La route des ours

Mercredi 10 août 2022. Route DN7C Transfăgărașan, Roumanie. Il fait frais et pluvieux dans nos montagnes. Basile a passé une partie de la nuit dehors. Les brebis sont repassées. Quelques ânes aussi. Aujourd’hui, nous n’avons rien d’autre au programme que de rejoindre nos autres amis de confinement, Laura et Gaël, à Snagov, au nord de Bucarest. Nous ne sommes pas loin du sommet des monts Făgăraș, 80 kilomètres de descente nous attendent jusqu’à Curtea de Arges.

Ursul !

La forêt est dense et immense. Nous longeons le lac artificiel de Vidraru sur toute sa longueur, interminable. Quand un ourson apparaît au bord de la route, traverse et s’installe, tranquillement, sur le muret de bord de chaussée. Warnings, arrêt. Nous dégustons l’instant. “Ha, c’était presque rien que pour ça que je voulais revenir en Roumanie !” s’exclame Pierre. Capucine sort Basile de sa sieste, et le met face à l’ours, derrière le pare-brise du camping-car. Le chat se fige. Que se passe-t-il dans sa tête à ce moment-là ? Il n’est visiblement pas très à l’aise. Et puis la circulation nous pousse.

Ursul ! Ursul !

Deuxième arrêt ours, quelques dizaines de minutes plus tard. Cette fois-ci il y a une maman et ses 3 oursons. Mignons tout plein. Ils semblent attendre que nous les nourrissions. Ours mendiants.

La descente de la montagne a été longue. Nous retrouvons la plaine et changeons de style d’architecture locale. Maisons basses cachées sous la végétation de leur jardin et derrière de hautes clôtures.

En chemin nous nous arrêtons dans un centre commercial, puisque c’est une journée de pluie et de route, nous achetons les fournitures scolaires, comme l’an passé en Hongrie et l’année d’avant en Pologne. Nous profitons des prix un peu plus avantageux ici. Activité que les filles adorent, et que Pierre esquive avec joie. Pour Solène c’est un moment particulièrement important, c’est sa première rentrée à l’école primaire, et sa première liste de fournitures scolaires.

La fin de notre route contournera soigneusement Bucarest et ses rocades pour préférer couper à travers les villages agricoles de sa grande banlieue, autrement plus intéressants à parcourir. Les vendeurs de patates, oignons, pastèques s’alignent au bord des routes, nous passons à côté de deux petits marchés de gros où les roulottes sont chargées, prêtes à être achetées entières.

Retour à Snagov

À Snagov nous retrouvons facilement notre chemin. Gaël nous ouvre le portail et le gros Émile-Pat’ s’enfile en marche arrière, Pierre le manie avec précision. Béatrice enlace Solène. Laura nous présente sa sœur, Diana, en vacances ici avec sa famille. Elle vit en France, en Bretagne, son mari est français. Gaël nous fait revisiter sa maison, tous ses nouveaux aménagements, le poulailler, le lapin,… Puis il prépare une grande tablée. “Comme dans ma famille, on est toujours très nombreux autour de la table !”. Six adultes et six enfants ce soir. Six enfants qui ne resteront pas beaucoup à table, la piscine est ouverte et ils vont vite y tomber.

Les retrouvailles sont joyeuses. Les discussions vont bon train. Laura a un nouveau travail, moins stressant et plus proche de chez elle. Mais elle continue de télétravailler quatre jours sur cinq. Depuis février, elle s’occupe aussi d’héberger des familles ukrainiennes dans deux appartements qu’elle a à Bucarest. Des femmes d’Odessa et leurs enfants. Une famille est repartie s’installer aux États-Unis où elle avait de la famille, une autre à Constanta en Roumanie. D’autres sont arrivées. Diana et Stéphane nous racontent leur vie en Bretagne, et leur improbable mariage orthodoxe en France. Nous parlons aussi du programme des trois jours ici. Bucarest dans la journée pour la Carapate, le palais de Ceaucescu, le musée d’histoire, et quelques boutiques. Thermes demain soir tous ensemble, des amis invités vendredi soir, et un restaurant du coin samedi soir. Je pense que ça ira.

Protéger l’ours

En Roumanie nous avons rencontrés des ours mendiants sur les routes en forêt à proximité de lieux touristiques, comme la Transfagarasan côté sud, et la route du lac Sainte-Anne. La visite du sanctuaire “Libearty Bear” de Zărnești nous a confirmé que les nourrir les condamnaient à tomber sous la coupe de l’homme et de ses potentiels actes maltraitants.


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Une réponse à “La route des ours”

  1. Avatar de John

    Bonjour et merci pour cette balade.
    Je viens de découvrir votre blogue, riche en découverte.

    Nous sommes en route pour la Roumanie. Au plaisir de vous croiser.

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