Bologne la rouge

Lundi 6 janvier 2020. J190. Bologne sera une étape rapide. Et gourmande. Nous n’avions qu’un seul objectif : lire la date du jour sur l’espèce d’horloge solaire de la Cathédrale San Petronio. RDV à 12h précise.

Les deux tours qui penchent

Quelques glissades sur les marbres des typiques arcades de la ville et nous arrivons face aux deux tours, symbole de la ville. L’une immense que l’on peut grimper, l’autre petite et complètement penchée. La petite, la tour Garisenda, est haute de 48 m et présente une inclinaison de 3,8°, soit un déport de 3 mètres 20 au sommet. À côté, la haute paraît bien plus droite, mais non ! La tour Asinelli culmine à 97,2 m et est inclinée elle aussi de 1,3°, soit un déport de 2 mètres 20 au sommet. Sachant cela, j’ai tout de suite moins envie de m’y hasarder…

Très vite, nous arrivons sur la belle et rouge Piazza Maggiore. La fontaine de Neptune exhibe un colosse nu et musclé, entouré de nymphes faisant gicler des jets d’eau de leurs seins. “C’est moche !” s’exclame Capucine. C’est spécial effectivement. La Cathédrale est toute de briques rouges, et immense, une des plus grandes qu’il existe dans ce style. Autre drôle de particularité, sa façade de briques a été partiellement refaite et recouverte d’une belle devanture gothique en marbre blanc et rose… Mais le projet s’est arrêté à mi-chemin. Elle reste donc comme ça, délicate et raffinée en bas, brute et abrupte en haut. Spéciale. Elle aussi. Cette ville est surprenante.

Capucine est trop heureuse, il n’y a pas de file d’attente pour y pénétrer ! Comme si toutes les églises d’Italie étaient envahies de touristes comme à Florence. En lisant Wikipedia, au moment d’écrire cet article, je comprends pourquoi il y a si peu de monde qui visite cette Cathédrale et pourquoi il y a deux militaires armés qui en surveillent l’accès. En 2002 et en 2006, deux attaques terroristes ont été contrecarrées. La fresque du XVe siècle peinte par Giovanni da Modena, qui dépeint Mahomet en enfer dévoré par des démons, image considérée comme insultante pour l’Islam, en est la cause.

Nous explorons l’intérieur, sans rien savoir à cette histoire et en ne recherchant qu’une chose. Cette étrange horloge solaire. Il y a un méridien tracé au sol d’une barre de laiton, un dessin de soleil percé dans la hauteur d’une arcade, des notes de mois et de jours le long de cette barre. Ce doit être ça. C’est l’heure de la messe, on nous demande de sortir, les visites sont suspendues. Zut ! Je demande à une guichetière, le phénomène se produit non pas à 12h, mais à 12h20 en ce moment. Nous pourrons revenir. Allons escalader la tour Asselini ! Non, l’accès est limité car très étroit et tous les billets du jour sont déjà vendus. Ce n’est pas très grave, elle penche bien trop de toute manière. Nous avançons donc notre nez dans les petites rues du centre ville, pleine de charcuteries, fromageries, boutiques de vin et de pâtes fraîches. Un régale d’abord pour les yeux. Bologne est réputée pour sa mortadelle, ses tortellinis et… sa Bolognaise ! Nous inspectons chaque boutique, chaque restaurant. C’est bon, nous savons où nous mangerons ce midi !

La ligne du méridien

Retour à la Cathédrale, il est l’heure. Une poignée de personnes sont déjà en train d’observer ce cercle de lumière qui commence sa traversée du méridien de laiton. Nous ne sommes pas loin du solstice d’hiver, tout au bout du méridien. Le soleil est bas et envoi son rayon le plus loin possible. Le cercle avance incroyablement vite, traverse complètement le méridien et grimpe sur la colonne de la Cathédrale en formant un petit cœur tout rouge.

A table !

Nous avons choisi le petit marché central réaménagé en place intérieure où chacun peut choisir un plat dans l’un des stand spécialisés qui la borde. Ce sera pour les filles raviolis frais au fromage, tortellinis “al ragú” comme ils disent ici pour “à la bolognaise”, et lasagnes. Et panini aux trucs bizarres dedans pour l’homme.

La visite de Bologne aura été courte et pleine de surprises. Ce soir, nous prendrons la route pour Ravenne, un gros crochet pour voir les tant attendues mosaïques byzantines. Nous y arrivons de nuit, dans un stationnement à proximité de centre, la ville est plus petite. Chauffage allumé, nous n’avons plus peur du froid.

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