Vendredi 22 novembre 2019. J145. Espagne. Il pleut. Il a plu tout l’après-midi et il continue à pleuvoir des cordes ce soir. Il pleut toute la tristesse d’une fin de voyage.
Ces sept semaines autour de la péninsule ibérique nous ont régalé. Depuis le désert de Tabernas, notre remontée vers le nord n’était motivée que par une contrainte technique : attraper le départ de la seule ligne ferry pour la Sardaigne. Hé bien cette remontée nous aura offert en bonus quelques jolies surprises. Le mignon front de mer de Azohia. Le Gulliver échoué au cœur du quartier futuriste de Valence. Et ce matin, la langue de sable du delta de l’Ebre entre mer et lagune. Magique.
Le Delta de l’Ebre
Le Delta est derrière nous. Devant, se dévoile la mer méditerranée sous une douce lumière de levée du jour. Rose pêche. Bleu tendre. Blanc coton. Encore un moment béni. De l’autre côté du camion quelques dunes, quelques touffes de végétation, une immense lagune et un lointain massif montagneux. Il n’y a que la fenêtre de la salle de bain qui permet vraiment d’apprécier ce côté du paysage. Nous déjeunons dans la joie en faisons l’école sereinement. Il fait frais dehors, personne n’a encore l’envie de sortir. Le chauffage tourne doucement, nous profitons du gaz que nous avons à profusion.
« C’est chouette quand même la Carapate » me dit Capucine une fois l’école terminée. Nous avons fait presque 2 bonnes heures de travail en pyjama et partons immédiatement faire un château de sable. Pierre et Solène ont pris de l’avance, les fondations d’un monument dit « château-banane » sont déjà en cours. Les grandes sautent dans leur pantalon et courent les rejoindre.
Moi, patouiller dans le sable ne m’amuse pas du tout. Je préfère mille fois le temps libre que ce château m’offre. Marcher le long de cette interminable plage. Se glacer les petons dans l’écume. Trouver quelques trésors. Des pinces de crabes d’un bleu céruleum, ce sera super pour la décoration de leur château. Quand je reviens, l’œuvre est gigantesque et n’est pas terminée.
Un long parcours le long de cette plage. Côté mer à l’aller. Côté lagune au retour. Solène préfère grandement le côté lagune. La rive est très peu profonde et surtout, il n’y a pas de vagues ! Et ça marche les pieds dans l’eau puis dans la boue, et ça rigole, et ça tombe, les fesses dans l’eau, la main dans la boue… Évidemment.
Nous aurons vraiment bien profité de cette dernière journée en Espagne. Après un grand désablage des pieds et un repas au chaud, il nous faut entamer le dernier tronçon de route pour Barcelone, faire les services, l’intendance et rendre la bouteille de gaz. Trois heures de route et de corvées sous la pluie. Nous devons être à 21h au port de Barcelone pour l’embarquement.
Laisser un commentaire