Julióbriga, domus roman

Samedi 29 juillet 2023. Port de Pedrana. Une lumière rosée éclaire le front de mer de Santander. Le pain réchauffe la maison avant que le soleil ne prenne le relais. Aujourd’hui nous montons à la montagne. Nous avons eu trop chaud hier, nous rêvons de fraîcheur. Nous avons 1h30 de route pour monter à 2000 mètres d’altitude, aux Picos de Tres Mares, ce massif où trois fleuves mythiques de la péninsule ibérique prennent leur source. La Nansa, qui dévale vers le nord et rejoint la mer cantabrique. Le Douro, du moins son affluent le Pisuerga, qui part à l’ouest pour se jeter dans l’océan Atlantique à Porto. Et l’Ebre, partant à l’est jusqu’à la méditerranée à 930 kilomètres de là. Avec les filles, nous relisons l’article de blog de la Carapate qui raconte ce jour où nous avions dormi et joué sur une langue de sable entre une lagune du Delta de l’Ebre et la mer.

En chemin, plusieurs arrêts. Un premier pour faire les services, vite fait bien fait. Le temps s’est déjà bien couvert. Je me demande si c’est vraiment une bonne idée de monter en haute montagne pour voir un point de vue dans les nuages. Le temps est changeant, ici, le temps est toujours changeant.

Julióbriga, ville romaine

Un deuxième arrêt au site historique de Julióbriga, capitale romaine de la Cantabrie sous l’empereur Auguste. Il fait de nouveau très beau. Il ne reste que les Fondations de la ville romaine, mais une maison a été reconstituée et nous pouvons la visiter.

À l’accueil, on nous donne RDV à 11h45 pour une visite guidée en Espagnol, très bien. Nous partons voir le site extérieur en premier, même s’il n’y a plus grand chose à voir. Le paysage par contre a bien changé par rapport à la côte. Ici les foins sont récoltés et les parcelles sont sèches. Paysage doré où seules les haies et les bosquets restent encore verts.

Visite théâtralisée de la domus de Julióbriga

Dans la domus, à l’heure dite, une personne habillée d’une grande cape et d’une couronne de fleurs nous accueille. Elle se présente déesse de Cantabrie et nous embarque dans une pièce de théâtre jouée directement dans le musée. Génial. Elle nous présente le seigneur romain de ce territoire et la maîtresse de maison, en habits romains, et puis Greba, l’esclave cantabrique. Nous ne saisissons pas tout ce qui est dit, surtout quand les personnages s’énervent et parlent vite. Greba est maltraitée, elle est en colère contre l’occupation romaine. Nous apprenons la mort de l’Empereur Auguste. Le seigneur et la maîtresse de maison sont inquiets, ils veulent protéger le territoire conquis et l’art de vivre à la romaine, qu’ils considèrent plus évolué que ces barbares de cantabres. Greba, elle, veut profiter de l’occasion pour appeler ses frères à se rebeller. La déesse la raisonne, en lui disant qu’un peuple perdure grâce à son lien avec sa terre, ses histoires racontées et ses symboles. Greba entreprend alors de graver une de ces stèles circulaire en pierre, que nous avons vue au musée hier. Symbole de la Cantabrie.

Nous avons beaucoup aimé cette visite de musée. Si elle avait été en français, nous aurions certainement appris encore plus de choses, sur les mœurs romaine, l’esprit conquérant, parfois méprisant, mais aussi les costumes, les coiffures, les bijoux. L’histoire des cantabres. Le salon romain me faisait penser à la villa des mystères de Pompéi, avec ses murs rouges et peints de différentes scènes.

De retour au parking, une scène comique nous attend. Deux chatons maigrichons font le tour des visiteurs pour quémander à manger. Nous avons ce collier de thon, que Basile daigne manger ! Nous leur donnons. Basile surveille ça de loin. Il ne les attaque pas mais semble circonspect. Puis les chatons poursuivent leurs ronrons auprès des visiteurs, et obtiennent d’autres gourmandises. Et nous voyons le Basile les suivre timidement, faisant mine d’être mort de faim lui aussi, malgré son embonpoint et son collier bourgeois autour du cou. Le coquin.

Source de l’Ebre

Après le repas, nous sommes complètement dans les nuages à Julióbriga. Monte-t-on plus haut ? Le temps est variable, le temps est variable. 10 minutes de route, il fait de nouveau très beau, nous faisons un petit arrêt à la source de l’Ebre, joli parc arboré où la rivière sort symboliquement de terre. En réalité, elle vient des montagnes alentour, mais le symbole est important.

Vers le pic de Tres Mares

L’ascension des Picos peut commencer, la route de montagne mène à une station de ski, et continue jusqu’en haut. Sur une crête, entre deux pics, un grand parking est complètement libre, évidemment, il y pleut à grosses gouttes et l’on ne voit pas plus loin que le bout de notre nez. Un panorama 3 étoiles, avait annoncé le guide Michelin, on ne distingue même pas le bout du parking. Le temps est variable, restons ici pour la nuit, si toutefois le vent n’est pas trop fort. Avec Pierre, nous faisons le tour du parking pour identifier l’endroit où nous serons le moins exposé. Ce sera ici, nous reculons juste un peu la maison, face au vent, ça ira.

Activités intérieures, il est enfin temps de faire des fiches découvertes. Lison sur le centre des oiseaux de Urdaibai, Capucine sur les spatules, et Solène sur l’art pariétal vu au musée.

Un moment plaisir, qui finit en grosse rigolade. Ça y est, on voit le bout du parking et même un coin de ciel bleu ! Dehors tout le monde, allons nous défouler et fatiguer un peu les enfants. Solène et Capucine partent à la recherche des chevaux en liberté dans l’alpage. Pendant que nous montons sur un point de vue qui nous permet de distinguer, sur la crête d’en face, une paire d’isards qui se découpe sur le brouillard épais. Moment de grâce. 

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