Koronisia, l’île aux oiseaux

Mercredi 12 février 2020. J226. Ouverture du volet… Suspense… Bah ! On ne voit rien. La vitre est recouverte de rosée. C’est ce qui arrive à se garer au milieu d’une lagune. Le soleil est en train de se lever et il va nous faire sécher tout ça.

Fiche découverte, ce matin, pour Capucine qui choisit le thème de l’alphabet grec. Excellente idée. Cette langue l’attire beaucoup, c’est amusant de découvrir ces nouvelles lettres.

Après l’école, les filles passent du temps à jouer sur la plage, juste en face. Il y a une multitude de petits coquillages et tout un tas de trésors. Ensemble, elles créent une exposition.

Le golfe Ambracique

Nous sommes en plein centre du Golfe Ambracique, relié plus loin à la mer ionienne par un passage étroit. Il est en réalité presque entièrement clos, comme une grande mer intérieure. Il est peu profond et ses côtes sont bordées de nombreux marais et estuaires. Nous sommes dans l’un d’entre eux, dans un petit village de pêcheurs, sur une petite île reliée au continent par une longue route qui traverse l’eau. Un tour du village. Les habitations sont toutes arborées d’orangers et de citronniers pleins de fruits à craquer.

Espèces menacées dans la réserve naturelle

Au coin d’une rue, un homme interpelle Pierre. Il parle très bien français et il est installé ici depuis 25 ans. Depuis son balcon, nous échangeons quelques mots. La lagune est pleine d’oiseaux. Hérons, grues, cormorans, flamants roses et pélicans blancs. Mais les pêcheurs, ici, trouvent que les oiseaux mangent trop de poissons et tirent tous les matins à coup de fusil “pour les faire fuir”, dit-on. Le franco-grec a la gorge serrée. Régulièrement il fait un tour sur les chemins qui mènent aux pêcheries, des installations qui piègent les poissons se déplaçant au gré des courants. Régulièrement, il trouve des carcasses de pélicans morts. Sept depuis le début de l’année. On dirait que l’homme est au bord des larmes. L’espèce, endémique, est menacée. Et nous sommes dans le parc naturel d’Amvrakikos, où tuer des oiseaux est interdit nous dit-il. Il a bien dénoncé la situation aux autorités, cela n’a pas eu d’effet, il est le seul à râler dit-il. Depuis son balcon, il les regarde, les oiseaux. Un pélican passe, son vol est planant, il frôle l’eau en s’y reflétant. Je comprends pourquoi il est venu s’installer ici. L’endroit est tellement beau. L’homme nous indique la direction des pêcheries, nous pourrons y voir des pélicans de plus près et toutes sortes d’oiseaux. Nous le saluons.

Nous quittons l’île pour l’un de ces chemins de pêcheurs. Des déchets autour des cabanes, l’endroit n’a effectivement pas l’air d’être beaucoup respecté. Les pélicans sont là, sur leur petite île juste un peu plus loin. Nous nous approchons à pas de loup, les grandes commencent à savoir se promener en silence pour regarder les oiseaux. Pffffuit, toute la colonie s’envole en un ballet aérien qui frôle les flots. Que c’est beau. Quelques photos. Solène grogne, c’est vrai qu’il est déjà bien midi.

Retour. Arrêt. Encore une jolie plage pleine de coquillages. D’un seul coup, plus personne n’a faim. Il y a un truc bien plus urgent : farfouiller le sable. Et câliner un chien. Celui d’une dame qui farfouille le sable elle aussi. Lison s’en approche et lui demande ce qu’elle cherche. Elle lui répond en anglais, lui montre le collier et le bracelet de coquillages qu’elle porte. Une chercheuse de coquillages. Les trois filles resteront avec la dame un moment, à farfouiller ensemble. Moi, j’ai sorti mes pinceaux. J’essaie de capter cette lumière douce qui peine à détacher les montagnes alentours. Que l’endroit est beau.

Nous déjeunerons bien tard et quitterons notre île presque à regret. Sur la route, au milieu de l’eau, alors que nous nous étions arrêté pour faire une photo drone, une camionnette nous klaxonne et s’arrête. C’est Thomas ! Il vient ici pour y passer la nuit lui aussi. Nous échangeons quelques recommandations et lui donnons rendez-vous au prochain spot, demain soir.

Quelques courses. Compliquées en grec. Notamment pour les yaourts. Les grecs ont tout un tas de spécialités laitières. Ça fait deux fois que je crois acheter du yaourt et que ça n’en est pas. Certains pots sont traduits en anglais, mais pas tous. Le grec moderne nous semble encore parfaitement impénétrable…

Et puis nous avançons un peu. Une heure et demie de route pour rejoindre un beau spot sur la côte en face de Patras. Aux portes du Péloponèse. C’est ici que nous avons donné rendez-vous à Émilie et ses enfants. Des amis aveyronnais qui viennent “prendre la Carapate en marche” pour une semaine de vacances au soleil. Ils arrivent demain par Athènes et ont loué un van. Nous avons vraiment hâte de les retrouver.

Pour l’instant, au spot, il fait nuit noire. En face, les lumières de Patras, à côté de nous une énorme falaise. Dans l’eau, des poissons semblent se faire un festin d’insectes volants en sautant incessamment au-dessus de la surface. Une fine plage de sable, une bande de feuilles de posidonies sèches, une pâture parsemée de bouses. Sur les photos, l’endroit est beau, nous verrons demain.

Aujourd’hui, nous avons eu quelques échanges avec les 5abord, cette famille que nous avions rencontré en Calabre avant Noël. Nos routes se croisaient mais nous nous étions promis de nous retrouver plus tard, en Albanie ou en Grèce. Ils viennent d’arriver en Grèce aujourd’hui, par Janina. Et nous ont demandé où nous sommes. Cette nuit, nous avons entendu un camping-car se garer en face du nôtre.

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