Les Moomins, au commencement

Mercredi 22 juillet 2020. Satamaranta, Finlande. Tout a commencé avec un bol de muesli aux fruits rouges fraîchement cueillis la veille. Pierre nous régale. La pratique du yaourt-muesli-fruit nous est venue de cette fée irlandaise rencontrée l’été dernier. L’habitude ne nous a pas quitté depuis. Avec des petits fruits frais et une vue infinie sur un lac finlandais, le moment est délicieux. Et puis nous sommes partis. Pas de paddle ce matin, les nuages nous ont refroidis. Direction la grande ville de Tampere où nous ferons la visite tant attendue du musée des Moomins. Au revoir le lac. Au revoir la gare ferroviaire où les machines n’ont cessé depuis hier de charger des troncs sur des wagons.

Tampere

Tout a commencé en 1820, lorsqu’un industriel nommé James Finlayson a implanté des filatures de coton sur un isthme, entre les lacs Näsijärvi et Pyhäjärvi. Tampere s’est alors construite avec une identité architecturale industrielle, faite de hautes cheminées et de manufactures en briques rouge. Nous aurions pu nous garer devant le musée, mais non. Nous avons préféré ce parking à l’autre bout du centre ville, au bord d’un lac, encore et toujours.

La promenade qui nous attend s’avèrera très agréable. Les quais verdoyants. Le port des saunas. Oui, il existe des bateaux-saunas. Puis le port des restaurants. Des bateaux-restaurants. Et puis la place centrale de la ville avec, comme à Jyväskylä, quelques producteurs, quelques food-trucks et une terrasse commune. Nous nous serions bien arrêtés… Mais nous avons un musée à visiter.

Ici, la ville est tout à fait industrielle. Par ses anciennes bâtisses de briques rouges. Par ses hautes cheminées. Mais aussi par cette usine de papier, Metso, juste derrière la place centrale, que l’on entend tourner à plein régime. “Producteur de cartons de fibres fraîches de première qualité” se présente-t-elle sur son site. Une usine gigantesque derrière les terrasses. Incroyable.

Le musée des Moomins

Tout a commencé en 1945 avec la parution des “Petits trolls et la grande inondation”, premier volume d’une série de 9 récits illustrés signés de la plume et du pinceau de Tove Jansson. Suivi de “la comète arrive”, écrit à la suite des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki. Dans ces deux volumes, Jansson a saupoudré ses contes d’allégories historiques d’après-guerre. Pour imaginer le résultat, c’est comme si Albert Camus avait choisi d’illustrer “La Peste” avec des personnages de Babar.

La saga des Moomins, ancrée dans les saisons et les paysages finlandais, met en scène ces personnages bienveillants et plus complexes qu’il n’y paraît, alternant entre euphorie et mélancolie, dans un univers où finalement rien n’est tout blanc ou tout noir.

Leur notoriété internationale s’est faite à partir de 1954 par de petites vignettes publiées quotidiennement pendant près de quinze ans dans le “London evening news”, mais aussi par des bandes-dessinées. Ne le dites pas aux enfants, mais Jansson vit rapidement ses Moomins comme un simple gagne-pain. Passée par plusieurs écoles de beaux-arts, dont celle de Paris, Jansson avait d’abord mis son crayon au service d’un magazine satirique et antifasciste “Garm”, et c’est d’ailleurs dans la signature apposée sous une caricature politique qu’apparut un peu par hasard l’emblématique museau de troll qui allait devenir le trait caractéristique des Moomins.

Mais la production graphique de l’artiste de s’est pas arrêtée à ces jolis museau. Autoportraits, paysages, fresques murales…

Ce musée est une immersion dans l’univers des Moomins. Avec, comme on aime, deux niveaux de lecture. Les enfants se régalent des maquettes des scènes mythique de la série. Maquettes toutes en détail et en féerie.

Les parents apprécient les explications sur l’œuvre complexe de l’artiste et ses innombrables petits dessins au stylo, quelques uns à l’aquarelle, où quelques traits bien posés évoquent toute une histoire. J’admire. Et j’en croque quelques uns.

Les Moomins ? Nous ne connaissions pas vraiment. À part cette assiette qui nous accompagne depuis le début de la Carapate. Lorsque nous sommes arrivés en Finlande, nous nous étions mis à regarder quelques épisodes, certains en anglais, d’autres en français. Les filles ont adoré immédiatement. Après le musée nous prenons plaisir à nous asseoir à la bibliothèque où nous trouvons des livres dans toutes les langues. Que les textes, traduits en français, sont beaux.

Ha, un sauna ?

Tout a commencé quand park4night n’a pu nous fournir un spot de rêve pour ce soir. Les lacs commencent à se faire rares par ici. Il va falloir utiliser notre pif, et un peu Google aussi. Une plage, un parking dans la forêt. Un premier tour des lieux me fait trouver plein de choses. Une jupe en jean, des sandales taille Capucine, un joli chapeau, une paire de ciseaux. La cueillette a été bonne. Aucun complexe à réutiliser les objets perdus.

Des pontons. Un sauna fermé. Des tables et des barbecues. Et puis des gens arrivent, ouvrent et allument le sauna. Peut-on l’utiliser nous aussi ? Non, c’est un sauna municipal, il faut être habitant pour pouvoir le louer. L’envie commence à nous démanger sérieusement.

Une séance peinture pendant que la soupe chauffe. J’ai récidivé. Cuisiné les parties des légumes que l’on jette habituellement. Feuilles de chou-fleur et pied de brocolis. Avec une poignée de lentilles. Les filles ont adoré. Avec des morceaux de fromage estonien, goût babybel, fondu dedans. Les parents ont préféré y jeter une nouvelle poêlée de champignons.

Pierre aussi a récidivé. Cueilli quatre cèpes et deux poignées de girolles. Et un saladier de myrtilles.

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