Le temps des cueillettes

Lundi 20 juillet 2020. Ristiina, Finlande. Dès le réveil, les enfants, les nôtres et ceux de nos amis bretons, se retrouvent dehors pour jouer. Déjeuner ? Pas le temps, ils ont déjà une partie de “Creuse-qui-peut” à finir. Capucine est trop heureuse de présenter et de jouer aux jeux qu’elle a conçus. Moi, j’arrive à leur mettre dans les mains une tasse et deux tartines, et nous mangeons aussi dehors avec Sophie et Yannick.

Aujourd’hui nous avions prévu de visiter le musée d’artisanat de Jyväskylä, mais nous sommes lundi, il est fermé. Alors nous sommes libres d’inventer autre chose, nous avons simplement envie d’aller pagayer quelque part, après avoir fait étape dans la ville de Mikeli pour quelques courses essentielles, fruits et légumes, lait et yaourt. Chez les voisins, le programme est aussi un peu flou. Eux ont une corvée de linge à faire, mais ensuite, quid de l’itinéraire. Resterons-nous ensemble ce soir ? Nous, nous avons besoin de partir vers l’ouest pour commencer notre demi-tour car nous reprendrons le ferry à Helsinki samedi. Eux ont plus de temps sur place et aimeraient s’enfoncer plus en Carélie, direction nord ou est, rien n’est arrêté. Nous nous entendons sur un spot pour ce soir et nous nous saluons.

Ravitaillement à Mikkeli

Mikkeli n’est pas vraiment une ville touristique, et nous adorons. Cela permet de voir comment vivent les finlandais, vraiment. Ici une promenade et un jeu d’enfants. De jolis bateaux et quelques terrasses. Puis nous empruntons une passerelle piétonnière pour traverser la gare. Passerelle moderne et géométrique. Bâtiment ancien de briques rouges. Vestige de ce qui ressemble à un énorme bunker. Nous arrivons directement sur une grande place centrale où quelques boui-bouis étalent leurs petites terrasses au milieu de ce qui se confirme être un marché de producteurs. Hourra ! Comme à Rodez, nous allons pouvoir acheter des fruits et légumes locaux, fraîchement cueillis et certainement pleins de goût ! Bon, le prix refroidit notre enthousiasme. 22 € pour une botte de carottes et une d’oignons nouveaux, une poignée de rhubarbe, 500g de fraises, 250g de framboises, 1/2 litre de cerises, oui les cerises sont vendues au litre, mesuré dans une grosse chope de bière. Qu’importe, nous avons besoin de vitamines.

Pour ce qui est des produits laitiers, il nous faut trouver le supermarché. Comme dans une ville de grand froid, un centre commercial immense fait office de centre ville. Grandes verrières et commerces sur trois étages. C’est évidemment au sous-sol que nous trouvons le S-Market et avons du mal à résister à l’achat de quelques spécialités locales. Heureusement, nous n’avons que deux paires de bras pour porter nos achats, ça limite les dépenses.

Nous retournons à la maison pour déjeuner, trop heureux de pouvoir picorer des fraises qui ont vraiment du goût. Et prenons la route, direction nord. Un message des bretons, ils ont peaufiné leur itinéraire à l’aide de l’office du tourisme de Mikeli, et souhaitent se diriger vers l’ouest toute, notamment pour faire une sortie en canoë. Arrêt. Nous n’avons donc pas besoin de monter au nord et nous ferions mieux de bifurquer vers l’ouest pour s’approcher de notre musée. Nous choisissons un autre spot, toujours près d’un lac, et quittons la route principale nord pour rejoindre, par les pistes, la route principale nord-ouest. Nous sommes un peu tristes du changement de programme, mais c’est tout à fait la liberté de nos voyages. Et comme d’habitude, après une contrariété, il y a toujours une bonne surprise. Celle-ci n’attendra pas. Sur notre piste, nous pouvons chercher des champignons sans sortir du camion. “On les met où ?” demande Capucine. “Posez-les au fond de la poubelle, elle est propre”.

Ravitaillement dans la forêt

Le spot est un peu décevant. Le parking est à l’ombre des arbres, sans vue sur le lac, et le temps s’est couvert. Les filles jouent à l’intérieur et n’ont même pas envie de sortir. Pour Pierre, c’est différent. Ici, il est au paradis. Il a trouvé un tapis de fraises des bois sous quelques buissons de groseilles. Des myrtilles pour compléter. Il nous prépare une confiture aux fruits des bois. Y-a-t-il des champignons par ici ? Évidemment. Ça en devient même gênant. Impossible d’aller faire pipi dans les sous-bois sans en ressortir les mains pleines de champignons. On ne va pas en cueillir autant ? Non, seulement les plus petits, les plus jolis.

Voilà comment passer un après-midi maussade aux fourneaux. Les filles sont embauchées pour nettoyer et couper les cèpes. Puis éplucher et couper la rhubarbe. Pour le repas, je prépare une soupe de fanes de carottes. Au prix des légumes ici, il faut les manger tout entier. Pour remplacer les patates que je n’ai pas, j’y jette des lentilles. C’est plus long à cuire, mais délicieux. Avec quelques champignons poêlés jetés par dessus.

En fin d’après-midi, le soleil a réapparu et nous avons retrouvé la chaleur de l’été. Hop, le paddle ressort du camion par la fenêtre. Hop, à l’eau. Le lac est parfaitement calme. La lumière de fin du jour est belle. Les rives forment des coussins de sapins. Avec Lison, nous regardons les maisons. Tiens, un chalet en fuste, typique de la Carélie. Plus loin, elles sont en bois peint en rouge, et certaines cabanes semblent être des saunas au bord de l’eau. Moi, ça me fait rêver. De retour à notre plage, je débarque Lison et reste seule pour un moment sur ma planche. Le silence.

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Une réponse à “Le temps des cueillettes”

  1. Avatar de Jérôme
    Jérôme

    Ils poussent comme des champignons ces cèpes !!!

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