Wolfsschanze, les bunkers du führer

Mercredi 5 août 2020. Węgorzewo, Pologne. Voilà, comme prévu il fait beau. Très beau. Un temps parfait pour ressortir le paddle. “Céline, sais-tu où est la quille ? Elle n’est pas dans son sac”. Aïe, nous avons cherché partout, nous ne l’avons pas retrouvée. Un paddle sans quille, ce n’est plus un paddle. Nous n’avons plus qu’à retourner au premier Décathlon que nous trouverons sur notre route… Et à piquer une tête dans l’eau du lac, juste en maillot.

Petit à petit notre plage se remplit de vacanciers. Nous voilà encore un fois parmi les locaux, à partager leur vie habituelle. Plage, jeux d’eau, canöe gonflable. Et voiliers qui apparaissent progressivement à l’horizon. Nous sommes dans la région des mille lacs, la voïvodie de Warmie-Mazurie. Elle est considérée comme une des plus belles régions de la Pologne. Une partie de ces lacs sont reliés par des canaux et des fleuves, créant de longs itinéraires aquatiques.

La tanière du loup

Nous passons donc toute notre matinée à en profiter, avant de filer à notre visite du jour. Les ruines du quartier général d’Adolf Hitler, à Gierłoż. Quel surprenant endroit. D’abord nous arrivons dans un lieu organisé pour accueillir des milliers de visiteurs. Nous sommes garés dans l’espace réservé aux véhicules habitables avec eau et électricité à disposition. Nous le constatons de suite, nous ne sommes pas les seuls.

Nous voilà bien de retour à la haute saison touristique. Heureusement le site n’est quasiment qu’à l’extérieur et la foule s’éparpille dans cette grande forêt. À travers les arbres, d’énormes blocs de bétons sont planqués, recouverts de mousse et même parfois d’arbres. La partie que nous voyons dépasser du sol, ce ne sont que les toits. Sept mètres de béton armé pour protection anti-aérienne.

Campagne de Russie, opération Barberousse

Les panneaux explicatifs nous décrivent le bâtiment de la sécurité, celui des sténographes, celui des communications, celui des invités, celui du personnel,… Et celui du führer. Appartement privé et salles de travail. La Wolfsschanze, « la Tanière du Loup », était le nom de code désignant le Quartier général d’Hitler, construit pour piloter l’opération Barbarossa, l’invasion de l’Union soviétique commencée le 22 juin 1941. En janvier 1945, les Soviétiques prennent la ville d’Angerburg, située à 15 km de là, et le quartier général est abandonné par les nazis qui détruisent les batiments en partant.

L’attentat raté contre Hitler

C’est également ici qu’a eu lieu l’un des attentat contre Hitler, le 20 juillet 1944.

Une bombe, dissimulée dans une malette, est déposée par le colonel Claus von Stauffenberg dans une salle de travail. Elle tue quatre personnes et fait vingt autres blessés, dont le Führer, qui ne l’est que légèrement.

Montée par des conjurés civils et militaires, l’objectif de cet attentat était le renversement du régime nazi afin de pouvoir négocier la fin de la Seconde Guerre mondiale avec les puissances alliées. L’échec de la conjuration est suivi par une répression particulièrement féroce. Une cinquantaine de personnes liées de plus ou moins loin au complot est jugée par un tribunal nazi et condamnée à mort.

Bon, ces histoires de guerre et d’attentat, j’avoue que ça ne me passionne pas. Par contre, ces gros blocs de béton recouverts de mousse sont d’une beauté toute particulière. La nature reprend le dessus et investit chaque fissure pour poursuivre le travail de destruction. Un croquis, puis un deuxième. Les filles m’emboîtent le pas. C’est facile de dessiner un cube.

Et puis nous revenons à des considérations plus matérielles. Faire le plein d’eau, d’abord, puisque le parking du site nous en met à disposition. Faire une opération lessive-quille. Attention, top chrono, c’est parti. Nous rejoignons la ville d’Olsztyn, démarrons trois lessives, 40 minutes, filons au Décathlon, pas de quille…, retournons à la laverie, démarrons trois sèches-linge, 30 minutes, retournons manger à l’intérieur de l’Emile-Pat, retournons chercher le linge sec. Ouf, la corvée est achevée, il est 20h, il ne nous reste plus qu’à faire 30 minutes de route pour rejoindre notre spot. Opération réussie ! Mais pas terminé. Couchage des filles, pliage du linge, triage, rangement et… pétrissage du pain.

La seconde guerre mondiale

A Gdansk non loin de là, se trouve le musée de la seconde guerre mondiale. Il faut bien une journée entière pour le visiter, mais il est très bien fait et plutôt accessible pour les jeunes.

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