Flâner dans les rues de Porto

Dimanche 20 octobre 2019. J111. Portugal. Aujourd’hui, pour l’école, je fais deux propositions aux filles. Soit nous nous installons dans le plus beau Mac Do d’Europe, construit dans l’ancien café Impérial et qui en a conservé l’architecture Art déco de l’époque. Soit au café de la librairie Lello, réputée être la plus belle librairie du monde et accessoirement aussi la librairie de Harry Potter. Qu’est ce que vient faire Potter au Portugal, je n’en sais encore rien.

Les filles choisissent MacDo, mais Papa met son véto, on ne lui fera pas mettre un pied au MacDo ! D’accord pour la librairie, c’est quand même la classe de faire classe dans la librairie de Potter ! Nous enfilons les cahiers dans les sac à dos et attrapons notre tram.

Marché Bolhão, plein centre ville. Dans ce pays, les marchés sont fermés le dimanche. À côté, une petite église attire notre œil. Forcément, elle est complètement recouverte d’azulejos. Trop curieux, nous faisons un détour, l’école du jour attendra cinq minutes. L’église est toute petite et pleine à craquer, c’est la fin de la messe. Les fidèles se faufilent dans les rangs après avoir pris l’eucharistie. Un signe de croix. Nous nous collons debout au fond de l’allée centrale pour nous abreuver des dernières prières. Ça fait du bien. Ici, il y a une ferveur populaire, tout le monde chante, même les rangs du fond. Et puis zouip, le flot des fidèles nous accompagne dehors. La messe est finie, les touristes rentrent par l’autre porte.
Porto sera comme ça pendant deux jours. Des églises, immenses ou toutes petites, à tous les coins de rues. Et des touristes partout.

La librairie Lello

Quand nous arrivons devant, mince, il faut faire la queue pour y rentrer… Nous sommes dimanche, je consulte l’affluence du lieu selon Google, c’est sûr, demain il y aura moins de monde !

Perdu… Le lendemain, la file d’attente a doublé de taille alors que nous y arrivons plus tôt. Courage, nous avons vraiment envie de la voir cette librairie. Pierre fait la queue devant la librairie pendant que mes petits canards et moi nous allons faire la queue dans la boutique d’a côté pour acheter les tickets d’entrée. Il en faut du courage… À l’intérieur, c’est au final assez affreux. La librairie est minuscule, les allées sont étroites et il y a vraiment trop de monde. Pas de café à l’intérieur de surcroît, pourtant je l’avais bien lu dans mon guide. Même si la déco est adorable et l’escalier à “double volets et à double orientation” est incroyable, impossible d’en profiter vraiment. Par contre, ce que nous avons vraiment apprécié, c’est que pour la première fois ici, nous trouvons deux petites sections de livres en français, dont une de littérature jeunesse ! C’est sur, vu la masse de touristes qui passent ici, ils ont intérêt à vendre des livres dans toutes les langues. Après avoir longtemps fouillé, nous trouvons deux petites perles et une édition française de Don Quichotte. Le prix des billets d’entrée est déductible de l’achat des livres, heureusement. Nous sortons réconciliés avec le lieu.

Pour la description détaillée de la librairie Lello de Porto, wikipédia le fait mieux que nous.

Le Mac Donald art-déco de Porto

Dimanche, la fuite de la librairie Lello nous amène donc au MacDo. Allez Pierre, la déco est jolie, et on ne prend qu’un café. Alors oui, la déco est amusante, de grands lustres au centre de la salle et un beau vitrail au fond, mais ça sent la frite… “Maman, on peut avoir des frites à grignoter pendant qu’on travaille ?” Difficile de dire non. Et nous voilà donc installés à faire l’école, un dimanche de vacances scolaires, en mangeant des frites au MacDo. L’école en voyage… Hé bien vous savez quoi ? Pierre a aimé cette séance MacDo ! 90 centimes le bon café, depuis notre départ, nous n’avons pas trouvé mieux (comparé à l’expresso pas bon, servi à 2€60 aux Pays-Bas) ! Avec en prime de l’électricité pour recharger le téléphone et des enfants qui travaillent heureux. Grâce à Porto, le MacDo n’est désormais plus pour lui un lieu à fuir systématiquement. Comme quoi, le voyage, ça vous change un homme !

Les quais de la Ribeira

L’école faite et nos frites dans le ventre, nous pouvons poursuivre nos pérégrinations à travers la ville pour trouver un lieu de pique-nique sympa. Direction les quais. Nous naviguons au gré des rues, entrons dans chaque église, prenons maintenant le temps d’observer l’opulence du baroque portugais. Impressionnant. Tiens, une boutique d’artisanat local et design, très chouette ! Pierre m’offre de belles boucles d’oreilles en liège. Je rayonne. Nous empruntons une ruelle, puis une autre. Partout des azulejos, des beaux fers forgés, des maisons construites à flanc de colline, du linge qui sèche au balcon. Au quai, bain de soleil. Nous découvrons par en dessous l’impressionnant pont Luis Ier, symbole de la ville, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

Les ponts Dom-Luis et Maria Pia

Nous nous installons sur le quai, au soleil, pour pique-niquer en regardant plus précisément ce pont. Deux tabliers métalliques superposés, reliés par un arc, permettent de relier simultanément les quartiers haut et bas de chaque rive. Le métro passe sur la partie supérieure. Le pont Dom-Luis, inauguré en 1886,  a été construit par une société belge sous la houlette de Théophile Seyrig, disciple d’Eiffel. Plus loin, le pont Maria Pia et son arche métallique unique, est l’œuvre de Gustave Eiffel. Évidemment, nous n’avons qu’une envie, c’est de le traverser nous aussi, sur sa partie supérieure. Nous remontons à travers la vieille ville pour atteindre le tablier supérieur. Le métro passe au centre, les piétons sur les côtés, sans garde-fous entre les deux. C’est surprenant mais le métro ralentit, et les touristes se poussent. De là haut, la vue est impressionnante. Vraiment, les quais de Porto et de Vila Nova de Gaia qui se font face créent un très bel ensemble.


« Porto a couché ses tour Eiffel à l’horizontale, elles lui servent de pont.»

— P. Morand

Sur le chemin du retour, nous nous emmêlons dans les lignes de métro et Papa embarque seul dans une rame, nous laissant sur le quai. Cris de déchirement et pleurs de désespoir. “Paapaaaaaa…” Avec Capucine, nous rigolons car nous comprenons bien que la situation ne vaut pas la peine de s’inquiéter, mais ce n’est pas le cas de Solène et Lison que nous consolons. Les filles se sont senties perdues alors qu’il manquait juste l’un de nous cinq. La famille inséparable. Nous nous sommes évidemment retrouvés au camping car, Pierre arrivé 20 minutes plus tôt avait tranquillement pris sa douche. Joie des retrouvailles.

Lundi 21 octobre 2019. J112. Nous passerons avec bonheur un deuxième jour à Porto, comme le premier, à flâner dans ses rues animées. L’école s’installera aujourd’hui à la Galeria de Paris, un resto décoré d’un incroyable bric-à-brac. Un passage à la gare Saõ Bento et sa salle des pas perdus recouverte d’immenses azulejos. Nous terminons la journée sur les quais de Vila Nova de Gaia, à regarder la fin du jour éclairer le quai de Porto. Un retour au soleil couchant, rose, orange.

De célèbres ponts

Porto a ses nombreux ponts, dont le fameux Dom Luis. Le pont Charles à Prague, piétonnier, est un monument historique et touristique majeur. De même pour le Ponte Vecchio à Florence. A Ronda le pont neuf qui enjambe la gorge du Guadalevin ne fait ni plus ni moins que 98 mètres de hauteur. Nous étions impatients d’emprunter le pont de Mostar en Bosnie. Venise est elle connue pour son Rialto. Bon il faut dire que des ponts, y’en a un paquet partout.

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