Bucarest, grands boulevards et petit musée

Vendredi 12 août 2022. Snagov, Roumanie. Basile s’est bien habitué à sa nouvelle villa. Il a fait la paix avec le chat de nos amis, ils se sont entendus pour partager le territoire. Il a arrêté de chasser les poules et le lapin, trop gros pour lui finalement.

Après la soirée à la piscine hier, nous démarrons cette nouvelle journée doucement. Nous avons prévu de visiter le musée d’histoire de la Roumanie, nous voulons en savoir plus sur les Daces, les gaulois d’ici. Mais aussi sur l’époque médiévale et la période communiste du pays. Nous repartons à Bucarest avec la petite voiture de Laura, mais cette fois-ci par un autre itinéraire, plus sympa, qui nous fait accéder à la ville par de grands boulevards chics où se succèdent les belles villas et les musées. Nous passons par l’arc de triomphe de Bucarest.

Musée de l’histoire de la Roumanie

Un biscuit avant de s’attaquer à l’histoire de la Roumanie, les carnets de dessin dans la main, nous sommes prêts. Une première exposition temporaire nous fait découvrir les sites archéologiques du pays dans un casque de réalité virtuelle mais sans explication. Une seconde expose d’anciens jouets. Un troisième espace parle de la guerre sans aucune explication en anglais. Nous esquivons complètement. Où commence donc ce musée ?

La colonne de Trajan, et les Daces

Nous arrivons à une belle salle construite à la dimension d’une reproduction de la colonne Trajan. Ha, enfin quelque chose d’intéressant et de surcroît, traduit. Cette colonne, l’originale, nous l’avons vu rapidement à Rome où l’accès ne se fait qu’à une certaine distance. Ici, nous pouvons vraiment nous approcher des bas-reliefs pour les lire comme une BD géante. Ils racontent l’invasion des Daces par les romains menés par l’empereur de l’époque, Trajan. Événement fondateur de la Roumanie actuelle qui a gardé beaucoup de traces de l’époque romaine qui a suivi, et sa langue, seule langue d’origine latine dans une Europe de l’est partout slave.

La colonne a été construite de 107 à 113. Le récit compte 155 scènes et 2 662 personnages. Il débute par la traversée du Danube durant le printemps 101, marquant le début de la première guerre, et se termine par la déportation de la population dace, qui marque la fin de la seconde guerre dacique. Avec les filles nous observons les différences entre les costumes romains, plus sophistiqués, et daces. Nous constatons que l’empereur est toujours représenté plus grand que les autres personnages, sauf pour Décébal, le roi dace. Nous identifions les forteresses romaines, comme dans Asterix, et les villages daces où le foin est stocké en monticules, comme aujourd’hui. Quand Décébal est tué, à la fin de la BD, les soldats romains rapportent sa tête et sa main droite à Trajan, en preuve. Charmante histoire. S’en est suivie une période d’assimilation et de romanisation du peuple dace. Certains noms de lieux sont encore d’origine, comme le nom de la région Dobrogea, ou celui de la ville Cluj-Napoca. Même si la langue romaine, celle des classes dirigeantes, des écoles militaires et du commerce, s’impose partout.

Le trésor de Roumanie

Une autre salle en sous-sol, toute recouverte de velours violet aux murs, contient le trésor de Roumanie, une collection d’objets plus ou moins anciens en or. Objets et bijoux préhistoriques, bracelets daces découverts à Sarmizegetusa, la capitale antique que nous avions visitée, ainsi que, clou de cette salle, la couronne de la Reine Marie. Les filles passent du temps allongées sur les moquettes pour dessiner ces trésors. La visite est terminée. Rien de plus sur l’histoire de la Roumanie. Nous sommes déçus. Stéphane nous avait dit qu’il avait lui aussi visité le musée il y a 20 ans, on lui avait expliqué que les étages étaient en travaux, qu’il pouvait se marier, faire des enfants et revenir quand ils seront grands pour voir l’ensemble des collections. La blague n’en était pas une.

Tant pis. Nous sommes dans le cœur de ville, nous avons d’autres choses à voir. D’abord un déjeuner.

Cara cu bere

Mes points cœur nous amènent au Char à bière, Caru cu bere, un restaurant typique. Nous pénétrons dans un décor de château de Transylvanie. Un violon et un accordéon jouent allègrement. Une armée de serveurs s’occupe immédiatement de nous. Nous sommes servis en quelques minutes, choisir un plat aura été plus long. Une usine à touristes, mais bien faite et très agréable. Le reste du quartier est appelé “le petit Paris”, un ensemble de rues piétonnes pavées où se succèdent boutiques et restaurants. Nous trouvons une magnifique librairie où nous passons beaucoup de temps. Plusieurs jolies églises orthodoxes. Le théâtre l’Odéon, comme à Paris. L’athénée romain. La place de l’université.

Place de la Révolution

Puis nous trouvons la place de la révolution. Pierre retrouve sur le site de l’Ina un reportage de décembre 1989 qui montre ce moment où, Ceausescu et son épouse ayant quitté leur palais en hélicoptère, la foule s’empare de l’endroit et escalade le bâtiment pour faire voler le drapeau de la Roumanie libre, celui où les symboles du communisme ont été définitivement découpés dans le tissu rouge jaune bleu.

Déambulations

Une délicieuse glace en descendant les allées de la victoire.

Nous nous retournons à Snagov pour un bain nocturne et rafraîchissant.

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