Barcelone la moderniste

23 avril 2019. Réveil matinal. Des engins de chantier sont apparus au petit matin et œuvrent autour d’Emile-Pat’. Pierre saute dehors demander si l’on doit se déplacer. Non, pas pour l’instant. On se prépare vite tout de même et on prend de bonne heure la direction de la Sagrada Familia, Barcelona ! Mais avant toute chose, il nous faut trouver ce parking souterrain qui accueille les campings-car. Début avril, nous nous étions renseignés pour réserver notre stationnement. Nous avions reçu toutes les indications par mail. Au guichet, personne. Je sonne à l’interphone et demande avec mon plus bel espagnol si nous pouvons bien nous garer. D’abord la personne me dit que c’est complet. Zut, je relis mon mail et lui explique que j’ai une réservation. Il ne trouve pas de réservation à notre nom. “Mais pourtant, j’ai bien un mail de María Jesús qui m’indique que je peux venir !?!…” Et la personne me rétorque de suite “Ha si c’est María Jesús qui vous a dit que c’était bon, attendez je regarde. Place 16.” “OK, gracias !” Ouf, on n’avait pas de plan B ! Mais à vrai dire, je crois qu’il y a un quiproquo, il n’y a quasiment que des bus dans ce parking, juste un autre Cc et quelques vans. Qu’importe, on a le droit, on est au calme et surtout en sécurité. Barcelone, nous voilà !

L’inévitable cathédrale Sagrada Familia

Je branche Google sur la direction Sagrada Familia, en bus, et zou on sort de notre trou. Dehors, il fait très couvert, nous faisons un détour pour voir la mer, nous sommes juste à côté et on découvre la méditerranée prises de grosses vagues marron, surfées par une poignée de fous. C’est très impressionnant et nous prenons grand plaisir à les observer un moment. Arrivés au bus, impossible de payer nos tickets par carte… La poisse continue. La conductrice est embêtée mais nous dit d’aller tout de même nous asseoir. Arrivés à destination, au détour d’un coin de rue, la Sagrada est là, immense et joyeuse. Chouette ! Il est midi, on a le temps d’avaler quelque chose avant notre visite à 14h. On s’installe dans une chouette cantine italienne, juste à l’angle de la belle. Nous sommes accueillis avec bienveillance par le personnel, les filles se régalent, et nous aussi. La poisse du jour s’est envolée ? Non, à l’entrée de la Sagrada, l’hôtesse scanne nos billets et nous annonce “Ces billets sont pour le 14/5”. QUOI ? WHAT ? QUE DICES ? Oui, mes billets ne sont valable que le 14 mai. Il y a du avoir une erreur lors de la réservation. Et impossible de les faire valoir aujourd’hui, la Sagrada est complète. Prochaines visites possibles : vendredi. Merci, mais on ne sera plus là. C’est la douche froide. Nous nous asseyons, ébétés, sur le trottoir pour digérer la nouvelle. Solène, qui n’a rien suivi à l’affaire, saute de sa poussette toute joyeuse et se met à poursuivre quelques malheureux pigeons. Bien fait pour eux.

Nous passons donc un moment à prendre les photos de l’extérieur, et à nous documenter. La construction de la Sagrada Familia a débuté en 1882. Elle est financée par l’argent des visites, et les dons. Fin des travaux de gros oeuvre prévue en 2026 et décoration en 2032. Nous reviendrons à ce moment là, hein.

Comment pour suivre la journée ? Le cœur n’y est plus. Allez, après une mauvaise surprise il doit forcément y avoir une bonne surprise qui nous attend quelque part. Nous ne sommes pas très loin d’autres bâtiments à l’architecture moderniste. Un bus, et go !

Fête de la Sant-Jordi, patron de la Catalogne

Nous visons la casa de Milà “La Pedrera”, maison dessinée par Gaudí. Avant de l’atteindre, un scout nous tend une rose en bonbon. Comment résister ? C’est la Sant-Jordi (St-Georges) aujourd’hui, une grande fête catalane. Des petits stands sont installés sur les trottoirs et vendent des roses que les messieurs doivent offrir aux femmes, et des livres que les femmes doivent offrir aux messieurs. Nous acceptons la vente à condition d’en profiter pour causer un brin. Le premier vendeur est très avenant, une seconde scoute se joint à la conversation car elle comprend très bien le français et complète notre espagnol maladroit. Ils nous racontent la légende de Saint Georges terrassant le dragon, leur projet de camp scout cet été en Cantabrie. Nous leur parlons des scouts de Rodez, de notre tour d’Europe. L’échange nous recharge en énergie. Merci la vie.

La casa de Milà “La Pedrera”

Plus loin, voilà La Pedrera. Et bonne surprise, la file d’attente ne dépasse pas les 15 personnes. Allons-y. On pose poussette et bazar en consigne, on ne garde que nos carnets et on part à l’assaut de ses 6 étages.

La Pedrera, immense maison biscornue posée dans les rues droites de la “nouvelle” Barcelone, fut la dernière réalisation de l’architecte Antonio Gaudí avant son oeuvre majeure de la basilique de la Sagrada Familia.

Au sommet, un toit-terrasse est gardé par des soldats-cheminées qui nous offrent une vue panoramique sur les toits de Barcelone. On est au soleil, on respire, on dessine. Enfin, on essaie parce que ces soldats, aussi simples qu’ils paraissent, sont bien complexes à reproduire. L’autre belle surprise réside sous le toit où Gaudí à imaginé une structure en voûtes à la manière d’un ventre de piton. 300 arcs en briquettes rouges sont reliés en leur centre. C’est très esthétique.

L’endroit est aménagé en salle d’exposition où l’on nous explique la démarche créative de l’architecte. Très inspiré par la nature, il explique qu’elle ne lui servait pas seulement à créer des formes harmonieuses, mais aussi à résoudre des problèmes architecturaux en reproduisant les structures naturelles. Le squelette d’un piton pour cette pièce. Les dessins des ailes de papillon pour le portail d’entrée. Des alvéoles de ruches pour les carreaux des sols. Des lianes pour l’escalier intérieur. À l’étage inférieur, un  appartement du XVIII siècle était reconstitué. Intérieur charmant et petite visite très agréable. Chambre d’enfant à côté de celle de la domestique, petite pièce pour la couture, grande cuisine équipée et salon donnant sur l’avenue. Cette visite nous réjouit.

En sortant de la Pedrera, Barcelone a changé de visage. Le Paseo de Puisseg est noir de monde.  Nous attachons Solène dans sa poussette et embarquons pour une descente de la ville jusqu’à la mer. Il y des vendeurs de roses et de livres tout au long des avenues. Sur la plaça de Catalunya, la télé régionale s’est installée pour une retransmission en direct de la fête de la Sant-Jordi. La Rambla est à la hauteur de sa réputation. Mais la ville a bloqué la circulation sur ces axes, alors la navigation est agréable jusqu’au bout. Un dernier bus et nous rejoignons notre terrier.

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Une réponse à “Barcelone la moderniste”

  1. Avatar de ERIC CLEMENT
    ERIC CLEMENT

    Oui, superbe Barcelone
    Ah la sagrada familia ! Quel batiment ! Oui elle a poussé depuis que je l’avait vue.

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