Ramasse tes déchets !

Vendredi 14 février 2020. J228. Grèce. Nous avions prévu de prendre le temps de profiter de notre joli spot encore aujourd’hui avant d’en partir, mais les nuages ont recouvert nos toits.

Au café du matin, celui de 11 heures, nous faisons le point sur l’itinéraire que nous allons prendre en Péloponèse. Émilie reprend l’avion samedi prochain, nous avons cet impératif à respecter. Nous partageons les points cœurs de chacun, vérifions les distances entre chaque et calons un programme prévisionnel. Et puisqu’il ne fait pas beau aujourd’hui, nous décidons d’avaler immédiatement les deux heures de route qui nous séparent d’Olympie, notre premiere étape. Les 5àbord ont rendez-vous demain à Athènes, les parents de Laurence viennent passer une semaine avec eux. Nos routes se séparent une nouvelle fois. Mais Thomas avait prévu de faire un tour dans le Péloponèse comme nous, nos envies se ressemblent, alors nous restons ensemble, tant que ça va à tout le monde.

En voiture tout le monde. Nous embrassons les 5àbord, prenons Mathéo dans l’Emile-Pat et Lison s’installe avec sa marraine. Et le convoi spécial prend le départ. Direction Olympie, et le Péloponèse, tout de suite après le pont Rion-Antirion, une allure de viaduc de Millau mais volant au dessus de la mer. Le passage fait frontière entre le Golfe de Patras à l’ouest et celui de Corinthe à l’est. Arrêt collectif essence et recharge des réservoirs d’eau. Pierre me demande de vérifier les horaires du site archéologique, au cas où. Fermeture à 15h30. Aïe. Nous avons bien fait de vérifier. Réunion de crise. Que fait-on ? On reporte à demain ? On va au site suivant ? Et on fait quoi cette après midi maussade ? Mangeons ! Les enfants ont faim et nous ne sommes plus pressés. Nous improvisons un repas, les enfants dans le van, les adultes dans le camping-car. Les ventres pleins, nous décidons de visiter le site demain et de rejoindre un spot sur la plage.

Nettoyage de notre maison du jour

Google nous amène sur un chemin rural, par endroits bien boueux. Ça passe ? Ça devrait. Le gros Emile-Pat’ passe en dandinant amplement, les vans suivent. Émilie n’a vraiment peur de rien. Ce spot ? Non. Trop de déchets. Impossible. Et en plus on ne voit même pas la mer. J’inspecte Google earth et je vois un peu plus loin un chemin qui s’avance entre les dunes. Nous serons plus près de la plage. Ok. L’endroit est sympa mais jonché de déchets comme partout. “Les enfants, on ramasse les déchets ? Ooouuuaaiiiiiisss !” Joie générale. Si vous ne savez pas comment occuper un enfant un mercredi après midi, trouvez une place sale et ramassez des déchets. Ils seront les plus heureux du monde. Heureux, oui. Équipés de sacs plastiques faisant office de gants improvisés, tout le monde s’affaire passionnément. Heureux et en colère. “Si je trouve celui ou celle qui a fait ça, il va passer un sale quart d’heure !” me dit Léonie. Plus tard, lorsqu’elle écrira son carnet de voyage, au paragraphe “En quoi est-tu reconnaissant-e aujourd’hui ?” Elle écrira “Céline”. “Que veux-tu dire, Léonie ? Ce serait bien que tu développes, lui demande sa maman. C’est parce qu’elle m’a permis de ramasser les déchets.”

Emilie Noëlle

Après le travail, il faut profiter de la plage. Avec Émilie nous laissons les enfants jouer sous la responsabilité de Pierre pendant que nous partons marcher et papoter ensemble. Une longue marche dans le sable et le vent. Je rentre en sueur, mais aux nouvelles de l’actualité de la famille Courrège. Nous retrouvons enfants dans l’Emile-Pat en train de finir l’école. Elle est pas belle la vie ? Capucine a fait sa dictée seule, lue par Léonie. 27/20. Parfait. Alors c’est l’heure de l’ouverture des cadeaux. Oui, parce qu’Emilie, c’est un peu notre père Noël à nous. Nous avons profité de sa venue pour nous faire parvenir tout un tas de mots d’amis et petits cadeaux. Beaucoup d’émotion à découvrir tout ça. Émilie a réussi à nous ramener plein de petits trucs indispensables. La carte verte de l’assurance par exemple. Ma contraception pour les six mois à venir, parce que je galérais à la trouver dans les différents pays. Et surtout, surtout, un four Omnia ! Enfin, n’y voyez pas un gros four ménager, non, il s’agit juste d’un moule à gâteaux fait de tel sorte qu’il permet de cuire comme un four toutes sortes de plats, mais sur une plaque de gaz ! À nous les gâteaux maison et les petits gratins ! J’en avais marre de ne presque jamais trouver des biscuits sans huile de palme. À Rodez, je faisais moi-même tous les goûters de mes enfants. Je suis très contente de pouvoir reprendre cette bonne habitude.

Le reste de la soirée se passera enfermés dans les engins. Émilie fait jouer la marmaille dans son van pendant que je cuisine dans le mien. Et le repas à neuf ? C’est chacun son tour autour de la table du salon de L’Emile-Pat. Les enfants mangent vite et partent jouer derrière calmement. Nous sommes bien tous les neuf dans nos neuf mètres carrés !

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