Sommet de la Rhune
24 août 2017. C’est notre dernière journée de road-trip et nous nous sommes organisé un programme digne cette conclusion : ascension au sommet de la Rhune, le mythique Basque d’où nous espérons pouvoir voir la chaîne des Pyrénées et le chemin parcouru. Puis… (roulements de tambours)… baignade dans l’océan sur l’immense plage d’Hendaye !
La veille nous avions stationné notre camping-car au parking du train car cela nous semblait plus pratique. Plus pratique, certes, mais c’était surtout une excellente idée pour éviter la foule. Dès 7h autour de nous les voitures arrivaient pour se garer et les visiteurs se ruaient sur les guichets pour prendre leurs billets. Le sommet de la Rhune voit passer tous les jours près de 4200 visiteurs, et ça, nous ne le savions pas. Nous embarquons donc dans l’un des premiers trains de la journée, sous un ciel encombré.
L’ascension se fait dans un train à crémaillère construit en 1924. Tout en bois, il a un charme fou et craque de partout. Autour de nous, des troupeaux de brebis manech et de poneys pottok, typiques du Pays Basque, déclenchent les cris de joie de Solène. Doucement, nous grimpons une pente de 10 à 27 % par endroit. Doucement, nous passons au dessus des nuages. Nous avons l’impression d’être dans un avion en bois au dessus d’une mer de nuages.
L’arrivée est vraiment très agréable. Au loin, seuls les sommets pyrénéens pointent au dessus des nuages et nous apportent la satisfaction du chemin parcouru. Nous nous imaginons voir le point de bivouac de la veille. Cerbère, quand à elle, est bien loin.
Le sommet est presque plat. Passé la zone technique de l’antenne télé et la zone touristique des cafés et autres restaurants, une prairie rase recouvre la majeure partie du sommet, parsemée de formation rocheuses du type « sandwich » comme me l’explique Capucine. « Comme si un ogre avait croqué dedans ». C’est très esthétique. Avec ces pierres plates, une quantité impressionnante de cairns à été construite. Des petits, des gros, des immenses, des tours, des étages, en forme de tumulus, de villages,… Les filles se régalent d’apporter leurs pierres à ces édifices.
Ne voyant aucun inukchuk (cairn amérindien en forme de bonhomme), je me mets en projet de construire mon cairn ainsi. À la première grosse pierre plate que je manipule, je m’écrase un doigt. Alors que je grimace de douleur, Solène se met elle aussi à faire basculer un autre cairn qui menace de s’écrouler sur ses pieds. J’opère alors un sauvetage d’urgence et l’épargne de la chute du tas de pierre. Lison à son tour s’écrase (heureusement pas fort) un doigt. L’Arnica s’impose. Il faut parfois avoir des dons de superwoman pour être une maman…
Plus loin, caché derrière des rochers, nous découvrons une belle petite cabane en bois. Immédiatement envahie de filles, elle sera notre repaire pour cette fin de matinée. Dessins de rigueur et copines de passages. À l’extérieur, Pierre et moi nous nous régalons d’écouter les conversations des enfants qui ressemblent parfois à des dialogues de sourds. Capucine : « Et moi, mon parrain il a au moins… 600 brebis, 15 poules et 9 chiens. » Copine de passage : « Et moi, tu sais combien j’ai de chats chez moi ? » Capucine : « Non, mon parrain n’a pas de chat ». Copine : « Et béh moi j’ai 9 chats ! » Capucine : « Et moi je traverse les Pyrénées en camping-car ». Copine : « Et moi aussi j’ai un camping-car ». Après un rapide pique-nique à la cabane, nous redescendrons avant la foule.
Hendaye
Hendaye. Nous voilà.
Notre camping-car garé dans la seule rue de la ville qui le tolère, nous nous équipons de la tête aux pieds : maillots, chapeaux, lunettes, crème, brassards, serviettes, épuisette,… Nous suivons les porteurs de planches de surf et nous voilà devant l’océan. La côte espagnole à notre gauche, les premiers rochers de la corniche à notre droite, et entre les deux, l’immense plage.
L’eau est chaude, les vagues sont là, c’est une découverte pour nos filles. Nous passons un très bon moment ensemble. Capucine s’amuse vite à les affronter. Solène s’accroche à sa maman et nous rigolons bien. Lison refusera de s’en approcher, ses cris aigus et surpuissants nous dissuadant vite d’insister. Mais la mer remonte vite sur cette portion de plage et nous oblige à rejoindre la digue. Lison nous presse, effrayée à l’idée que nos affaires se fassent emporter par les vagues.
Nous finirons la journée en arpentant le long front de mer jusqu’à trouver un petit restaurant à touristes pour nous rattraper du loupé de la veille.
La nuit sera compliquée. Impossible de trouver un emplacement plat, autorisé et gratuit pour notre camping-car. Nous entamerons la route du retour pour quitter la zone de villégiature et rejoindre des coins plus ruraux. Demain, retour à Rodez.
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