Sithonia, la vie sauvage

Mercredi 4 mars 2020. J237. Huuummmm… La vue ce matin derrière mon rideau. Deux grosses affreuses poubelles grises. Le réveil est morose. Les 5 à bord viennent de nous annoncer qu’ils nous quittaient. Vert Vanlife ont aussi une destination différente de la notre. Voici venu le jour de la séparation.

Nous n’allions pas faire tout le voyage ensemble, nous le savions. Mais de s’imaginer seuls après avoir enchaîné trois semaines d’amis,… c’est un virage à prendre avec précaution. On avait presque pris nos habitudes tous les quatorze. La décision des 5 à bord est prématurée de deux jours par rapport au programme prévisionnel, c’est la douche froide pour leurs filles qui demandent à reporter l’école au soir pour une dernière matinée de jeux entre amis. C’est accordé à l’unanimité. Les enfants se regroupent dans l’Emile-Pat, les parents dans Lulu. Nous aussi on veut prendre un dernier shoot d’amis avec de voguer vers de nouvelles aventures ! Café à la main, Benjamin étale sa grande carte d’Europe. Et nous partageons nos plans. Les uns veulent passer par là, les autres plus à l’est et les troisièmes n’ont pas encore bien décidé. Mais nous avons tous le même objectif : la Scandinavie. Moi et mes cent mille points d’intérêts enregistrés, je partage mes principaux coups de cœurs. Les hasards du voyage décideront du reste.

Eau-revoir

C’est maintenant vraiment l’heure de se quitter. La pluie arrose nos embrassades à grandes eaux. La première pluie depuis que nous sommes en Grèce. Nous prenons la route pour un spot de rêve : l’aire de service de camping car all-inclusive de Thessalonique. Eau, WC, bouteille de gaz et même boutique où l’on trouve à réparer quelques bidouilles cassées depuis longtemps : l’accroche-porte, l’ampoule du salon, un filtre à gaz neuf,… une bonne chose de faite.

Péninsule de Sithonia

Direction le spot de rêve, le vrai cette fois-ci. Nous descendons vers la péninsule de Sithonia, l’un de ces trois doigts qui avancent dans la mer Egée, celui du milieu. Le premier est trop plat, pas assez sauvage. Le dernier est interdit aux femmes. Oui. Vous avez bien lu. Interdit aux femmes et même à tout animal domestique femelle.

Face au mont Athos

La République monastique du Mont-Athos, surnommé le « Tibet chrétien », réunit quelques vingt monastères et les différents villages qui en dépendent et abrite environ 2 000 moines orthodoxes grecs, bulgares, roumains, russes, serbes et autres, “qui mènent une vie de réclusion, d’introspection et de prière”.

Ce territoire bénéfice d’un statut d’autonomie. C’est le ministère des Affaires étrangères grec qui gère les relations avec la presqu’île, territoire grec, mais où s’appliquent des lois différentes. L’accès de « toute créature femelle » est strictement interdit, afin de ne pas tenter les moines ; toutefois, il est sous-entendu que cet édit ne concerne que les créatures vertébrées domestiques, avec deux exceptions : les poules (pour les œufs, utilisés en cuisine et en peinture sacrée) et les chattes (pour chasser les rongeurs).

Plage de Karidi

Non, notre spot de rêve pour ce soir, ce ne sera pas Athos, mais la petite plage de Karidi, à l’entrée de la péninsule de Sithonia. Délicieusement sauvage, à cette saison. Pierre nous stationne directement contre les pistachiers, au dessus des rochers, au dessous des pins maritimes tordus par le vent. Pleine vue sur l’eau turquoise. Solène s’est endormie en route et Pierre va maintenant faire de même. Avec mes deux grandes, nous partons explorer, escalader, bidouiller des bouts de bois et surtout faire quelques prises de vue mémorables. Chacune vaque à son inspiration. L’endroit nous emporte dans son imaginaire.

Quelle tranquillité. Et quelle beauté. Et puis nous reprenons nos habitudes de Carapate à cinq. Un peu d’école, nous n’avons pas oublié. Beaucoup de jeux libres. Capucine et Lison créent  princesses et château en papier pour que Solène puisse se raconter ses histoires. Et puis un gâteau, au chocolat fondant. Je m’améliore avec mon nouveau moule-four.

Ce soir, je prends des nouvelles des équipages amis. Tous ont beaucoup roulé. Jour de pluie, c’est jour de route. Quelques échanges de messages et nous rigolons à distance. Benjamin rêvait, allez comprendre pourquoi, d’un détecteur de métaux. Michel a dans son camping car, allez savoir pourquoi, un détecteur de métaux. La discussion entre les deux hommes a visiblement été irrésistible. Aujourd’hui, Benjamin, allez comprendre pourquoi, s’est acheté un détecteur de métaux. Allez chercher où il va bien le ranger… dans son petit van vert. Vous croyiez que la vanlife était une vie minimaliste ? Nous aussi nous croyions à cela.

Et bien visiblement, dans le minimum de survie de toute maison roulante de 8m2, voir même de 6m2, se doit d’être présent un détecteur de métaux. Je veux bien une explication. Michel, avec son gros campeur, nous nous amusons à l’appeler @Toutàbord ou @Arasbord. Mais détrompez-vous, Benjamin cache bien son jeu dans son mini van vert, mais lui aussi a des grandes bâches, une scie, une hache, un barbecue, un aspirateur et un lave linge. Si si, un lave-linge. Et maintenant un détecteur de métaux.

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2 réponses à “Sithonia, la vie sauvage”

  1. Avatar de André MOULY
    André MOULY

    Le van vert doit avoir un groupe électrogène ? obligatoire pour le lave linge…

    1. Avatar de Pierre
      Pierre

      Bonjour André,

      Je ne leur ai pas demandé, mais généralement ce type de lave-linge est spécial pour les véhicules aménagés.
      Cela fonctionne avec la batterie de service en 12 volts (ou 24V, ou lithium, selon l’aménagement).
      Bien sûr il n’y a pas de séchage, mais un essorage efficace.
      En résumé cela va très bien pour le petit linge, sous-vêtements, t-shirt. Pour les pantalons ou linge de lit, la laverie reste indispensable.

      A bientôt,
      Pierre

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