Les gorges Sigmund-Thun-Klamm
11 août 2018. Matin pluvieux. Pluvieux à l’extérieur. Pluvieux à l’intérieur. Solène nous a réveillé avec son pleur du matin « Moonnn bibirooonnnnn ». Capucine et Lison sont grognons. Et en plus, il y a toutes sortes de graines bizarres dans le pain du matin. Pour elles, c’en est trop. Elles préféraient les biscottes italiennes.
Nous finirons par réussir à décoller pour nous réconcilier grâce à l’exploration du matin : Sigmund-Thun-Klamm. D’étroites gorges aménagées d’une passerelle qui permet de les parcourir perchés au dessus du torrent. Capucine est partagée entre l’amusement que procure cette installation, et la peur d’être au dessus d’un courant impressionnant. Lison, elle, les mains dans les poches, parcourt l’endroit avec légèreté. La passerelle en bois glisse un peu.
C’est vrai que c’est impressionnant. D’où nous sommes, nous pouvons observer les formes sculptées par le courant dans la roche.
L’autre découverte de la matinée est une installation hydro-électrique. Pour nous rendre aux gorges, nous passons à côté d’une usine électrique qui nous offre un panneau d’interprétation. Nous y retrouvons notre Plasterze au milieu du Massif du Tauern, parcouru par un impressionnant réseau de conduites forcées qui mènent à différents barrages et usines hydroélectriques. Plus loin, des turbines exposées terminent notre petit cours improvisé sur la fabrication de l’électricité.
Aujourd’hui, nous avons pour objectif d’avancer vers Vienne, le point culminant de notre itinéraire, qui est à seulement 4 heures de route. Mais nous ne voulons pas imposer une journée entière de route à nos filles. Alors nous décidons d’avancer doucement. Une première pause à midi pétante dans le parc d’enfant d’un village. Les filles mangeront en jouant et ne perdront pas une miette de ce précieux temps de pause. Des balançoires, des toiles d’araignées, des tourniquets, elles ont tout ce qu’il leur faut pour être heureuses. Pour l’après-midi, nous décidons de faire un crochet pour visiter l’incroyable bibliothèque de l’abbaye d’Admont.
L’abbaye d’Admont et sa bibliothèque
Fondé en 1074, ce monastère bénédictin héberge la plus grande bibliothèque monastique du monde. Elle rassemble environ 180 000 ouvrages dont 1 400 manuscrits. Dès la fin xie siècle, les moines d’Admont collectionnent les manuscrits religieux. La bibliothèque a des dimensions gigantesques (13 mètres de haut, 79 mètres de long et 14 mètres de large).
Elle est surmontée de sept coupoles décorées de fresques en trompe-l’œil de Bartolomeo Altomonte, et le sol en damier est fait en différents marbres. Lorsque l’on pénètre l’endroit, on ne peut que faire « Wouhhaa ». C’est très beau, rococo mais charmant. Nous restons longtemps dans cette salle. Comme à leur habitude, les filles sortent leurs carnets de dessin et s’allongent sur les bancs pour dessiner l’endroit.
Puis, on se fait un plaisir de décrypter chaque coupole qui représentent chacune le thème des livres rangés sur les étagères qu’elles surplombent. Puis, une gardienne nous offrira le privilège de nous ouvrir une porte dérobée, comme dans les films. Elle lève la tranche d’un gros livre et dévoile une serrure. Elle y enfile une clé, pousse tout le panneau de livres qui sont en fait des faux et derrière, un escalier lumineux se dévoile.
Il y a plusieurs passages comme cela dans cette pièce. Ils permettent d’accéder à la coursive qui fait le tour de l’endroit. Les filles sont scotchées. Dans ce musée, les photos sont non pas interdites, mais payantes ! A l’entrée, je n’ai pas voulu payer le « supplément photos » alors je n’ai pas beaucoup d’images à vous montrer, mais j’en ai volé quand même quelques unes, sans flash pour respecter les collections.
Le musée de la bibliothèque est très grand, mais nous aurons passé beaucoup de temps dans la bibliothèque. On est comme ça. On aime s’imprégner d’un endroit, quite à ne pas tout voir. On ira quand même explorer une partie du musée où les moines ont collectionné d’autres témoins de notre monde : Une multitude d’animaux empaillés, d’insectes piqués et référencés dans de grands tableaux,… Capucine et Lison sont émerveillées. Solène adore reconnaître et citer toutes les bêtes qu’elle reconnaît. Sur une étagère cachée, on trouve des organes conservés dans un formol. Des fœtus de poulets, différents cerveaux d’animaux positionnés les uns à côté des autres pour comparaison, et même un chat entier, ouvert en deux, les organes soigneusement disposés, numérotés et référencés. Ça amuse beaucoup les filles. Mais on se fait mettre dehors. Il est 17h, le musée ferme.
On se régale d’un petit goûter dans le parc puis on reprend la route. Dans 2h, nous serons à Vienne. Vienne sera donc le point le plus à l’Est de notre boucle, mais aussi la première grande ville que nous approcherons en camping-car. Nous sommes un peu soucieux. Il faut trouver un emplacement assez grand, autorisé pour passer la nuit, sûr et pas trop loin du centre ville.
Nous faisons encore une fois confiance à Parck4night qui nous amènera dans un parking enherbé, à proximité d’un grand parc dans un quartier résidentiel. L’endroit nous rassure et en plus, il y a un bus régulier qui rejoint le centre ville. Demain, nous partirons à l’assaut de la capitale autrichienne.
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