Samedi 21 août 2021. Jesenice, Slovénie. 7h30. « TOC TOC TOC » Ça y est, c’est le ranger qui vient nous dégager. Arrrgh. Le gros monsieur baragouine quelque chose en allémano-slovène et nous demande de partir. Nous avons cinq minutes et il nous surveille. Mince alors. Que le camping sauvage soit interdit dans les parcs naturels pour protéger la nature des incivilités, nous comprenons. Mais que dormir sur le parking du lidl à côté de l’autoroute gêne quelqu’un à 7h du matin, mince. Si on est là, ce n’était pas pour le plaisir. Hier soir, l’autoroute était bloquée et nous n’avons pas vraiment eu le choix. Nous plions bagages énervés et filons petit-déjeuner plus loin. Et puisque cet autoroute de malheur est toujours au ralenti, nous continuons plus loin dans la vallée jusqu’au col qui nous fera passer enfin en Autriche. Mais avant la frontière, arrêt petit-déjeuner au bord d’une rivière à l’eau translucide, beauté de la nature Slovène.
Au spot, nous laissons Basile explorer la forêt environnante librement. Nous le voyons en haut d’un tas de bois, se faire caresser par les voisins puis prendre dans les bras. Encore une fois, il est pris pour un chat égaré… Pierre intervient. « Vous n’avez pas peur qu’il s’échappe ? ». Non, il ne va jamais loin et revient régulièrement. Depuis un mois maintenant que nous voyageons avec lui, nous n’avons pas peur.
La rivière Pišnica, au bas du Triglav
La rivière à côté est vraiment très belle. Un lit de cailloux blancs immaculés. Une eau translucide. Quelques bras de rivière s’étalent autour du lit principal. Quelques bosquets au milieu ont réussi à s’installer malgré les crues de printemps qui doivent recouvrir les troncs. Nous avons pris Basile avec nous pour explorer cet endroit. D’abord il trouve qu’il est bien trop à découvert pour s’y sentir bien. Il aimerait rentrer illico au camping car. Nous le tenons en laisse et l’encourageons à nous suivre jusqu’à un bosquet. À l’ombre, nous lui laissons le temps d’appréhender cet environnement. Il se planqué, renifle tout, boit l’eau de la rivière, monte sur un tronc, joue avec une branche. Il est plus à l’aise. Il n’ose pas cependant passer l’un de ces bras de rivière. Lison lui installe un petite bûche de bois en guise de pont, ça lui convient. Plus loin, ce sont quelques cailloux que nous lui installons pour passer les pattes au sec. Il est drôle, il avance pierre par pierre en attendant que nous lui mettions la suivante. Jusqu’à ce qu’une soit instable, il glisse les quatre pattes et le ventre dans l’eau glaciale. Pierre le rattrape immédiatement, il ne dit rien, il continue à jouer.
Cette pause jeu dans la rivière glaciale fut un régal pour tout le monde. Mais il est l’heure maintenant de vraiment rentrer à la maison. Nous sommes à 16h de route de Rodez et nous avons quatre jours devant nous. 4h de route par jour, c’est l’idéal pour prendre notre temps et rendre la traversée moins difficile. C’est aussi pour cela que nous n’avons pas insisté pour passer la frontière roumaine. L’itinéraire est posé. Au lieu de suivre les autoroutes qui nous feraient monter jusqu’en Allemagne, nous choisissons les routes de vallées autrichiennes et suisses. Moins de kilomètres. Et plus de fraîcheur. Cap vers Innsbruck aujourd’hui, nous voulons voir la capitale du Tyrol. Nous ferons une première étape juste avant, dans le joli village de Rettenberg, stationnés à côté d’un jeu d’enfant qui ravira les filles et le chat. Un groupe d’enfant propose à Lison de jouer au foot avec eux. Bonheur. Elle y restera jusqu’à la nuit tombée.
Innsbruck
Dimanche 22 août 2021. Rettenberg, Autriche. Nous nous réveillons sous une épaisse couverture de nuages. Bonne nouvelle, il fera moins chaud aujourd’hui. Nous sommes à 30 minutes d’Innsbruck, nous trouvons facilement à nous y garer puisque c’est dimanche, juste à proximité du cœur de ville. Dans le parc, Basile court après les corbeaux en attendant que nous nous préparions et que nous le rentrions. Voilà les jolies ruelles médiévales d’Innsbruck qui s’offrent à nous. Les terrasses sont ouvertes, les commerces de bouche aussi. Les églises appellent leurs fidèles. Il y a une jolie ambiance de dimanche matin animé. Nous ne résistons pas à un petit café-struddle en terrasse. Nous sommes bien en Autriche.
Liechtenstein
Cap vers la Suisse maintenant, en passant par le Liechtenstein. Ce petit pays que l’on sait à peine placer sur une carte. Nous ferons étape au château de Vaduz, résidence du Prince de Liechtenstein. Les drapeaux sont en berne, son épouse la princesse Marie est décédée hier à 81 ans. Le pays compte 38 000 habitants, c’est moins que l’agglomération ruthénoise. La frontière suisse est juste en bas, au milieu du Rhin qui traverse la vallée. La route reprend.
Biosphère de l’Entlebuch en Suisse
Pour se poser ce soir, nous décidons de traverser en diagonale la réserve UNESCO de biosphère de l’Entlebuch. Une haute vallée de pâturages, magnifiquement entretenue et parsemée de fermes aux granges traditionnelles. Notre spot est sur une crête, à l’orée d’un petit bois. Vue sublime au sud. Vue sublime au nord. Les nuages qui caresses les reliefs ne gâchent rien au paysage. Nous partons nous dégourdir les pattes même s’il pleut un peu. Basile nous suit sur le chemin. Ici ce chat est le plus heureux du monde. Il passera toute la soirée dehors à explorer les alentours. Heureux matou.
La chocolaterie Cailler à Gruyères
Lundi 23 août 2021. Schüpfheim, Suisse. Il faut quitter ce paradis, la route continue. Direction la France aujourd’hui, avec un arrêt… Dans une chocolaterie ! On est en Suisse ou bien ? Nous sommes à l’usine Cailler, propriété de Nestlé. Il y a une visite touristique sur l’histoire du cacao, la fabrication du chocolat, un cours de dégustation. Et toute une salle assez étonnante sur l’origine des matières premières utilisées où l’on explique sans détour le travail qui est fait pour éliminer le travail des enfants dans les plantations, pour améliorer la condition des travailleuses, pour garantir des modes de production respectueuses de l’environnement. Les noisettes viennent de Turquie, les amandes des États-Unis. C’est de la communication, bien sûr, qui embellit les choses. Mais la com ne peut pas se baser sur des éléments uniquement faux. Quelle est la part de vrais efforts faits ? Pourquoi les produits ne sont pas directement approuvés « commerce équitable » ?
En attendant, nous avons tellement mangé de chocolat lors de la dégustation qu’on ne peut maintenant pas résister à la grande boutique qui nous attend à la sortie. Et après la chocolaterie, la fromagerie évidemment. Nous sommes quand même à Gruyères.
Les cales chargées, nous pouvons quitter la Suisse. Longer le beau lac Léman à travers les vignes du valais. Passer la frontière après Genève et continuer la route. Nous spoterons après Lyon, dans le parc naturel du Pilat, encore un spot nature qui ravira Basile. Demain, il ne nous reste plus que 5 heures de route à travers la Margeride.
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