Dimanche 25 août 2019. J55. Irlande. Le soleil pointe le bout de son nez ce matin dans la maison de Lucia et Martin où nous partageons le petit-déjeuner. Lucia nous montre les photos de leur mariage traditionnel irlandais. Elle est toute belle avec une couronne de fleurs sur la tête. Lucia nous explique chaque étape de la cérémonie. Ce sont des rites locaux très anciens, qui datent d’avant la christianisation de l’Irlande. Le mariage consiste à invoquer les forces de la nature, l’eau, le feu, le soleil, le vent… Pour protéger le couple et son amour. Le mariage est mené par un druide, une druide en l’occurrence, et est parfaitement reconnu par l’Etat irlandais.
Après les photos de Lucia, Capucine présente nos photos de Rodez. En anglais évidemment. Puis fait visiter l’Émile-Pat, toujours en anglais. Son vocabulaire est très limité, mais elle tente, elle n’a plus peur. Nous sommes bien fiers d’elle.
Ce matin, nos hôtes nous permettent de doucher les enfants et de faire une petite séance de ménage dans L’Emile-Pat où un peu d’aspirateur est bienvenu. Mais les filles sont trop bien ici, à jouer au soleil de leur baie vitrée. Instruments de musique, danses, parcours d’escalade sur coussins, petits déguisements… elles se sentent comme chez elles et se marrent à gorge déployée en nous enfilant les perruques et autre chapeaux rigolos. Il faut dire que Lucia et Martin s’en amusent aussi beaucoup. Avec les filles, ils jouent, font un brin de musique, quelques positions de yoga,… Nous, nous aimerions faire deux courses au village et ne pas s’éterniser ici. Lucia et Martin nous ont accueilli pour un repas, pas pour tout le week-end ! Lucia nous propose de garder les enfants pendant que nous faisons nos courses. “Ça veut dire qu’il va falloir qu’on survive seules en anglais ?” s’inquiète un instant Capucine. No matter, it’s ok.
Lorsque nous revenons, tout le monde a été embauché pour laver les légumes du déjeuner. Elles ont réussi à survivre. Nous partageons nos vivres en étalant tout sur la table. Le buffet est ouvert.
Un au-revoir doux et triste. “Quand est-ce qu’on se reverra ? Je ne sais pas.” Nous avons lié une jolie amitié en si peu de temps. Nous avons trouvé deux personnes vraiment ressourcantes. Le soleil irlandais, celui que nous cherchons depuis notre arrivée sur cette île, était là. Nous partons les batteries pleines mais le cœur un peu flagada. Dans L’Emile-Pat, il n’y a plus un bruit. Lucia et Martin nous ont recommandé de visiter un beau cercle de pierres à proximité. Arrivés sur place, Solène s’est endormie, et nous avons envie de faire comme elle. Temps calme pour tout le monde. La visite attendra, nous avons besoin de nous remettre de nos émotions.
Lough Gur
Le parc est tout joli. Il est bien animé. Beaucoup d’habitants du coin viennent profiter de la dernière journée des grandes vacances ici. Demain, les petits irlandais reprennent le chemin de l’école. Nous parcourons ce parc, point de cercle de pierre. L’allée principale se termine. Point de cercle. Un chemin monte dans les broussailles, c’est par là ? Nous nous agaçons un peu, les filles traînent les pieds. Nous montons.
Au bout de ce petit chemin où il nous faut nous faufiler sous les ronces,… Un village de fées !
Fées et croyances surnaturelles
Les fées sont très importantes pour les irlandais. Elles adorent les enfants et aiment leur jouer des tours. Les enfants, eux, peuvent leur demander d’exaucer un vœu en échange de quelque chose qui leur tient à cœur.
Martin nous a raconté qu’un chantier routier à été stoppé pendant six mois parce que les habitants ne voulaient pas que soit arraché un arbre sous lequel vivent des fées. Au terme de six mois de tergiversations, la route a contourné l’arbre. Protéger les fées est une affaire très sérieuse en Irlande.
Certains lieux magiques, et leurs mystérieux habitants, sont réputés soigner les corps et réchauffer les cœurs…
Grange Stone, plus grand cercle de pierres debout d’Irlande
Nous finirons par trouver ce cercle de pierre qui nous a été recommandé par nos amis irlandais, un peu plus loin, de l’autre côté du parc. Il est grand et possède certaines pierres très grosses. Les peuples qui ont installé ces pierres avaient une technique que nous n’arrivons pas encore à comprendre… Car en plus, ces pierres sont disposées de manière à laisser percer le soleil entre lors des solstices. Un autre mystère irlandais…
Ce soir, comme tous les soirs, nous trouvons encore un spot incroyable. Nous ne nous en lassons pas ! Nous sommes sur un quai, à côté d’un château en ruine, au bord du Shannon. Et le soleil nous salue ! Passé l’enceinte du château, deux peintres. Nous saluons le premier et échangeons quelques mots. “C’est dur de peindre le ciel, il change tout le temps !” Oui, je confirme…
Ce soir, les filles ont décidé de faire la vaisselle. Quelle bonne idée ! De surcroît, je me retire discrètement dans mes appartements et pour une fois, je ne fais rien. Je regarde le soleil se coucher. Il y a un étage de fleuve. Bleu gris. Puis un étage de terres. Vert sombre. Puis une couche d’épais nuages. Bleu noir. Et puis au dessus un autre étage de nuages fins que le soleil couchant illumine par je ne sais quel tour de passe-passe. Orange Brillant. Au dessus encore, au dessus de cette fine couche de nuages, un haut aplat bleu argent. Si je peignais ça à l’aquarelle, cela paraîtrait complètement irréaliste !
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