Zugarramurdi, un autre espace-temps

Saint-Jean-Pied-de-Port

23 août 2017. On nous avait dit qu’il pleuvait beaucoup au Pays Basque, nous avons été accueilli cette nuit par un bel orage. Beaucoup d’éclairs, pluie forte, blottis dans notre camping-car, on se sent tout petit au milieu des montagnes gigantesques et de cette nature déchaînée. On pense aux troupeaux en estive, comment font-ils ? Au matin, les filles diront n’avoir rien remarqué !…

Notre beau paysage a disparu dans les nuages. Direction Saint-Jean-Pied-de-Port pour une petite visite et une longue pause pique-nique-jeu-mise-à-jour-du-blog dans un jardin d’enfant. Les filles sont trop heureuses de jouer avec d’autres enfants, Solène explore ses nouvelles capacités de mobilité et se régale des spécialités d’ici : jambon cru, fromage de brebis et gâteau Basque. Depuis plusieurs jours, elle refuse les purées pour bébé. Ses 4 premières molaires ont maintenant bien poussé et elle ne veut manger rien d’autre que la même chose que nous.

Grotte de Urdax et Zugarramurdi

Notre route nous amène à traverser un petit bout d’Espagne. Capucine n’a qu’un rêve : manger dans un restaurant espagnol. Ce sera notre objectif de la journée, mais avant cela, nous visitons la “Cueva de Urdax”, l’une des nombreuses grottes locales qui, outre leurs jolies formations calcaires, ont servi pendant longtemps à la contrebande. Pendant la visite, Capucine s’est montré craintive et prudente car l’endroit éclairé avec parcimonie inspirait une ambiance mystérieuse. Lison, elle, était collée à notre guide, buvant chacune de ses paroles en français autant qu’en espagnol.

Pour la soirée, à la ville frontière de Dantxarinea garnie de supermarchés géants, nous préférons le village de Zugarramurdi qui annonce au moins 4 restaurants selon Google. L’endroit est rural, touristique mais authentique. Nous regardons un moment deux hommes jouer à la pelote basque à mains nues. Le premier restaurant semble fermé, mais il y a beaucoup de monde aux terrasses. Un deuxième affiche fermé. Un troisième est complet. Deux autres semblent fermés ou peut-être pas encore ouverts. Nous sommes en Espagne, il est à peine 19 heure, peut-être les restaurants ouvrent-ils plus tard ? L’épicerie est ouverte mais face à son aspect bazar sale, nous ressortons aussitôt.  Il y a plus de sorcières à acheter que de produits alimentaires. Nous décidons de faire comme les locaux : boire d’abord un verre en terrasse.

L’ambiance est particulière, nous dirons “Basco-Punk” vu l’allure des gens, mais agréable. Nous sommes entouré de quelques touristes mais aussi gens du coin.

Je prépare mon plus bel espagnol pour commander dos cervezas y dos “sirop de grenadine” para las chicas, la taulière me demande de suite de parler en français… Le comptoir est horrible, partout des verres usagés attendent d’être lavés et la déco est… flippante. Des sorcières partout, cette fois accompagnées de chouettes.
Bon, restons sur la terrasse. Les filles s’y installent pour jouer, Solène accepte de manger une purée. Les bières sont servies rapidement.

Serveur avec Parkinson

Les sirops quant à eux arriveront en tremblant, éclaboussant tout autour d’eux, notre table comme nos habits. Nous venons d’être servi pas un homme atteint de la maladie de Parkinson ! Comment peut-on avoir Parkinson et être serveur ?? Nous en rigolons encore. Pour se faire pardonner, le gentil homme apportera aux filles une poignée de bonbons. Il n’en faut pas plus pour les rendre heureuses. À 20h30, les autres restaurants du village affichent toujours porte close, nous décidons de poursuivre la route pour tenter le prochain village : Sare en France. Capucine ne comprend pas que nous revenons en France et n’est donc pas encore trop déçue. Dans cette zone rurale, il n’y a aucun panneau frontière. À Sare, deux beaux et chers restaurant nous disent ne plus servir après 21h. Il est 21h09, mon œil. Je pense surtout que certains restaurateurs évitent de servir les familles qui débarquent avec une tripotée de mômes. Nous nous réfugions autour d’une simple pizza dans notre petit camping-car. Solène est couchée. Nous rigolons encore de notre “serveur-champion”. Nous sommes bien là.

Rechercher d’autres articles

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *