Samedi 24 août 2019. J54. Irlande.
Limerick
Milkmarket
À Limerick, Martin nous a conseillé de nous rendre au Milkmarket. Comment cet irlandais que nous ne connaissons ni d’Eve ni d’Adam a-t-il pu tomber si juste ? C’est exactement ce qu’il nous fallait ! Nous y trouvons quelques trésors : un merveilleux pain au levain, deux très bon pâtés locaux, un peu de Copa irlandaise, un joli maquereau fumé, des jus de fruits pressés, quelques délicieux petits gâteaux aux goûts d’ici, chocolat, cacahuète, caramel,… Et surtout, surtout, de vraies bonnes tomates sucrées et gorgées de goût ! Nos premières tomates de l’été, enfin ! Le Milkmarket est un petit marché très animé en ce samedi, the place-to-be des gastronomes de toute la contrée. Nous adorons cette ambiance et nous en ferons deux fois le tour pour ne pas en perdre une miette.
Un petit tour dans le centre ville nous fait cependant changer d’humeur. L’artère principale est un affreux boulevard où s’enfilent les temples de la consommation moderne. Plus loin, le parc ne fait pas envie. Sans charme. Nous décidons finalement de retourner dans L’Emile-Pat pour manger, dans notre cocon bien douillet.
King John’s castle
Cet après-midi, nous voulons visiter le château du Roi Jean, dit Jean sans Terre. Vous savez, le scélérat qui volât le trône de son frère le Roi Richard Cœur de Lion pendant que ce dernier était parti en croisade et que Robin de bois a combattu ? L’histoire est un peu différente que dans le film de Walt Disney, mais le château est très ressemblant. Richard Cœur de Lion, alors Roi d’Angleterre, confia à son frère cadet le Prince Jean la gouvernance de l’Irlande en le nommant Lord d’Irlande. Celui-ci ordonna la construction du château de Limerick, qui commença en 1212 sur les bases de l’ancienne forteresse Viking, pour affirmer la puissance anglo-normande. Outre l’exposition historique, le musée du château possédait plusieurs activités qui ont fait notre bonheur. Là quelques déguisements, ici un jeu de tir au canon, et plus loin un stand de tir à l’arc. Dans les remparts, nous avons pu arpenter les coursives et les étroits escaliers en colimaçon.
Chez Lucia et Martin, comme à la maison
Lucia et Martin habitent à la campagne, à 20 minutes à l’est de Limerick. Arrivés devant leur maison, impossible de se garer sur la chaussée trop étroite. Alors Pierre entame une manœuvre et enfile le gros Émile-Pat dans leur allée. À vrai dire, nous ne sommes pas certains d’être à la bonne adresse, c’est un peu gênant… Mais Martin arrive vite et nous salue chaleureusement. Quel privilège d’être invités chez des gens comme ça, sans les connaître ! Lucia me dit que Martin a l’habitude de faire faire le tour du propriétaire. Alors nous voilà d’emblée inviter à tout savoir sur leur maison. Puis leur jardin. Lucia et Martin ont acheté une vieille maison de campagne, aux murs épais et aux fenêtres étroites. Sur la partie arrière, ils ont ajouté une extension qu’ils ont souhaité la plus lumineuse possible. Le tout est vraiment très agréable. Dehors, Martin s’essaie depuis cette année au maraîchage. Mais qui dit maraîchage ici, dit serre. Ensemble, ils ont installé une grande serre dans laquelle ils ont d’abord du amender la terre avant de planter courgettes, tomates, choux, rhubarbe, pois, choux fleurs,… C’est leur aventure de l’année. « Work in progress » nous dit Martin.
Repas irlandais
Au menu ce soir, Lucia et Martin sont encore tombé tout juste. Un plat typiquement irlandais pour contenter les adultes. Et composé de patates bouillies et de jambon cuit simplement au four, tout doux pour les enfants. Nous, nous sommes régalés en accompagnant patates et jambon de choux, navets bouillis, et d’une sauce aux oignons. Lucia et Martin ont rigolé quand ils nous avaient demandé nos goûts. Nous leur avions seulement répondu que nos enfants mangeaient « like birds », comme des oiseaux. Ça ne se dit pas en anglais. En entrée, pour accompagner la salade, il y avait des graines de tournesol et de courges grillées. Capucine et Solène en ont dévoré plusieurs cuillères. Nous ne nous étions pas vraiment trompés.
Autour du repas, la discussion se fait tout en anglais. Notre parlé est laborieux, nous cherchons nos mots, nous faisons des erreurs d’accord et prononçons certains mots affreusement mal. Mais Lucia et Martin sont patients et indulgents. Capucine fait la timide. Elle me demande de demander à sa place dès qu’elle en a besoin. Mais mine de rien, nous voyons à ses réactions qu’elle suit la conversation et comprend beaucoup de choses. Lison, avec sa mauvaise audition, est larguée. Mais dès qu’elle en a besoin, elle se fait une joie de parler elle-même en anglais ! Lorsque Lucia ou Martin s’adressent à Solène, nous lui traduisons, et elle leur répond « Yes ! » avec entrain !
Après le plat, Lucia débarrasse, Martin entraîne Pierre parler véhicule dehors. Et le dessert ? J’essaie d’aider un peu Lucia mais je suis un peu dépourvue. Nous à discuter. Lucia et Martin se sont mariés il y a trois ans selon les rites druidiques irlandais. La célébration s’est tenu dehors, sous des arbres. Ils ont eu de la chance, il faisait beau ce jour là, je veux bien la croire ! Les invités devaient se tenir en cercle autour des mariés. Lucia avait une couronne de fleurs sur la tête. Le cœur de la cérémonie consiste à ce que le druide bande ensemble les mains des mariés. J’étais loin de m’imaginer qu’une telle tradition était ainsi vivante en Irlande. Mon bec sucré dénommé Lison est venu pointer le bout de son nez en cuisine. « C’est quoi le dessert ? » Heu… Je sais pas s’ils prennent un dessert dans ce pays, la table est entièrement débarrassée, toute propre. Lison, sans gêne, s’adresse seule à Lucia : « Chocolat cake ? », toute fière de s’être souvenue seule des mots qui comptent pour elle. Lucia lui répond en souriant qu’elle n’a pas cuisiné de gâteau au chocolat, mais elle a une salade de fruits et de la glace à lui proposer. Lison, qui a très bien compris, à les yeux qui s’illuminent. Lucia sonne l’heure du dessert et tout le monde repasse à table. (Ouf !). Voilà ma Lison en joie. Solène aussi.
La veillée musicale
Lucia dit ne pas être une grande musicienne, mais elle gratte un peu de guitare. Parmi ses occupations, elle fait du yoga et de la méditation qu’elle aime accompagner d’un air de musique. Après manger, elle prête aux filles un panier rempli de percussions en tout genre. Quel panier génial ! Imaginez trois curieuses fourrer leurs mains la-dedans. Des timbales, des hochets, des petits tambourins, des grelots à accrocher aux pieds, et tout un tas de trucs dont le nom m’est parfaitement inconnu. Et ça tape, et ça secoue, et ça bouge dans tous les sens dans un joli vacarme. Capucine va chercher son accordéon, Pierre le Ukulele, Lucia la guitare et nous voilà partis pour une veillée toute en musique. Et ce qui est génial, comment je n’y avait pas pensé avant ?…, Ce qui est génial c’est que pendant que les uns jouent de l’instrument, ceux qui ne savent pas jouer le morceau accompagnent à leur guise avec les percussions. Lison se régale de danser avec ses grelots aux pieds. Solène s’en donne à cœur joie avec les tambourins. Et moi je secoue des espèces de cabosses. Bella Ciao, Les hurlements de Léo, le brise-pieds aveyronnais, tout le répertoire de Capucine y passe. Puis Lucia nous entraîne dans « The Fields Of Athenry » des Dubliners et la « Little birds song » de Bob Marley : « Every little thing, gonna be all right ». Je veux le croire !
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