De plein pied dans l’Algarve

Mercredi 6 novembre 2019. J129. Portugal. J’ai promis des plages de rêve à ma troupe aujourd’hui, elle ne va pas être déçue.

Démarrage enthousiaste ce matin, l’école a été faite la veille, il n’y a qu’à déjeuner et partir. Sauf que.
Sauf que c’est lent un enfant au réveil. Et j’avoue que le paysage incroyable qui s’offre à nous ce matin à travers la fenêtre de notre salon appelle à la méditation. Que le monde est beau en vrai ! D’habitude à Rodez, le matin, on écoute France Inter et on a envie de se recoucher. La “fenêtre sur le monde” de notre camping-car nous offre une autre vision. Les vagues ont roulé toute la nuit, elles se sont enchaîné sans cesse, avec toujours autant d’énergie. L’océan est descendu et remonté. Le soleil s’est levé nous enveloppant de sa lumière rose. Quelques goélands sont venus nous saluer. Les falaises sont toujours couvertes d’embruns, et notre maison aussi d’ailleurs. Les nouvelles du monde sont bonnes.

Praia do Camilo

Cette nouvelle organisation nous permet tout de même de démarrer à 9h, un exploit. Nous arrivons avant 10h à Ponta da Piedade. J’ai dans l’idée de descendre sur une plage et de parcourir la côte, j’avais lu cette recommandation dans mon guide vert. Depuis un petit parking, un escalier en bois descend sur la Praia do Camilo. Maillot de bain, chemisier et pull au cas où, ce seront nos seuls habits pour cette balade. On ne prend même pas les chaussures, tout est sable. Il fait un beau 20 degrés, et pas de nuage ce matin. Quelle chance ! “Maman, ça fait du bien de marcher pied nu sur du bois”. Solène n’en revient pas qu’on parte sans chaussure, quelle aventure ! Comme attendu, cette petite plage est complètement “Waaaooouuhhh”… Ciel bleu, mer bleu. Sable doux. Et falaise lumineuses. Nous sommes quasiment seuls dans un vrai petit paradis. Nous sommes fous de joie !

Sauf Solène… Elle comprend alors que la balade va se faire coincés entre la falaise et les vagues. L’enfer pour elle. Elles ne sont pourtant pas grosses ces vagues, mais assez pour lui déplaire fortement. Elle refuse de me lâcher la main, est terrifiée quand elle est dans mes bras au dessus de l’eau, court contre les falaises quand je la pose sur le sable mouillé et m’appelle au secours avec désespoir. J’arrive à l’asseoir sur un caillou, mais dois rester à lui tenir la main. Un vrai boulet. Nous resterons coincées là. Soit. Mais le paysage est magnifique. Alors ça va.

Dans la falaise de cette petite plage, un trou. Un tunnel ? Un passage ? Oui ! Il y a un tunnel dans la falaise qui nous amène sur une deuxième petite plage toute mignonne. Génial !

Sauf que… Sauf que j’avais prévu de parcourir la côte par les plages mais là, visiblement, nous n’avons accès qu’à deux petites plages. La mer bien trop haute pour pouvoir avancer plus loin. Flûte. Les filles jouent bien au bord de l’eau. Elles ne vont pas loin, l’eau est glacée. Pierre essaie de pêcher. Tant pis, asseyons nous pour essayer de dessiner et coloriser ces belles falaises.

Et là, je n’arrive pas encore à comprendre pourquoi, ça disjoncte. Une histoire de serviettes de plage. Nous n’en n’avons pris que deux, une grande, une petite. Capucine et Lison commencent à se les disputer. Normal. Mais ça crie beaucoup et ça dérange visiblement les vacanciers venus comme nous se cacher ici pour être tranquilles. Il faut que j’intervienne. -Méthode de résolution de conflit façon Faber et Maslish- “Capucine, explique à Lison quel est ton problème et ce que tu attends d’elle”. “Lison, de ton point de vue, quel est le problème et qu’attends-tu de Capucine ?”. “Alors, quelle pourrait être la solution ?” Lison fait une proposition qui me paraît la mieux adaptée. J’exprime mon sentiment. Mais alors que cette méthode habituellement magique fonctionne à tous les coups chez nous, aujourd’hui ça ne marche pas. Capucine est furieuse et le dit avec force. En matière d’éducation, il n’y a pas de recette magique. Voilà comment une journée qui commençait merveilleusement bien a basculé. À partir de là, nous nous sommes traînés toute la journée ce qui ressemble à une pré-ado : ronchon, inconsolable et terriblement enquiquinante. Moi qui ai lu un tas de livres sur l’éducation bienveillante des petits, je m’étais dit que je lirai ceux aussi qui traitent de l’adolescence. Quand le temps serait venu. Et je pensais pas qu’il viendrait si vite, elle n’a pas encore 10 ans !

Nous avons donc rapidement quitté notre merveilleuse petite plage avant que les autres vacanciers ne pètent un câble eux aussi à cause du bruit que nous faisions. Nous avons continué à explorer la belle Ponta da Piedade mais par le haut des falaises finalement. Jusqu’à la pointe, jusqu’au phare. Le mal-être de Capucine est finalement parti à l’heure du goûter, avec une glace dégustée au soleil d’une terrasse. Il a fait très beau aujourd’hui, parfois frais quand le soleil se cachait derrière quelques nuages. Un temps chouette pour un mois de novembre.

Lagos

Un petit tour au centre ville de Lagos au soleil couchant pour humer l’ambiance. Terrasses et musiciens de rue. C’est l’été toute l’année ici.

De nuit, c’est à dire vers 18h, nous rejoignons un joli spot à peine plus loin, toujours au dessus des falaises. Nous découvrons un endroit plein de vans installés là. Très fréquenté. Ce doit être très joli dans la journée. Nous le découvrirons demain. École avant de manger. Ça se passe très bien comme ça. Elles savent qu’elles font l’école le soir pour filer à la plage au petit matin. Il fait bon même la nuit, nous dormirons les lanterneaux ouverts, en écoutant le lointain bruit des vagues.

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