Peleş, tout le faste de l’Europe

Samedi 13 août 2022. Snagov, Roumanie. Plus trop envie de ville et de grands boulevards ce matin. Solène a demandé à rester jouer avec Béatrice, elle a bien raison. Aujourd’hui sera une journée de repos et de piscine. Avec un peu de ménage-bricolage aussi. Hier soir, Capucine a découvert Basile sur le toit du camping-car en train de détruire les moustiquaires de deux lanterneaux. Il a dû trouver ça fun de rentrer par le toit. La porte était pourtant ouverte. Ce n’est pas grand chose, mais ces accessoires sont vitaux. Les moustiquaires sont décollées de leur cadre. Démontage, nettoyage, recollage, remontage. Nous avons deux lanterneaux tout propres et bien étanches aux bestioles. Ce fut une bonne opération.

Le reste de la journée se passera entièrement dans la piscine, ou presque. Capucine plonge comme une sirène. Comme un gros boulet aussi parfois. Elle s’attache aussi à aprendre à Solène à nager. En fin de journée, mon bébé abandonnera ses brassarts et traversera la piscine dans sa largeur, à la brasse, là où elle n’a pas pieds. Lison aussi invente. Pour sauter dans l’eau sans se mouiller les oreilles, elle enfile une poignée de bouées, du ventre aux aisselles. Bibendom heureux.

Un gratar à midi, barbecue à la roumaine. Une ciorba le soir, cette soupe aigre au jus de chou et poulet bouilli, la spécialité de Laura. Plaisirs de confinement.

Dimanche 14 août 2022. Jour de départ de Snagov. Le programme est arrêté pour les jours à venir. Nous devons entamer notre traverser de la Roumanie vers la région des Maramureș. Nous choisissons le trajet qui passe par le centre de la Transylvanie, avec plusieurs premiers arrêts autour de Brașov. Le château de Peleş aujourd’hui, une randonnée et un village fortifié demain et le sanctuaire des ours après-demain. Ce dernier, nous n’avions pas pu le visiter il y a deux ans car les enfants doivent avoir au moins 5 ans. Solène est désormais assez grande. La visite est très attendue.

Chat sans GPS

Jour de départ, mais pas sans le chat. Cette fois-ci, nous avons bien vérifié, son collier GPS est chargé à fond, il n’y a plus qu’à aller le chercher dans un jardin voisin. Nous retrouvons le chat vite, il répond à nos appels avec un miaulement qui préviens d’un problème. Son point GPS n’est pas du tout au même endroit. Il n’a plus son collier. Il a dû l’accrocher à une branche… Flûte. Le signal du bazar est plus loin dans le terrain vague. Capucine récupère le chat, je pars à la recherche du collier, affronte les herbes hautes, esquive les déchets, j’arrive au point, près du mur d’une propriété. Je ne vois rien. J’active la fonction bip. J’attends le bip bip bibibip. Excellente chose, le collier n’est pas loin. Je fouille les herbes sèches, soulève les branches, trouve encore des déchets mais pas de collier. À bien écouter, le son est plus audible lorsque je suis debout que près du sol. Le collier doit être derrière ce mur, c’est certain. Un mur de 3 mètres de haut. Plus loin il y a un portail aussi haut, sans sonnette mais avec caméra. Pas de voiture à l’intérieur, les habitants ne semblent pas être là. Perdu. Démunis. Avec Pierre, nous ne savons pas quoi faire d’autre. Gaël et Laura ne sont pas encore levés. Il n’y plus qu’à attendre que les voisins rentrent de vacances pour récupérer notre collier. Nous compterons sur nos amis pour ça. Nous avons retrouvé le chat, c’est l’essentiel. Partons. Nous laissons nos amis à leur grasse matinée et nous partons.

Sinaia

Direction les montagnes. Il fait très chaud ce matin à Snagov, mais un énorme nuage noir recouvre les Carpates. Nous les retraversons au niveau de la ville de Sinaia où nous aimerions bien pouvoir cette année visiter le plus beau château de la Roumanie. Si l’on arrive à trouver une place… Le site touristique le plus visité du pays dispose de trois petits parkings de 20 places. Et l’ensemble de la ville est constituée d’hôtels aux parkings privés et de rues escarpées. En ce 14 août, ce n’est plus comme en mai 2020 en plein confinement… Il y a des véhicules partout et des gros bus qui prennent 5 places chacun. Pierre abandonne, fait demi-tour, on redescend. Et il trouve une place qui convient. Ouf, la visite est sauvée. Un déjeuner rapide à la maison, nous sommes prêts pour affronter la foule. Quinze minutes de queue au seul petit guichet. Nous pouvons découvrir les intérieurs somptueux du palais du Roi Carol, premier roi de Roumanie.

Château de Peleş

Le château de Peleş a été construit à la fin du 19ème siècle pour être la résidence d’été des rois de Roumanie, investie de fonctions politiques, culturelles et symboliques. Il a été inauguré en 1883. C’était un château avant-gardiste, doté de l’équipement le plus moderne de son époque. Le premier château électrifié en Europe, avec ascenseur, chauffage central, eau courante, toit en verre à commande électrique, mais aussi un aspirateur central.

Pêle-mêle de styles décoratifs

Les liens entre les membres des familles royales roumaine et britannique, la dynastie russe et les familles royales d’Allemagne et de Grèce, ainsi que le mécénat de la reine Élisabeth, grande amatrice d’art, ont attiré au château les œuvres des artistes les plus en vogue du 19e et début du 20ème siècle. Son architecture rappelle les châteaux bavarois, Renaissance allemande. À l’intérieur, c’est un véritable tour d’Europe des styles décoratifs. Renaissance italienne, Baroque, Rococo,… Une pièce est décorée comme dans l’Alhambra de Séville, style hispano-mauresque, un autre italienne, style florentin, un autre salon de style français, un autre turc… Chaque pièce décorative est réalisée par des artisans de renoms venant des 4 coins de l’Europe. Avec Solène est Lison, nous nous plaisons à lire les descriptions données (en français et très bien faites !) et à identifier tous les éléments décoratifs : peintures, bois sculptés, bas-reliefs, marqueterie, tapis, tapisseries, marqueterie de marbre, fresques, vitraux, miroirs, lustres, mobilier,… et les matériaux : bois de différentes essences, marbre, albâtre, plâtre, cristal, or, argent, pierres précieuses, mosaïques, cuir,… Un cours intensif d’art déco. La visite est courte et jouissive, nous en avons pris plein les yeux.

Pour ce soir, nous rejoignons un parking de départ de randonnée au sud de Brașov, nous ferons demain l’ascension du canyon des 7 échelles. Nous arrivons dans un herbage envahi de véhicules et de monde. Trois baraques à gratar font fumer leurs viandes grillées. Une roulotte à crêpes. Un vendeur de miel. Un d’épis de maïs bouillis. La musique traditionnelle alterne avec le disco. C’est un peu la foire. Des vagues de randonneurs descendent de la montagne et prennent plaisir à se sustenter avant de partir. Nous nous installons au milieu et comptons les véhicules s’envoler un à un. À 19h30, nous sommes seuls. Parfait ! L’ambiance du lieu m’a donné envie de cuisiner la même chose : mamaliga, saucisses et crêpes à volonté !

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