Vivifiante Irlande

Mardi 27 août 2019. J57. Irlande. L’école est finie, en route. Nous aurions bien aimé aller explorer la langue de sable sur laquelle nous sommes installés, ou même aussi nous baigner, mais il pleut sans discontinuer. Peut-être qu’au bout de la péninsule du Ring of Kerry, il fera meilleur ? Nous avons presque 2 heures de route pour rejoindre les falaises de Portmagee.

Le fort de Cahergall

Mais après une longue pause ravitaillement, nous n’avons finalement pas le temps d’y être pour midi alors nous faisons un stop au niveau de Fort Cahergall. Ce genre de constructions que l’on retrouve à plusieurs endroits en Irlande sont difficile à dater ; ils nous proviendraient de l’âge de fer, entre 500 ans avant JC et 400 ans après. Comme le fort vu en Ecosse sur l’île de Lewis et Harris, ils auraient probablement été réutilisés jusqu’au moyen-âge en tant que ferme. Il est très amusant car, contre les faces intérieures de ses murs, 7 escaliers permettent d’accéder au sommet. Mes cabris s’en donnent évidemment à cœur joie. On dirait des personnages de jeux vidéo en train de monter et de descendre sans cesse. Les lemmings, pour ceux qui connaissent.

Le fort mesure 27 mètres de diamètre, et ses murs imposants font entre 2 et 5 mètres de haut, pour 4 mètres d’épaisseur ! Il a été rénové dans les années 1990 ce qui a permis de consolider la construction et de l’ouvrir à la visite. Au centre, se trouve une seconde construction circulaire et un peu bancale. Ici, pas de bonne surprise, il pleut toujours mais cela ne nous empêche pas de faire la visite.

Les falaises de Portmagee

Aux falaises, il pleut. Allez, on se démotive pas, on renfile les doudoune set on y va ! Lison, nous suit. Solène aussi. Mais pour Capucine, c’en est trop. Elle en a marre de se promener sous la pluie et préfère le confort douillet de L’Emile-Pat. Pour accéder aux falaises, il faut payer. C’est pas cher mais par un temps comme ça, ils auraient pu nous en faire grâce ! Dans sa guitoune, l’hôte d’accueil nous souhaite bonne visite. Merci, nous sentons déjà la pluie couler sur nos doudounes et mouiller nos cuisses. Nous allons faire une très bonne visite… Nous ne sommes pas les seuls à nous rendre au point de vue des falaises alors que les nuages bouchent la vue. Ils sont idiots comme nous ces touristes avec leurs capes de pluie ressemblant à des sacs poubelles… On se salue des yeux en se disant qu’on est fou, fou et heureux. Allez, on n’est pas en sucre, allons voir ces falaises. C’est l’aventure ou pas ?

Hé bien, croyez nous, même sous les nuages, c’est beau. “Ça pète les yeux !” s’exclame Solène. Elle apprend pleins de choses pendant cette Carapate, surtout le langage fleuri de ses sœurs… Mais elle n’a pas vraiment tort, le paysage est impressionnant.

Au bord de la falaise, nous sentons le vent nous secouer. Il râpe la mer, se heurte aux rocher, et fini sa course énervée en nous bousculant. On voulait de l’Irlande, hé bien on en a ! Pluie, vent, bourrasques, embruns,… Nous en prenons pleins les yeux, le visage et le corps. Lison se plaint mais résiste. Solène et moi, nous aimons. Nous nous mettons dans le vent et sourions à la pluie. Le visage prêt à engranger toute cette énergie revigorante.

Plus loin, le sentier nous amène sur une crête rocheuse avec la mer déchaînée des deux côtés. Nous sommes au bout du monde. Nous sommes les aventuriers du bout du monde. Solène est très fière de cette aventure.

Nous rentrerons avec les pieds qui font floc floc floc dans les chaussures, les pantalons trempés et les manteaux dégoulinants. Capucine accroche tout ça dans la salle de bain. C’est pratique, mais je ne sais pas comment on va faire pour bien faire sécher tout ça… Nous rejoignons rapidement notre spot pour ce soir, une jolie plage de surfeurs. Toujours sous la pluie. Un petit cours de musique avec Papa pendant que je cuisine et la pluie cesse enfin. Je sors essuier la fenêtre du salon pour profiter de la vue : il y a même un coin de ciel bleu !

Cette nuit, je vois les étoiles. Incroyable. Les nuages seraient-ils partis ?

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