Samedi 26 octobre 2019. J117. Portugal. Nous nous réveillons ce matin au pied du Bom Jesus. Nous voulons avancer vers le sud, donc retraverser toute l’agglomération de Porto. J’ai repéré un parc naturel, de l’autre côté du Douro, à deux heures d’ici, qui fera certainement une chouette étape.
En route, tant qu’il ne fait pas encore trop chaud. Nous faisons ce matin l’école en roulant.
Pour acheter juste le pain de le lait qu’il nous manque, Pierre fait étape chez un Leclerc. Erreur. Tant qu’à y être, avec Solène et Cap, ils font le plein : 5 pains, 12 litres de lait, 36 bananes et 18 bouteilles de vinho verde. J’exagère à peine. Le caddie est rempli. Mais comment faire rentrer tout ça dans un Emil’pat petit et déjà rempli de 35 kilo d’oranges ?!! On tasse, on tasse. Le lait attendra sous la table d’être rangé plus tard. Allez, il est midi, plus qu’une grosse heure de route… Un bout de pain aux enfants, ils patienteront.
Comme souvent au Portugal, Google nous fait vraiment emprunter des routes improbables. Nous naviguons avec l’option “sans péage”, alors nous enchaînons les petites routes de montagne et les rues pavées des résidences. L’itinéraire est varié et intéressant, mais il est aussi fatiguant.
Souvent, nous voyons de la fumée s’échapper du paysage en plusieurs endroits. Certainement des feux d’automne pour nettoyer les forêts et jardins. Cela donne des paysages embrumés, alors même que le soleil est au zénith.
Vallée de Paiva
Nous arrivons en début d’après-midi dans la vallée de Pavia où une passerelle piétonne longe le fond de vallée. Un pique nique vite avalé, nous rejoignons le départ de la randonnée et la suivons sur deux kilomètres. C’est très beau. La passerelle serpente le long de la paroi de la gorge, à cinq ou dix mètres au dessus de la rivière. La lumière de la fin du jour vient déjà adoucir le paysage. Après nos deux kilomètres de marche, on nous demande de payer pour faire les six kilomètres restants. Ce n’est pas bien cher, mais il est trop tard pour s’engager plus loin. Je trouve un sentier qui nous ramène directement à l’Émile-Pat et nous décidons de rejoindre l’autre bout de la randonnée pour y passer la nuit et la refaire demain, mais dans l’autre sens.
Nous trouvons à nous garer sur un parking de plage fluviale qui ressemble plus à un jardin des délices. Pierre cueille quelques kakis et une grappe de raisin. Dans L’Emile-Pat ce soir, nous ferons un peu d’aquarelle avant d’aller se coucher. Ça faisait longtemps. Lison termine son bison d’Altamira, avec les doigts évidemment, et Capucine colorise son moulin de Don Quichotte en apprenant à faire les dégradés pour évoquer la rondeur du cylindre du bâtiment. Nous aimons ça.
Dimanche 27 octobre 2019. J118. Changement d’heure pour nous aussi ! Heureusement que nos téléphones le savent parce que sinon, nous ne l’aurions pas vu passer. Donc au lieu de nous réveiller tous à 8h, ce sera à 7h. En réalité, ça ne change pas beaucoup de choses pour nous, nous vivons à l’heure de nos organismes qui eux, s’adaptent au soleil. Si, quand même ce soir nous verrons la différence. Le soleil commencera à se coucher à 5h et il fera nuit à 6.
Les passerelles de Paiva
École vite faite, bien faite ce matin. Pique-nique dans le sac. Nous nous engageons sur nos passerelles, côté nord aujourd’hui. C’est comme hier très beau, mais aujourd’hui le temps est couvert et c’est une bonne chose, il ne fait pas trop chaud pour marcher. Et sur ces passerelles toutes plates, nous avançons vite. 4km, pause pique-nique. Tiens, des vaches !?? Des vaches sont en train de divaguer sur l’autre rive, sur les rochers du bord de la rivière. C’est vraiment improbable comme pâture pour des animaux si lourds et pas toujours très adroit. Est-ce normal ? Nous nous faufilons sous la passerelle pour manger en les surveillant. Doucement, elles sont en train de faire demi tour pour repartir je ne sais où, vu la topographie des lieux. Cette vallée est très escarpée, faites de broussailles ou de vieilles terrasses abandonnées. Peut-être y-a-t-il une ferme plus haut ? Un mystère.
En tout cas, ces quatre vaches nous aurons bien occupés pendant notre pause. Nous reprenons notre chemin pour aller plus loin sur la passerelle, mais arrivés à 5km de marche, il faut penser au retour. Nous aurons donc 10km au compteur aujourd’hui. Quand une portugaise demande à Lison si le chemin n’est pas trop dur, elle lui répond “C’est comme si j’avais rien fait !” Le retour, nous le ferons à fond la caisse, en chantant et en se racontant des histoires où, exceptionnellement, les gros mots sont autorisés. L’imagination des filles tourne à plein régime. Et Solène n’est pas en reste…
Nous finirons cette journée par un peu de route. Étape suivante, Aveiro et son marché aux poissons. Encore une route fatigante sur la fin, mais très belle au début, dans les montagnes du parc naturel d’Arouca au coucher du soleil. Un repas rapide et tout le monde est au lit à 20h30. Nous gardons notre rythme malgré le changement d’heure.
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