Une plage sauvage pour cadeau d’anniversaire

Mardi 28 janvier 2020. J212. Pierre a 36 ans aujourd’hui. Les filles attendent ce moment avec impatience. Elles se lèvent toutes avec entrain, c’est qu’il nous faut retrouver les bougies, impossible de se souvenir où je les ai rangées. De bon matin, nous voilà donc en train de vider chaque placard de la cuisine. Certes, notre cuisine ne compte pas un nombre important de placards, mais chacun d’entre eux est complètement rempli à ras bord de provisions et autres matériels de cuisine. Les fouiller s’avère être une vraie corvée. Nous finissons par retrouver quelques bougies chauffe-plat qui feront l’affaire. Un traditionnel fromage, un fromage croate, fromage frais, et nous sommes prêtes pour la chanson.

Le programme du roi

Aujourd’hui, c’est Papa qui décide du programme. Et ce sera balade le long de la baie. Foot en famille. Et après,… on verra. La baie de Zaton est composée tout du long d’un mélange d’habitations croates et de locations saisonnières. Les maisons sont en pierre, les volets sont tout verts. Très touristique, très calme à cette saison, mais qui a gardé tout son charme. Une promenade longe la mer et chaque maison a son petit bateau amarré le long. Nous y gambadons gaiement, croisant les pêcheurs qui vident leurs poissons sous les yeux attentifs des chats du quartier. Dans une toute petite parcelle d’oliviers, une vielle dame vient rechercher sa grosse chèvre et l’emporte ailleurs en la promenant en laisse. Derrière l’Emile-Pat, un petit stade de foot tout neuf. Pierre et ses nanas s’en donnent à cœur joie. Et puis la pluie arrive. Quelques gouttes seulement. Bien vu, il fallait sortir avant, nous pouvons faire l’école maintenant.

Choix : faire la lessive ou aller à la plage ?

La lessive ? Oui, ça fait plusieurs jours qu’on doit en faire une mais on ne trouve pas de laverie automatique. Et puis aujourd’hui, nous n’avons pas envie. J’avais repéré une belle plage, un peu plus loin. Le stationnement a l’air compliqué, les locaux n’aiment visiblement pas que les campeurs s’y installent pour dormir. J’insiste un peu, je sais qu’elle va nous plaire. Pierre accepte de la mettre à son programme, mais nous n’y resterons pas dormir.

Nous repassons au dessus de la belle Dubrovnik, la route côtière est toujours aussi belle, les îles se succèdent et la vue est panoramique. Puis, nous nous engageons sur un chemin de traverse, un hameau agricole, de petites parcelles, prairies, potagers, oliveraies, vignes, délimitées par des murets de pierres. Il ne doit pas y avoir beaucoup de terre, partout la roche affleure. Les maisons sont en pierre, ce village est très joli. Au bord de la falaise, un panneau présente l’endroit. Voilà encore l’une des plus “gorgeous” et “stunning plage de toute la mer Adriatique”. Rien que ça. Mais attention, risque de chutes de pierres, l’accès est à nos risques et périls. Ha, c’est pas rassurant ça. La petite plage est au pied d’un impressionnante falaise rougeoyante et son chemin d’accès est carrément creusé dans la paroi. L’endroit est effectivement spectaculaire. Et la vue… est à tomber… Non, non, on ne tombe pas, une barrière un peu branlante est censée nous protéger. En bas, heuuu… En fait la plage est très étroite et presque totalement sous la falaise. Bon. Prions pour que rien n’en tombe. La mer agitée nous envoie de gros rouleaux de vagues qui ajoutent quelques frissons à la puissance du lieu.

Plage de Pasjača

Les filles ont pris une corde pour jouer. Elles s’arnachent et deviennent grimpeuses. Quelques gros rochers font l’affaire. Pierre tente de pêcher. Il a accroché son dernier leurre lors de la précédente session de pêche. Alors aujourd’hui, il tente à l’hameçon. Il répare son fil et avec quelques déchets, y ajoute un flotteur et un poids. Si les déchets peuvent rendre service… Enfin, il faut dire qu’ici, ils ne sont pas très nombreux. L’endroit est bien préservé. Et Pierre est amusant, sur sa plage sauvage, on a l’impression qu’il pêche des bouteilles en plastique et des vieux bouts de métal. Évidemment, équipé comme cela, il n’attrape rien. Les poissons aussi doivent bien se marrer. Moi, je sors mes couleurs.

Le ciel commence à rosir à l’horizon et sonne l’heure de la remontée. Nous reprenons le demi-tunnel de falaise. Ce que ce lieu est beau. Ce soir, nous voulons dormir dans les bouches de Kotor, au Monténégro. La Croatie nous aura ravi jusqu’au dernier instant. Passage de frontière. Entrée dans ce petit pays inconnu. Une succession de gros centres commerciaux affolants. Nous qui croyions que le pays était pauvre, pas ici. Yachts et résidences luxueuses se succèdent. Arrêt achat de carte Sim, 5€ les 500GB, incroyablement pas cher. Nous avançons pour rejoindre le spot repéré. Interdit aux camping-car. On dirait que toute la route panoramique l’est. Impossible de trouver un emplacement qui conjugue autorisation avec vue et calme. Nous trouvons finalement, mais ce sera au bord de la route… Pour le calme, il faudra attendre que la nuit soit bien avancée. Et pour la vue, ça ira, mais il faudra attendre demain.

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