Le Rak et ses mystères

Dimanche 12 janvier 2020. J196. Nous arrivons en début d’après-midi dans cette drôle de vallée. Nous sommes dans la région karstique de la Slovénie, là où l’eau creuse des grottes partout. Dans la vallée de Rakov Škocjan, la rivière Rak est par endroits souterraine, par endroits à l’air libre et traverse parfois un espèce de gruyère de roches. C’est ce que nous allons découvrir en faisant juste une toute petite balade.

Il fait un bon froid hivernal, sec et presque agréable. Beaucoup de slovènes sont venus se balader ici en ce beau dimanche. La route, qui n’est qu’une piste, est très empruntée par des automobiles et des marcheurs. Cette fois-ci, j’équipe mes enfants de leurs pantalons de ski. Mais cette fois-ci, Solène ne veut pas ressortir. Elle a commencé un coloriage qui la passionne et n’entend absolument pas sortir par ce froid. Nous l’habillons de sa combinaison de ski et l’accrochons dans le dos de son Papa. En ayant pleuré et étant bien au chaud, elle s’endort immédiatement.

Le sous-bois est aménagé de panneaux d’interprétation qui nous donnent tous les renseignements utiles sur les sentiers de randonnée, la flore locale et la géologie de la vallée. C’est très utile pour faire comprendre aux filles le travail de l’eau sur les roches. L’école du monde nous ouvre ses portes.

Quelques sauts de cabri plus loin, Capucine s’approche d’une barrière et me prévient : “Heuuu, Maman… Là, c’est magnifique !” Nous sommes bouche-bée. Devant nous, un pont de pierre naturel et dessous, un immense cavité traversée par une rivière. Le gruyère commence. Nous passons sur le petit pont qui est sécurisé par des barrières puis nous trouvons un chemin pour descendre à l’intérieur d’une autre cavité. Les falaises ne sont pas petites, c’est très impressionnant. Par endroits, des concrétions de glaces. En bas, une fine passerelle de pierres permet de longer la rivière souterraine pour rejoindre une autre cavité. Le chemin est étroit, la rivière doit être glaciale mais les rochers ne sont pas glissants. Nous avons l’impression d’être des spéléologues. Derrière, un petit pont construit par l’Homme, puis un autre passage le long de la rivière souterraine pour rejoindre une autre cavité, celle de notre premier pont naturel. Nous sommes en dessous et d’ici nous le voyons comme un trou dans la falaise.

L’endroit est un cul-de-sac, nous reprenons notre chemin dans l’autre sens avec joie. La balade était courte, la luminosité baisse. La rivière poursuit son chemin ainsi tout au long de cette vallée, nous irons l’explorer plus loin demain. Pour l’instant, retour au chaud. Nous nous apprêtons à passer une deuxième nuit en Slovénie, spotés dans un coin nature. Finalement c’est possible. Le hors-saison a du bon. Nous ne sommes même pas seuls, à côté de nous, deux voitures se sont garées ce soir, quatre personnes s’équipent de combinaisons, casques et lampe frontale. Une expédition spéléologie, une vraie.

Solène retrouve son coloriage avec joie. Lison cuisine avec moi. Capucine lit et Papa blogue. Puis nous jouons ensemble aux mikados, ce qui est absolument impraticable sur une table branlante. Rigolade, tricherie et mauvaise foi. Solène gagne, évidemment, elles bénéficie de toutes nos indulgences. Et Lison râle. Elle n’aime pas perdre.

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