Verte vallée d’Orlu

16 août 2017. Nous nous installons ce soir aux portes de la réserve naturelle Natura 2000, au pied de la dent d’Orlu. L’endroit est un parking enherbé où nous ne sommes pas nombreux. Les filles commencent à prendre le pli de la vie en Cc. Toilette de chat, petit repas et veillée découverte des animaux en jouant à un “Défi nature” nouvellement acquis. Nous apprenons les caractéristiques du  Desman des Pyrénées qui est justement la vedette discrète de cette vallée. Demain, nous partirons à sa recherche.

Le desman des Pyrénées

Le Desman est une espèce répertoriée vulnérable, les études ont identifié plusieurs individus dans la partie amont de la vallée, la centrale EDF et ses aménagements de berges plus en aval ayant modifié son habitat et l’ayant fait disparaître. C’est une espèce de rat avec un museau très caractéristique, long et fourbu de deux grosses narines. Pas très esthétique… Il est aussi appellé “Rat-trompette”. L’animal étant très discret, nous n’en verrons pas tout au long de notre chemin longeant la rivière. Par contre, Capucine repérera une marmotte que nous observerons un long moment depuis le rocher sur lequel nous nous sommes installés pour midi. Après marche et pique-nique non loin d’un troupeau de gasconnes, nous passerons du temps à jouer et peindre. Solène continuant à kiffer faire des traces, toujours de la main gauche, les grandes s’appliquant à réaliser les paysages environnants, accompagnées ou pas des conseils de maman.

Après quelques 10km A/R selon mon téléphone qui me paraît généreux, nous profitons d’un parcours pour enfants un peu plus bas. Dans la forêt, une trentaine de machines en tout genre font des bruits en tout genre : xylophone géant, percutions sur des bouteilles de gaz, des fers à cheval,… gros œuf pour chanter dedans, contrebasse géante pour coller son oreille dessus, gros tuyaux à frapper à la tongue, paraboles pour chuchoter,… Les grandes se régalent d’activer toutes ces machines, Solène, à son niveau, participe joyeusement à la cacophonie. Elle tiendra à faire tout le parcours à pied, réclamant la main de ses parents à chaque étape “a main a main”. À la fin du parcours, étape wc obligatoire pour alléger les stocks du Cc, Pierre discute avec l’hôte d’accueil trop content de rencontrer des aveyronnais. Il nous recommande son coin de paradis, une jasse derrière l’étang de Soulcem où des mérens pâturent en liberté. Notre trajet passe effectivement pas loin, mais le crochet à l’étang demande une bonne heure de route a/r. Nous hésitons, nous avions prévu de rouler, de s’arrêter en “zone 3G” pour mettre à jour le blog, pas vraiment envie d’ajouter ce crochet. Mais la recommandation de l’ariégeois est tentante et nous pensons à la “philosophie du poulet rôti” que plusieurs voyageurs racontent chacun à leur manière dans les récits que nous avons lu. Profiter de l’instant tel qu’il se présente, demain est un autre jour. Nous décidons d’y monter.

Nous avançons en début de nuit, la route se fait de plus en plus petite, le brouillard s’installe, nous ne voyons que les bords de la chaussée, nous passons plusieurs épingles qui nous font entrevoir la falaise que nous sommes apparemment en train de gravir. Peut-être qu’il ne vaut mieux pas en voir plus. Nous croisons plusieurs vans et tentes installées, c’est signe que le coin attire.

Nous nous accrochons pour arriver jusqu’au barrage. Notre Cc tient la montée, petit et trapu, il passe les épingles une à une. J’espère que nous n’avons pas eu tort d’écouter l’hôte ariégeois. Passage canadien, encore un bon signe. Au bord du lac, que nous ne voyons absolument pas, mais selon Google il y a bien un lac à côté de nous, nous nous garons. Le brouillard est épais, pas d’étoiles, pas de lune, nous ne voyons rien. Il ne fait pas froid. Pierre et moi partageons un rocher au chocolat dans le brouillard. 

Nous sommes dans un bout de territoire français, qui pointe dans l’Espagne. Autour de nous le Massif de Montcalm et le pic de Malcaras. Mais même en laissant du temps à nos yeux pour s’accommoder de l’obscurité, nous ne distinguons quasi rien, un arbre à notre gauche, deux autres plus loin sur notre droite, du vide en direction du lac et la montagne derrière. Nous verrons demain où notre vaisseau spatial nous a fait atterrir.

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2 réponses à “Verte vallée d’Orlu”

  1. Avatar de Éric Clément
    Éric Clément

    Bon et vous arrêtez ce récit là, comme ça en plein suspens ! Vous nous faites comme les séries télé 😉

    1. Avatar de Céline
      Céline

      Le suspence était pareil pour nous 😉

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