Jyväskylä, notre grand nord

Mardi 21 juillet 2020. Pesäjärventie, Finlande. Mauvaise surprise au réveil, Capucine se plaint d’avoir le lit mouillé. Inspection faite, c’est Solène qui a réussi un combo : un pipi au lit capable de mouiller trois lits à la fois. Je défais les draps un à un. Les trois housses sont touchées comme les trois protections de matelas, et deux matelas. La loose. En même temps, un seul pipi au lit en un an, c’est un bon score quand même. Solène est d’habitude capable de se retenir très longtemps, elle doit être trop fatiguée. Je réfléchis un instant. Option numéro un, il y a une laverie dans la ville où nous avons prévu d’aller aujourd’hui. Option numéro deux, il y a sur notre spot comme un atelier pour laver quelque chose, des canoës peut-être, avec une pompe à bras qui puise l’eau du lac. Si nous les lavons maintenant, auront-ils le temps de sécher au soleil ? Tentons. Avec Pierre, nous voilà de bon matin à shampouiner nos draps et à les faire sécher partout où l’on peut les étendre. Puis arrive un couple qui vient ici y laver ses tapis.

Après ce démarrage dynamique, le petit déjeuner est d’autant plus agréable, surtout avec quelques fruits rouges à jeter dans le yaourt. Et pendant que ça sèche, Pierre et Lison entament de faire littéralement le tour du lac en paddle. Au moment de partir, tout n’est pas très très sec, mais ça finira dans le camion. Direction Jyväskylä et son musée de l’artisanat finlandais, après discussion avec nos voisins finlandais. Ils ont deux jeunes enfants, et leur camion bleu. Nous les sentons très envieux de faire un grand voyage en famille… un jour.

Jyväskylä

Au nord du lac Päijänne, le deuxième plus grand du pays, Jyväskylä est essentiellement connue pour le ratio qui caractérise sa population : un habitant sur trois y est étudiant. 47 000 étudiants pour 150 000 habitants, dont beaucoup d’étrangers.

L’origine de la vocation estudiantine de la ville remonte à 1858 avec la création du Jyväskylän Lyseo, premier lycée finnophone de l’histoire, quand le pays était largement suédophone. Parmi les anciens élèves, on trouve le célèbre architecte Alvar Aalto et c’est dans cette ville qu’il a installé son premier cabinet d’architecture.

Musée de l’artisanat finlandais

Nous trouvons à nous garer tout au bout du port et la balade vers le centre ville y est agréable. Le musée est caché dans une rue, il ressemble à une boutique d’art. L’exposition se trouve dans un sous-sol sombre, tellement sombre que nos téléphones n’arrivent pas à scanner les QR-codes qui nous donneraient quelques explications sur ce qui est exposé. Je remonte demander à l’accueil, on me donne gentiment une lampe de poche. Voilà une visite qui ressemble à une chasse aux trésors. Malgré le redoutable manque d’éclairage, l’exposition est néanmoins très intéressante. Des beaux objets sont présentés en jouant avec intelligence sur sur une juxtaposition d’éléments anciens et actuels, où les motifs ou les savoir-faire ancestraux ont été réutilisés. Nous apprécions vraiment beaucoup.

Cap vers le sud

Jyväskylä était le point le plus au nord de notre itinéraire en Finlande, et donc le plus au nord de notre voyage. Notre grand nord. À partir de maintenant, nous mettons le cap au sud. Dans cinq semaines, nous devront être en France, à peu près. Ce n’est pas un sentiment de tristesse qui accompagne ce changement de cap, mais une grande joie. Grande joie car nous avons réussi à atteindre au moins un pays scandinave comme dans notre projet initial d’avant pandémie mondiale. Grand joie car il nous reste encore beaucoup de belles choses à voir sur notre chemin de retour. Et grande joie car nous serons contents de rentrer chez nous. La Carapate passe un cap. Et comme dans tout projet, il y a eu un début et il y aura une fin. On rentre les amis !

Oui, nous rentrons, mais pas tout de suite quand même. Nous avons 3500 kilomètres de route, disons 4000 avec les détours. D’ailleurs, nous en ajoutons un immédiatement, de détour. Demain nous irons à Tampere comme prévu mais après-demain, nous pousserons jusqu’à la mer à Turku. J’ai vérifié nos calculs, nous serons bien à Helsinki samedi pour y passer la journée et attraper notre ferry. Cette nouvelle nous met en joie Pierre et moi et nous prenons la route avec enthousiasme.

Qu’en pensent les filles, rien pour l’instant. Elles sont absorbées par leur jeu. Pendant que nous roulons, elles ont construit sur la table un grand port en légos. Évidemment, elles n’ont pas les briques adaptées mais qu’importe. Des lits font office de bateaux. Une tour de château joue le rôle du phare. Un marché aux légumes fait marché aux poissons. On y vient débarquer des marchandises et en embarquer d’autres. Les légos auront été le meilleur jouet de tout notre voyage.

Spot au bord d’un lac comme d’habitude. Il est tard aujourd’hui, pas de paddle. Je me mets en cuisine pendant que le conducteur s’échappe explorer les environs et nous ramener du mammouth. Du mammouth ? Ce seront de petites framboises sauvages ce soir, les premières de l’année. Nous bénissons cet énième cadeau de la nature finlandaise.

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