Là-bas, au Connemara

On dit que la vie, c’est une folie. Mardi 20 août 2019. J50.
Il pleut. Il pleut à verse sur notre belle baie de Keem. Pour conjurer la tristesse du paysage, je nous rassemble une playlist de tous les artistes irlandais d’avant et d’aujourd’hui que j’ai trouvés dans mon guide. D’Enya aux Chieftains, des Corrs au Dubliners en passant par Celtic Women et the Pogues. Un titre d’Enya s’intitule “À day without rain”, c’est dire si cela doit être exceptionnel ici… Puisqu’il pleut, matinée services. A Newport nous vidons les eaux grises et remplissons l’Émile-Pat d’eau potable. Et puisqu’il y a des machines à laver à disposition, j’y enfourne 6 sacs de linge sale et nous nous installons pour faire une séance d’école en attendant. Voilà une matinée pluvieuse bien optimisée. Et un début d’après midi, il fait beau. Enfin, “faire beau” en Irlande signifie qu’il ne pleut pas et éventuellement qu’il y a quelques rayons de soleil qui pointent de temps en temps.

Baie d’Inishcottle

Qu’a-ton à faire dans les environs ? J’avais repéré le Croagh Patrick mais vu comme le temps est changeant, et vu comme le mont est sous les nuages, nous n’avons pas trop envie de nous aventurer. Je repère une langue de plage qui s’avance sur la jolie Baie d’Inishcottle. La balade en manteau et pieds dans l’eau ramènera son lot de trouvailles en tout genre.

Entrée dans le Connemara

Nous profitons et rentrons tard à l’Émile-Pat. Mais nous avons quand même envie d’avancer un peu. La région du Connemara est juste là, derrière les montagnes. Et la route pour s’y rendre sera un véritable régal pour les yeux. Paysages de montagnes, de landes vertes parsemées de brebis et caressés de lacs en fond.

Tragédie de la vallée du Doolough

La vallée du Doolough sera notre dernier panorama du comté de Mayo avant d’entrer dans le Connemara. Au col, nous nous arrêtons devant le mémorial de la tragédie du Doolough. Lors de la grande famine en 1849, les miséreux qui devaient se faire inspecter afin de récupérer de la nourriture ou des tickets, durent entreprendre une longue marche à travers la vallée du Doolough. Ceci car les inspecteurs n’avaient pas fait leur travail à Louisburgh et indiquèrent qu’il fallait se rendre à Delphi, de l’autre côté de la vallée donc.
Très affaiblis, ce sont des centaines de personnes qui ont été retrouvées inanimées par le froid ou la faim.


« Comment les hommes peuvent-ils se sentir honorés par l’humiliation de leurs semblables ? »

— Ghandi

 

Nous contournons le fjord de Killary et entrons réellement dans le Connemara ! Michel Sardou à fond dans L’Emile-Pat, les bras en l’air, nous chantons à tue tête LA chanson des lacs du Connemara. Et sur une mini plage entre deux loughs, nous trouvons encore un spot incroyable ! La lumière de la fin du jour essaie de percer derrière les montagnes. Que c’est beau !

Mais nos 6 sacs de linge propre ne se sont pas pliés tout seuls cet après-midi. Alors ce sera veillée-corvée de linge pour tout le monde et chacun à son poste : Lison au tri, Capucine aux culottes, Pierre et Solène aux chaussettes et moi pour tout ce qui est compliqué à plier. Pour accompagner la soirée, je leur mets le vieux film, “L’homme d’Aran”, sur le petit écran de mon téléphone. Un documentaire de 1934, en noir et blanc, sans paroles et avec des panneaux écrits en anglais. Il montre la vie rude de hommes et des femmes de l’époque sur l’île irlandaise d’Aran. Pêche du requin-panier, vie dans des blacks houses. Malgré le format, ça leur plaira beaucoup. Et ça tombe bien, nous avons l’idée d’aller faire un tour sur cette île dans les jours à venir…

Rechercher d’autres articles

 

Une réponse à “Là-bas, au Connemara”

  1. Avatar de creusoise
    creusoise

    lumières splendides et photos à la hauteur !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *