Soomaa, se baigner dans le marais

Dimanche 26 juillet 2020. Tallinn, Estonie. Pierre est réveillé aux aurores. C’est suffisamment exceptionnel pour être noté. Car aujourd’hui nous avons prévu de quitter notre parking tôt, faire les pleins, et rouler deux heures vers le sud pour pouvoir profiter cet après-midi d’un circuit à faire dans un marais.

Chez les parents, la motivation est là. Chez les enfants, c’est une autre histoire. Lison arrive à nous rejoindre pour petit-déjeuner. Solène et Capucine dorment. Qu’importe, après le petit déjeuner nous allons à la station service à deux pas de là pendant que les deux sont encore blotties dans leurs lits. Solène sort enfin. Capucine regarde le boulevard depuis son lit. “Je ne m’étais encore jamais réveillée dans une station service…”. Faire le plein d’eau est un peu long car ici, comme on ne peut pas brancher un tuyau, nous remplissons des jerricans. Lison aide son Papa. Cela laisse aux filles du temps pour déjeuner à leur tour.

Et puis nous roulons, deux heures, sans que personne ne bronche, c’est normal, elles sont encore toute ensuquées. Avant midi, une pause ravitaillement tourne mal. Notre carte bancaire n’est pas acceptée, nous sommes obligés de tout reposer en rayon et prendre le minimum payable avec nos pauvres 20€ en monnaie. Mais nous avons lait et yaourt, nous sommes sauvés. Et puis nous déjeunons sur le parking de départ de randonnée. Café-sieste. Nous sommes d’attaque.

Marais de Soomaa

Comme dans tout marais, le sentier est tracé par une passerelle en bois. Ici, pas besoin de guide et contrairement au marais de Teiči en Lettonie, aujourd’hui il fait beau. Très beau et très chaud. Même si le paysage est relativement le même, il nous apparaît autrement beau. Canneberges, bruyère, cassandre caniculé, lédon des marais, sphaigne, plaquebière, andromède, rhynchospora blanc, drosera, pins,… Et puisque qu’il n’y a pas d’interdiction placardée, Capucine entreprend de prélever un échantillon de chaque espèce végétale pour son herbier.

Bain autorisé dans la tourbière

Tout au bout du sentier, surprise, des gens se baignent dans l’un des petits lacs du marais. Cela est tout à fait autorisé puisque qu’il y a un ponton et une échelle en bois. Nous échangeons trois mots, il nous laissent le petit ponton et nous hésitons. Nous n’avons pas les maillots, on y va quand même ? La réponse est différente selon les personnes. Pour Capucine, c’est un immense oui qui couvrent toutes les autres réponses. Pour Pierre aussi c’est un oui, bien plus discret. Pour Lison c’est “Je n’ai pas mes bouchons d’oreilles…” alors elle n’y descendra que jusqu’au nombril en restant sur l’échelle. Et Solène c’est tout simplement non, certainement trop froid à son goût. Et je suis bien d’accord avec elle.

Alors toutes les deux, nous nous asseyons avec juste les pieds dans l’eau et nous regardons le cirque de cette petite baignade improvisée. Pierre descend sans peine, l’eau est orange et il n’a pas pied. Je me demande bien comment doit être le fond de cette piscine. Capucine descend en criant, dans l’eau, elle touche des algues ou des mousses et crie encore. L’eau doit être acide, puisque nous sommes dans un marais.

Les reste de la randonnée sera moins excitante. Le soleil tape et nous nous dépêchons de terminer la boucle de quatre kilomètres.

Soirée avec une famille belge

Le spot de ce soir est juste un peu plus loin, au bout d’une piste. Une table, une tour d’observation. Deux véhicules habitables belges. Une famille et un oncle en vacances ensemble. Les premiers ont aménagé une simple remorque de modules amovibles, chambre d’un côté, cuisine d’extérieur de l’autre. L’oncle a un 4×4 avec une tente de toit qui se déplie comme un portefeuille.

Nous demandons si nous pouvons utiliser le foyer pour cuire notre repas ce soir. Lison s’installe avec eux et leur fait la conversation. Elle leur raconte à peu près tout notre voyage. Pierre quand à lui est parti à sa cueillette habituelle mais les cèpes trouvés, ultra-nombreux, sont tous en train de pourrir comme des zombies. Vision d’horreur. Il en trouve un seul, mangeable. Par contre il trouve des framboises et nous en ramène un saladier.

Avec cette famille belge, nous finirons à table tous ensemble en partageant framboises, vins italiens et  whisky. Les joies des spots d’été.

Les autres tourbières à explorer en Europe

Dans les Pays Baltes, nous avons également parcouru la tourbière de Kemeri et celle de Teiči, en Lettonie.
En France, la tourbière des Rauzes est un site classé Espace Naturel Sensible.

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