Vendredi 10 janvier 2020. J194. Après notre visite de Venise, nous quittons notre aire de camping-car vers 18h. Prochaine étape : la frontière slovène. Nous avons hâte. Hâte de découvrir un nouveau pays. Hâte de découvrir ce pays inconnu. Hâte de découvrir un pays de montagnes et de forêts. Nous avons adoré les villes et villages italiens. Nous adorerons retrouver la nature ! Pendant six semaines, nous avons complètement traversé l’Italie du Sud au nord, en passant par les îles. Nous n’avons pas tout vu, loin de là, mais nous nous sommes payés une bonne tranche de ce beau pays.
Nous sommes maintenant à deux heures de la frontière. Une petite heure de route ce soir. Nous nous posons dans un village, dans son parc, à côté d’un canal. L’endroit est agréable mais nous en profiterons demain. Des tortellinis pour le repas, il faut profiter des spécialités locales avant d’en changer pour d’autres peut-être moins faciles à faire aimer aux enfants. En Italie, nous n’avons pas arrêté de manger des pâtes, de toutes sortes, de toutes formes. Et chose incroyable, les filles ont commencé à dire qu’elles en avaient marre des pâtes. Vous en connaissez, vous, des enfants qui en ont marre de manger des pâtes ?
Ce soir, Lison à une dent qui bouge. Alors que ses sœurs dorment, elle se relève pour nous le dire. Puis se recouche. Puis revient pour nous montrer sa dent qui se contorsionne. Puis se recouche. Puis revient les mains en sang, ça y est, elle est tombée. Elle se lave les mains et revient dans notre capucine une quatrième fois pour nous montrer son nouveau sourire. Quel tralala… Même en ayant marché toute la sainte journée à Venise, Lison a encore de l’énergie à revendre. Elle remonte enfin dans son lit, fait une prière pour appeler la petite souris et se couche définitivement. Je n’ai plus qu’à attendre qu’elle dorme pour redescendre à mon tour, chercher une pièce et la glisser dans son lit…
Samedi 11 janvier 2020. J195. Palazollo dello Stella, Italie. Le chauffage s’est éteint dans la nuit, il fait un froid glacial dans l’Emile-Pat. Tests faits, c’est la bouteille italienne qui est vide. Ça tombe bien, on devait s’en séparer aujourd’hui ! Mais ça tombe mal car là, nous sommes au lit et il faut sortir dans le froid pour brancher notre bouteille française… Alors attendons que le soleil réchauffe un peu l’atmosphère.
Il fait très beau aujourd’hui et le froid disparaît presque totalement. Nous commençons notre journée bien tard, et nous prenons le temps de faire l’école ce matin. Histoire pour tout le monde. Capucine a un cahier scolaire qu’elle suit scrupuleusement. Lison n’a pas histoire au programme de CE1. Mais pour mieux intégrer les découvertes de notre voyage, nous complétons ensemble une grande frise chronologique. Pendant ce temps, Pierre tente de résister aux glaces d’une gelateria où il blogue en sirotant un café.
Passage en Slovénie
Nous quittons donc notre spot… vers midi. Le soleil est au zénith et le ciel dégagé nous permet de voir les montagnes, les Dolomites derrière nous, les Alpes Juliennes devant. Direction Nova Goriza, en Slovénie, où nous devons acheter dans une station « Petrol » une vignette qui nous permettra de prendre l’autoroute. Passage de la frontière. Pour déjeuner, nous trouvons une plaine de jeux à côté d’un quartier populaire. En ce beau samedi après-midi, il est plein d’enfants et de parents. Nous nous trouvons donc instantanément baignés dans une autre ambiance, dans une autre musique, une autre langue. « Maman ! Tu sais comment on dit bravo en slovène ? » m’interroge Solène avec des étoiles de fierté dans les yeux. « On dit brrrravo ! » me dit-elle en roulant le r comme une espagnole. J’éclate de rire. Je ne savais pas qu’elle était capable de rouler les « r » aussi bien. L’année dernière, quand nous avons commencé les cours d’anglais en famille, elle ne voulait pas répéter un mot, je pense qu’elle en était incapable, trop nouveau pour ses cordes vocales encore immatures. Elle a bien grandi.
Et on dort où ?
Pendant que les filles jouent sur « l’étoile d’araignée », nous étudions les spots pour ce soir. La Slovénie interdit le camping sauvage, mais nous c’est notre mode de voyage, le presque-bivouac disons. Hors de question que nous payions tous les soirs le camping. En cherchant des précisions, nous trouvons des informations bien contraires. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous en tenir. Sur Park4night, beaucoup racontent dormir hors d’aires payantes. Et plusieurs témoignent d’amendes reçues… Nous sommes en hors-saison, nous allons tenter. Première étape, le château de Predjama où il est interdit de dormir sur le parking, mais beaucoup l’ont fait sans être embêté.
Nous quittons l’autoroute au fond de la vallée et montons une belle route qui serpente dans la forêt. Hier nous étions dans une lagune, aujourd’hui nous sommes en montagne. Changement total. Des pâturages dégagent notre horizon. Des chalets parsèment le paysage. Les bords de route sont impeccablement propres. Les jardins sont bien ordonnés. On se croirait en Autriche ! D’un coup, la route se transforme en piste. 5 kilomètres de piste bien entretenue poursuit ses zigzag dans la forêt. Nous croisons d’autres voitures. Non, non, nous ne nous sommes pas trompés de route. Nous arrivons au château, cherchons le parking, il est là, un beau panneau « interdit aux campings-car » nous accueille. Difficile d’être serein. Nous nous stationnons quand même. Si nous allions ailleurs, nous dérangerions certainement plus les gens d’ici. Nous sommes seuls à cette saison. Pierre et moi abandonnons les filles à leurs jeux d’intérieur et allons faire un tour au château pour voir où nous sommes. Le froid est revenu mais l’endroit est vivant.
Ce soir, je cuisine mon minestrone avec les légumes achetés au marché de Padoue, et avec Lison aussi au service d’épluchage/découpage. Le résultat est très bon, mais j’ai encore de la marge de progrès.
Pendant que la soupe était en train de mijoter, Cap nous a fait un cours de Slovène. Sur le tableau noir qui nous sert de porte, elle inscrit les mots « bonjour », « merci », « s’il-vous-plaît » et « au revoir » en français, puis en slovène, puis en phonétique car vraiment, c’est nécessaire… Ici, le « j » se prononce « i », et pour prononcer « Predjama », le nom de notre château, c’est beaucoup plus facile !
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