La Hongrie en transit

Mercredi 17 juin 2020. Makó, Hongrie. La nuit a porté conseil. Car finalement, même si la douane ne nous a pas demandé de faire un transit (on nous avait annoncé contrôle médical et signature de documents de transit), la loi reste écrite : que nous soyons considérés comme français ou comme roumains, nous n’avons pas le droit de circuler librement en Hongrie. Et notre étape-restaurant dans ce petit village nous était simplement interdite. Décision est prise, nous reprenons l’autoroute et nous traversons le pays aujourd’hui. Les filles le comprennent et sont prévenues, aujourd’hui, cinq heures de route. Elles préparent les activités qu’elles souhaitent faire en roulant. École aussi en roulant. Légos, lecture, bracelets brésiliens…

L’autoroute est neuve, mais le trafic est dense. Autour de Budapest, elle est en travaux sur plusieurs kilomètres, les deux voies de circulation se rassemblant du même côté. Quelques frayeurs entre tous ses camions. Nous faisons un arrêt après Budapest dans une affreuse aire d’autoroute “autorisée pour le transit”. L’endroit est un cluster bactériologique. Heureusement que nous avons nos toilettes chez nous. Avec le bruit de la route, l’odeur du goudron fraichement posé sur la voie en travaux, et la chaleur écrasante, la pause déjeuner est vite expédiée. Pierre s’offre le luxe d’une sieste, nous avons roulé trois heures sans nous arrêter, il nous reste deux heures jusqu’à notre spot, et je me sens bien incapable de conduire sans paniquer dans entre ces vagues de camions. Moi, je gère l’impatience des enfants, et c’est presque tout aussi compliqué.

Du côté de nos amis des Vert Vanlife, qui ont passé l’ensemble de la crise en Bulgarie, c’est transit pour eux aussi. Ils ont demandé hier soir à passer la frontière roumaine, ouverte aux bulgares, mais ils ont été refusés. Ils ont beau avoir passé trois mois dans le pays, ils ont été considérés comme français et n’ont eu le droit que de transiter. Nous nous appelons, pour nous soutenir mutuellement et échanger nos informations. Comme nous, ils vont devoir traverser la Hongrie sans s’arrêter et contourner la Slovaquie. Ensuite, leur projet de trajet est le même que le nôtre. Vienne, Tchéquie, Pologne et Pays Baltes. On se retrouve à Vienne ? Pas certain. Ils avancent moins vite que nous et notre temps de voyage commence à être compté. Pas certain, mais peut-être. Quand aux 5àbord, toujours chez leurs parents en Alsace, ils avaient demandé à un transporteur de leur ramener leur camping car resté à Sofia. Pendant trois mois il avait été bloqué à la frontière Bulgare. “Transport non-urgent”. Aujourd’hui, il fait enfin la route. Il sera à Vienne ce soir. Comme nous, c’est amusant.

A 16h, les efforts de tous sont récompensés. Nous retrouvons le joli parking où nous avions déjà fait étape il y a deux ans. Nous sommes en banlieue de Vienne, nous pourrons y aller demain en bus. Mais nous sommes surtout à côté de l’immense parc Kurpark Oberlaa. Sûrs que nous y trouverons des jeux d’enfants. Les pieds dans l’herbe fraîche, les enfants au loin, pendus à quelques structures de bois. Solène déploie toutes ses nouvelles compétences en motricité. Elle a énormément progressé depuis le début de cette Carapate. Lison s’attache à réaliser tous les exploits les plus compliqués. Et Capucine oscille entre jouer avec les petites et se prélasser dans l’herbe avec les parents. Elle aussi a bien grandi.

Ce soir, nous relirons avec bonheur l’article de blog écrit il y a deux ans.

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