Bilbao et l’art con… temporain

Lundi 14 août 2023. Une heure de route, et nous serons au frais. Voici encore deux journées en une. Les filles font la sieste pendant que Pierre conduit.

Trouver un stationnement sûr à Bilbao

Il a trouvé un stationnement qui lui paraît sûr et pas hors de prix. Beaucoup de témoignages de vols ont été laissés sur Park4night. Le choix est stratégique et Pierre est un peu stressé. Arrivés sur le boulevard, nous trouvons notre place facilement. Et comme nous n’avons pas de cadenas sur les vélos, Pierre arrive à les rentrer dans l’Emile-Pat. Le chat monte la garde. Nous pouvons partir.

Musée d’art contemporain de Bilbao

Trente minutes de marche nous séparent du musée, nous traversons le quartier moderne de Bilbao. Le musée des beaux-arts est vivement recommandé par le guide vert. À l’ombre du célèbre musée Guggenheim que nous avons déjà visité plusieurs fois, il rassemble les collections de deux musées, classiques et contemporains, dont une importante collection de Sorolla, mon dada du moment. Ça, c’est la manière dont il nous est vendu. Car la visite ne se passera pas vraiment comme prévue.

Duos d’oeuvres

D’abord nous sommes accueillis par deux hommes pendus par leur vomi dans le hall d’entrée. Installation soi-disant artistique tellement affreuse. Passons. Dans chaque petite pièce du musée sont exposés face à face deux œuvres, une classique et une contemporaine.

Je suis navrée, mais j’ai du mal à apprécier le contemporain. Les explications données ne me convainquent pas. Je n’y vois pas de rapport avec l’œuvre classique. Je n’y trouve pas d’esthétique. Je n’y reconnais même pas le travail effectué, mes filles font des dessins plus beaux et plus travaillés que ce que je vois ici. Et ça m’agace. J’ai envie de faire un musée rien que pour exposer les œuvres de mes enfants, elles sont tellement plus belles. La salle consacrée à Sorolla expose deux de ses œuvres. Et malheureusement deux qui ne me touchent pas comme j’aurais aimé. La riche collection du musée est exposée par roulement. 

L’exposition temporaire, pourquoi ?

Et le pompon, l’exposition temporaire. Composée d’énormes sacs de plastique en bâche épaisse transparente, gonflés, qui prennent tout l’espace et se répètent dans chaque salle. Impénétrable. Des ventilos maintiennent le bazar bien gonflé. Les fils électriques traversent ostensiblement les pièces. Des sons nous font sursauter. Et après les bâches transparentes, les noires. Rendu sac poubelle.

Pierre, qui avait fait plus d’efforts que moi pour apprécier l’exposition permanente, ici pète un câble. « Ne vous inquiétez pas, on va vous sortir de là ! » nous dit-il, moqueur. Et Capucine se bidonne des blagues sarcastiques enchaînées par son père. Nous avons beau lire les tentatives d’explication, vraiment nous ne comprenons pas et n’adhérons pas. Cela nous énerve que l’on puisse exposer cela dans un grand musée. Finissons-en vite. Non, c’est impossible. Solène a repéré un dessin au trait, un visage simplement posé sur une feuille blanche clouée au mur. Elle est installée devant et dessine. C’est long… « Je n’ai jamais dessiné un aussi beau visage » me dit-elle fièrement. Les enfants sont formidables.

Déambulations

Bilbao touristique

Sortons enfin respirer l’air de cette fin de journée. Il est 19h. Bilbao s’anime. Nous partons saluer notre Guggenheim préféré. Solène se souvient. Nous retrouvons Puppy, le West Highland terrier de Jeff Koons, recouvert de fleurs. Ça c’est de l’art contemporain qui fait du bien. Photo famille. 

Plaza Nueva

De l’autre côté, nous voulons aussi revoir « Maman » de Louise Bourgeois, cette araignée affreuse qui protège ses petits. Nous longeons le Nervión jusqu’à la vieille ville. La Plaza Nueva. Nous cherchons un restaurant qui nous plaise, et ça prend du temps. Nous nous arrêtons dans un petit restau branché, Tulipo, qui fait des burgers avec de bons produits. Ambiance grunge-funky. Nous nous jetons sur les frites, affamés. Et nous ne faisons qu’une bouchée des burgers pourtant plus gros que nos visages. Un peu de junk-food, ça fait du bien.

Marche de retour dans notre quartier excentré. J’achète quelques tomates dans une épicerie où tout est bien trop mûr. Ça sent le fruit qui tourne et les mouches qui volent. Chez un boucher je trouve trois bouts de lomo. Demain est férié et le frigidaire est vide. Heureusement que les commerces n’ont pas d’heure en Espagne.

Rue San Francisco, populaire et chaude

Nous traversons la rue San Francisco, cosmopolite, bien animée, où s’alignent les épiceries arabe, asiatiques, Bangladesh, portugaise. Un tour du monde. Beaucoup de voitures de police (nous apprendrons plus tard qu’il s’agit d’un endroit bien connu pour son trafic de drogue). Mais à distance, nous savons que notre maison n’a pas bougé, nous avions activé le GPS du chat. Nous la retrouvons comme nous l’avions laissée, avec les vélos à l’intérieur. Nous les raccrocherons plus tard.

Direction un spot en forêt pas loin de la ville, sur la route qu’a pris le tour de France cette année. Calme et fraîcheur. Pierre raccroche les vélos. Je fais le pain. Les filles sont couchées. Basile explore l’endroit en frétillant. Nous ne le reverrons plus de la nuit. 

Musée Guggenheim

Bilbao abrite le célèbre musée Guggenheim qui a accéléré la mue de cette ville industrielle minée par la crise sidérurgique des années 1970-1980.

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