Orajõgi, les vacances à l’estonienne

Lundi 27 juillet 2020. Tipu küla, Estonie. Rien au programme, carrément rien. Il fait beau et très chaud alors nous nous offrons une journée plage. Non sans un peu de route vers le sud évidemment. Nous avons repéré un super spot, un espèce de camping libre, aménagé comme partout dans le pays avec tables, barbecues et toilettes sèches, sous les pins et juste à côté de la plage. Il y a des dizaines d’emplacements sur deux ou trois kilomètres. Allons voir ça. Mais avant, il nous faut refaire des courses, encore. Non pas que nous ayons les cales vraiment vides, mais surtout pour vérifier si notre carte bancaire fonctionne ou pas, que nous ayons à manger le temps de trouver une solution. Re-corvée. Rapide. Nous payons. C’était bien l’épicerie de la veille qui avait un problème, pas notre carte. Très bien. Plage maintenant.

Camping libre

Ce spot est bien particulier. En plein mois de juillet, il est évidemment très occupé. Mais les emplacements sont espacés et nous trouvons rapidement celui qui nous convient. Il faut un peu zigzaguer entre les pins avec notre gros Émile-Pat, nous y arrivons. Partout, des familles sont installées là. Comme dans un camping, mais librement, gratuitement. Les services sont minimum, pas de bloc douche, juste quelques toilettes sèches et un point d’eau. On dirait que les gens sont installés là pour plusieurs jours, voir plusieurs semaines.

L’endroit est tellement grand que chacun a son espace. Des feux crépitent dans les barbecues. Des familles sont à table. Il n’y a pas grand bruit, même un silence serein. Il y règne une atmosphère de bonheur estival. Les vacances à l’estonienne. Juste derrière la végétation, la plage. Une immense plage de sable.

Orajõgi

Nous sommes dans le golfe de Riga, comme une mer intérieure séparée de la mer Baltique par l’île de Sareemaa et la pointe du Cap Kolka, notre destination dans quelques jours. Mais ces bouts de terre, nous ne les voyons pas d’ici. La mer se fond dans l’horizon du ciel. C’est très beau.

La mer

Repas et temps libre. Lison et Solène jouent ensemble inlassablement. Capucine préfère jouer seule ou lire, appeler ses amis… Elle a décidément grandi, elle joue beaucoup moins avec les “petites”. Moi, je pars faire du paddle en mer, elle est si calme. Tiens, allons voir ces oiseaux tout là-bas sur leurs rochers. Oui, sauf que tout là-bas, c’est très loin. Je rame, je rame, je rame. Les oiseaux s’envolent devant moi. C’est très beau. Et puis je rame, je rame, je rame pour rentrer. Depuis que j’ai ce paddle, je n’ai jamais autant fait travailler mes biceps ! Mais ramer ici est très agréable car le paysage est très beau. Je suis loin de la côte, le ciel bleu-gris se reflète dans le miroir de la mer. Je rame dans l’infini.

La forêt

Puis c’est au tour de Pierre de partir. Mais lui, choisit encore et toujours la forêt. Chacun ses plaisirs. Forêt de pins et tapis de myrtilles. Pas de cèpes aujourd’hui, mais un saladier de baies noires, encore. Et des petites perches pour faire le feu ce soir. Comment les couper sans scie ? Avec une perceuse. Ça marche.

Restée sur la plage, je me baigne avec Capucine. Lison et Solène sont encore trop absorbées par leur jeu. Ma grande adore ces moments toutes les deux, elle rit à gorge déployée à propos de sa maman qui a du mal à rentrer dans l’eau froide. Elle, court partout en éclaboussant son monde. L’eau n’est pas profonde, il faut marcher des dizaines de mètres pour avoir le nombril mouillé. Moi je préfère m’allonger là où il n’y a que vingt centimètres d’eau, il y fait bien plus chaud.

Au menu ce soir, viande grillée, patates au feu, banane au chocolat et… Chamallow ! Des vrais cette fois-ci, pas des boudins de maïs soufflés dénommés poufoulets comme la dernière fois en Roumanie. Nous qui n’achetons presque jamais de bonbons à nos enfants, c’est jour de fête. Chacune est trop heureuse de manger du sucre et en zapperait l’étape grillage. Cours de grillage de Chamallow. Et pendant que nos petites bûches de bois brûlent, des dizaines de petites fourmis en sortent affolées. Une fourmilière était installée à l’intérieur. Certaines portent un œuf dans leur mandibules tentant de le sauver, mais impossible de sortir de cet enfer. Nous poussons la bûche sur le bord, mais elles n’arrivent pas à s’évader par la surface métallique du barbecue, trop chaude. Alors nous inventons un pont avec une autre branche de bois. Sauvées. Elles passent dans le sable mais que vont-elles faire maintenant ? Nous avons brûlé leur maison.

Un dernier tour sur la plage pour apprécier le coucher de soleil. Il n’est que 21h, il n’est pas encore prêt pour se cacher.

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