces de celui de Lison pour réparer celui de Capucine. Et puis nous avons toujours le petit cerf-volant papillon de Solène. Nous ne sommes pas démunis.

Le drame du cerf-volant signe la fin de la recré. La cantine est ouverte. Drap de pique-nique et salade de patates. Nous prendrons la route pendant la sieste, direction Arachova et le site antique de Delphes deux heures plus loin. Fini la plage. À nous les montagnes du Mont Parnasse.

Pour quitter notre plage, nous traversons le parc naturel de Schinias Maratona et une grande zone humide alors pleine d’eau. C’est joli, au début. Nous observons les poules d’eau par la fenêtre latérale. Et puis, petit à petit, le niveau de l’eau est tellement haut qu’il recouvre toute la chaussée. Peu profond. Pas de courant.

Nous sommes sur une route bien goudronnée. Mais recouverte maintenant de dix bons centimètres d’eau claire. Et ce pendant peut-être… 1 kilomètre. Pierre, tranquille, traverse la flaque sans sourciller. Michel, derrière, suit. “Si Pierre passe, je passe.”

Une étape ravitaillement au supermarché. Une troupe d’enfants-mendiants nous assaillent. Vu leur corpulence et les paquets de chips en main, ils n’ont pas vraiment l’air de manquer de nourriture. Par contre, ils manquent cruellement d’éducation. Le gardien du lieu tente de les repousser mais les bambins se moquent bien de lui. Ils se plantent à 6 ou 8 autour de l’Emile-Pat et ne nous lâchent pas la grappe. Nous ne voulons pas céder à leurs yeux implorants. Nous pensons que ce n’est pas leur rendre service que de leur permettre d’obtenir ce qu’ils veulent en employant une méthode qui n’est pas socialement acceptable. Ils sont certainement envoyés par leurs parents, ce n’est pas leur faute. Mais en donnant une pièce, nous validerions ces pratiques. Nous le refusons. Nous attrapons nos sacs et filons nous réfugier dans le supermarché.

Ce soir nous trouverons un beau stationnement à côté d’une petite chapelle avec une vue imprenable sur le village d’Arachova accroché à la montagne. Le soleil est en train de se coucher colorant délicieusement les nuages de l’horizon. Les @5abord sont arrivés avant nous. Les @VertVanLife nous rejoignent. Nous revoilà à 6 adultes et 8 enfants pour le dîner, mais sans possibilité de manger dehors cette fois-ci… Il faut se répartir dans les différents camions. Je cuisine une bolognaise pendant que d’un côté on fait des pâtes et de l’autre l’apéro. Les six adultes se retrouvent dans le grand salon des @5abord, les enfants naviguent d’un camion à l’autre. C’est l’auberge espagnole en Grèce.

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