Draga, le lac des cygnes gelé

Jeudi 16 janvier 2020. J200. C’est Lison ce matin qui ouvre le volet roulant du salon. Face à nous, le lac. Complètement gelé. Et dessus, deux cygnes. Complètement paumés. Des cygnes sans eau pour flotter dedans, c’est cocasse. Ils sont là, à regarder autour d’eux. Quand ils essaient d’ avancer, ils glissent. Leur allure est pataude comme la nôtre sur un lac gelé. Nous rigolons beaucoup. Eux, ils s’assoient, sur la glace.

Autour, le paysage est encore sublime. Une légère brume matinale. Une lumière franche vient découper les contrastes. Les roseaux du premier plan. Les horizons de sapins. Et ce lac, argenté, figé. Quel bonheur de voir le monde à sa fenêtre, différent chaque matin.

L’école se déroule très bien ce matin, les jours se suivent et ne se ressemblent pas. La recré ? Au lac ! J’ai stocké tous nos petits bouts de pain sec depuis au moins l’Irlande, c’est le moment où jamais de m’en débarrasser. Je plonge au fin fond de ma cale de nourriture et retrouve mon trésor. Les cygne apprécieront. Ils dévorent nos bouts de pain comme des affamés. Plus tard, il s’en iront en volant. J’aurais bien aimé voir leur atterrissage plus loin sur cette patinoire… Pierre les a vus, il nous raconte : ils ont sorti leurs aéro-freins, c’est à dire les plumes du croupion pour se ralentir sur la patinoire. Ils ont ralenti certes, mais avec une bonne glissade finale de quelques mètres. Nous les aimons bien ces cygnes. Les filles les ont nommé Basile et Marco.

Sentier de randonnée de Draga

Il y a bien une randonnée balisée ici, trois kilomètres. Mais personne d’autre que Pierre n’a envie de la faire. Une journée sans crapahuter, ça fait du bien aussi. Alors il partira seul faire son petit tour le long du lac gelé, puis en montant au village par la forêt et terminer la boucle avec un panorama sur les montagnes du nord.

Vers la Croatie

Nous prenons la route en début d’après-midi. Nous avons envie de nous rapprocher de la Croatie. À vrai dire, nous aurions beaucoup aimé explorer ce pays un peu plus, monter au nord, au lac de Bled ou sur le plateau de Velika Planina… Mais il faut avouer que ce n’est vraiment pas la bonne saison pour visiter la Slovénie. Sur le plateau de Planina, il fait -12°C en ce moment ! Non, nous voulons prendre la route sur le sud. Nous avançons bien et passons rapidement la frontière. Que ce pays est petit ! Au revoir Slovénie, ta nature nous aura émerveillés et profondément ressourcés.

Et c’est donc un peu surpris que nous arrivons en Croatie. Passage de douane. Et sortie de la zone euro, pour la première fois. À la station essence, on voit “diesel : 1,000”. Chouette ! Ha non, c’est des kunas. Et c’est pas 1,000, c’est 10,00. Conversion. 1,34 €/litre. Bah non, c’est plus cher qu’en Slovénie, où d’ailleurs nous n’avons pas eu le temps de consommer un plein tellement le pays est petit, mais beaucoup moins cher qu’en Italie. La monnaie croate se prononce “kounas”, nous, ça nous fait bien rire.

Tant qu’à être arrivé en Croatie, nous poussons jusqu’à la mer. Nous avons trouvé un park4night où la nuit est possible. Parce qu’en Croatie comme en Slovénie, le camping sauvage est interdit. Et les témoignages d’amendes prises pleuvent sur park4night. 500 kunas, 80 €, si la police vient vous rendre visite de bon matin. Bon, visiblement l’interdiction semble plus souple hors saison. Mais impossible tout de même d’être complètement serein.

Et puis on se trompe de chemin, on loupe la sortie de la voie rapide et on s’embarque pour prendre un péage, celui qui nous amène directement sur l’île de Krk (ça fait bizarre à lire et à prononcer, mais c’est simple en fait, il faut dire Keurk). Arriver en Croatie et se retrouver sur une île, quoi de plus normal… Dès la fin du pont nous nous stationnons pour prendre le temps de regarder où dormir sur cette île. Mais rien n’est à notre convenance, ici encore plus qu’ailleurs, les amendes pleuvent l’été. Non, nous repassons le pont dans l’autre sens et trouvons notre petit port comme repéré initialement.

Cette fois-ci, nous nous stationnons rapidement. Il n’y a pas le choix, nous sommes au long de la petite route, salon face à la mer ! Enfin, nous la verrons demain. Pour l’instant, il fait nuit. Une longue file de petits bateaux de plaisance sont amarrés ici. Leurs cordes claquent sur leurs mâts. Ils chantent quand le vent les anime. Un peu comme les cloches d’un troupeau de vache. Mais non, nous ne rêvons pas, nous ne sommes plus à la montagne mais bien au bord de la mer. Et ici, il fait 14°C ! Même pas besoin d’allumer le chauffage ! Je fais quand même la soupe que j’avais prévu, navets boule d’or ! Mais en vrai, j’ai envie de poisson grillé… Et dernière nouveauté, je mouline ma soupe avec mon mixeur branché au convertisseur ! Ça a du bon l’électricité !

Masques et animaux en tout genre

Pendant que la soupe était en train de chauffer, les filles ont installé un atelier peinture de masques. L’envie leur était venue à Venise, les masques blancs en papier mâché ont été trouvé à Ljubljana. Atelier peinture pour tout le monde. Capucine s’applique à faire un renard, vite fait, bien fait. Solène improvise et joue avec les couleurs. Et Lison entreprend de réaliser un masque de… sauterelle ! Elle en avait vu à Venise. Mais c’est compliqué. Vous savez dessiner une tête de sauterelle, vous ? Nous trouvons une photo, elle fait des schémas, des essais, et se lance.

Cours de croate

Après le repas, ce sera cours de Croate. Capucine a trouvé un article sur internet qui explique les prononciations des différentes lettres. Puis elle traduit les principaux mots de politesse avec le traducteur. Elle écrit le tout sur notre tableau noir. Et nous fait répéter. Nous sommes bien ridicules à répéter sans fin tous ces nouveaux mots pour les apprendre. C’est amusant.

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