Sarmizegetusa, capitale des Daces

Lundi 15 juin 2020. En voilà un nouveau pan de l’histoire à découvrir. Nous n’avions jamais entendu parler des Daces avant d’être ici en Roumanie, seulement de la Dacia, cette voiture roumaine qui a repris le nom du territoire occupé à l’antiquité par le peuple Dace, entre le massif des grands Balkans (en Bulgarie) et le nord de la Transylvanie, soit un peu plus grand que la Roumanie actuelle.

Alors ce matin, nous lisons ensemble Wikipedia afin de savoir où nous allons. Capucine a le projet de faire une vidéo, elle note déjà les informations qui lui semblent intéressantes. Le peuple Dace rassemble un ensemble de tribus indépendantes, contemporaines à l’Empire Romain. Leur roi le plus connu est Décébale, dont le visage est sculpté dans la falaise plus loin, sur les rives du Danube.

C’est que Sarmizegetusa est perdu au fin fond de la montagne, encore un bout de Carpates, dans les Alpes de Transylvanie. 45 minutes de petite route construite exclusivement pour desservir le site. 45 minutes qui serpentent dans la foret, montant doucement vers les 1200 mètres d’altitude de la capitale. Évidemment, comme d’habitude nous y serons presque seuls mais les visites sont bien ouvertes, nous avions vérifié avant. Il pleut, et le site est entièrement en plein air, mais pas de soucis, un petit pique nique à l’intérieur et quand nous sortons, la pluie a cessé.

Il nous faut gravir encore deux kilomètres à pied sur une route pavée, longée par un profond caniveau que Lison et Solène s’amusent à parcourir en courant. Tiens, on ne l’avait jamais faite cette-là, la technique du caniveau pour faire avancer des enfants dans la pente. Très efficace.

Le peuple Dace

A l’entrée de la forteresse, un petit guichet en bois, puis nous passons les énormes portes d’enceinte. Les premières que nous traversons auraient été construites par les Romains lorsqu’après leur invasion des lieux, ils ont investi la ville et agrandi ses fortifications avec les pierres récupérées des temples détruits. Les secondes sont bien celles de la ville Dace.

Pour la défendre, plusieurs forteresses étaient construites plus bas dans la montagne. Ici, il y avait juste un mur d’enceinte fait de deux murs de grosses pierres dont l’épaisseur est comblée par de la terre.

Les Daces avaient construit une route pour accéder à leur ville, une large voie pavée de gros blocs de pierres qur l’on peut voir en partie. Comme une voie romaine, Dace. A cet endroit du site, elle servait aux processions religieuses. Car au centre de la ville, était l’espace sacré où l’on a retrouvé les restes de plusieurs temples, six ici. Les historiens n’ont pas d’écrits Daces pour mieux comprendre cette civilisation, seulement quelques écrits romains la décrivent au moment de l’invasion. On sait que leur Dieu principal est Zalmoxis, mais il en avaient d’autres dont on ne connaît ni le nom, ni la fonction. Pourtant, à en voir ce site, la religion Dace semblait être centrale. Les tribus étaient dirigées par des prêtres-roi, les Polistes. Ils croient en la réincarnation de l’âme et en la vie après la mort. Le site donne quelques informations éparses, nous avons bien fait de lire Wikipédia ce matin. Il nous faut un peu de temps pour en faire le tour et en saisir quelques brides de sens. Cependant, l’ensemble est très beau. Une belle pelouse entretenue laisse apprécier ce qu’il reste des fondations et des colonnes des temples, parfaitement alignés, ou parfaitement ronds. Il y a une esthétique du lieu, lové dans une clairière d’arbres hauts. Sarmizegetusa n’a peut-être pas perdu toute sa magie.

Capucine et Lison étaient impatientes de réaliser leur vidéo. Et ce n’était pas facile, car dès le premier plan, il a fallu répéter dix fois le nom de cette capitale avant d’arriver à le prononcer. Solène, quand à elle, n’a pas vu grand chose du site. Sa remontée du caniveau à l’heure de la sieste l’a épuisée, elle s’est endormie sur le dos de son Papa.

Spot étonnant à Hunedoara

Un peu de route ce soir pour rejoindre notre visite du lendemain. Le château de Hunedoara. Nous voulons essayer de nous garer à proximité, pour pouvoir s’y rendre à pied demain. Un park4night nous amène derrière le parking principal du site, qui est payant, sur une espèce de route neuve et inachevée, à côté de hauts silos et entrepôts abandonnés, et entourés de friches fleuries. L’endroit est surprenant, déroutant. On se demande s’il est possible de se sentir bien sur un spot comme ça… Mais finalement peut-être que oui. Pierre se stationne de manière à avoir la vue sur les hautes herbes fleuries, avec l’entrepôt à gauche et quelques tours du château à droite. De toute façon, il pleut, nous n’irons pas jouer dehors a priori. Surprenant mais pas si désagréable.

Créatrice de jeux de société

Capucine nous invite à jouer ensemble. Sa nouvelle passion depuis quelques temps est de créer des jeux de société. Depuis toute petite elle n’a jamais vraiment aimé respecter les règles d’un jeu, et a toujours utilisé ses jeux en les détournant. Voilà que depuis quelques temps, elle crée ses propres jeux. Et à voir jouer les trois sœurs jouer ensemble, aucun doute qu’ils sont amusants. A Sibiu, je lui avais acheté un paquet d’enveloppes pour ranger ses petites cartes qui finissent par traîner partout, elle était la plus heureuse. Alors aujourd’hui, c’est démonstration et jeux tous ensemble. “Creuse-qui-peut”, “Pirat’go, remplis ton bateau”, “La grande aventure”,… C’est vrai qu’ils sont amusants ses jeux.

Consuls disent…

Et puis nous laissons les filles sortir leurs pinceaux pendant que nous prenons des nouvelles du monde. L’Union européenne a ouvert un site d’information sur l’état des frontières. Et apparemment, Hongrie et Slovaquie ne semblent pas ouvertes aux français. Ni même aux roumains. Nos deux pays n’ayant pas une situation épidémiologique des meilleures… En Roumanie, la courbe du nombre de cas n’est pas montée très haut comme en France, mais elle ne baisse pas depuis plusieurs semaines. La Pologne quand à elle est bien ouverte. La Tchéquie ne l’est pas. Cela signifie que pour monter aux Pays Baltes, il faut transiter à travers la Hongrie, c’est à dire traverser sans sortir de l’autoroute, pour rejoindre l’Autriche qui est ouverte, puis l’Allemagne, ouverte aussi, et la Pologne. Le détour n’est pas petit. Sur leurs sites internet, les ambassades n’ont pas encore mis à jour leurs informations. Peut-on au moins transiter pour traverser Hongrie et Slovaquie ? Nous n’avons toujours pas de réponse de nos mails envoyés aux deux ambassades. Demain, nous les appellerons. Car demain, théoriquement, nous aurons dépassé notre droit à être sur le territoire roumain. Et sur ce point là non plus, pas de réponse de l’ambassade de France en Roumanie. En cherchant par nous même sur internet, les informations que nous avons trouvé sont diverses. Certaines disent qu’il existe une tolérance de trois jours. D’autres que s’il l’on ne travaille pas, l’on peut rester six mois sans s’enregistrer auprès des autorités… Le casse-tête n’est pas résolu.

Après le repas, il fait encore chaud et la pluie a cessé. Lison demande à sortir un peu, avant d’aller se coucher. D’accord. Dans les herbes hautes détrempées, elle trouve quelques escargots. Solène veut immédiatement la rejoindre. “D’accord, mais pas en pyjama, Solène.” Voilà que je la retrouve dehors, en claquettes et en culotte. La consigne est respectée. Mes trois filles jouent à se laisser envahir d’escargots baveux. Nous n’avons pas les mêmes soucis.

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