Il paraît que tous les chemins mènent à Rome

Lundi 23 décembre 2019. J175. Après la Belgique, les Pays-Bas, l’Ecosse, l’Irlande, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, la Sardaigne, la Sicile, l’Italie,… Nous voilà arrivés à Rome ! Six mois de roadtrip en famille, plus de 18 000 kilomètres parcourus, nous y sommes ! Et nous y sommes à l’heure, pour Noël ! Pari réussi !

Et si nous sommes si heureux d’y arriver, c’est que derrière les jolies photos Instagram que nous publions, c’est quand même une sacrée aventure faite de moments magiques et de bonnes galères. Je passe sur le peu d’électricité dans le camion qui nous impose de manger à la bougie tous les soirs et d’attendre du soleil pour se doucher… Je passe sur les oreilles douloureuses de Lison en Sicile. Je passe sur les vélos emboutis en Sardaigne. Je passe sur le portable mouillé en Espagne. Pour ces deux derniers jours de voyage jusqu’à Rome, nous avons également été gâtés jusqu’au dernier, dernier moment.

Presque arrivés à Rome

Après trois chouettes jours à Naples, nous partons sans encombre ce dimanche matin, contents d’avoir survécu si facilement à cette ville qui a peut-être une mauvaise réputation pas tout à fait méritée. Nous avons 2h30 de route à faire en deux jours pour rejoindre notre famille à Rome, dans un appartement loué pour l’occasion. Facile. Comme un dimanche d’hiver, nous n’avons pas vraiment et envie de sortir de la maison. Quelques courses, de la cuisine, de l’école. Et de la route. Lundi re-belote. Cuisine, école et route au programme.

Sauf que non, ça aurait été trop simple si ça c’était passé comme ça… Lundi matin, Capucine nous explique qu’elle a passé une très mauvaise nuit, elle a eu mal au ventre, et maintenant, elle vomit… Mince. Est-ce la traditionnelle gastro-entérite de Noël ? Nous décidons que c’est juste une indigestion. De toute façon, il faut attendre de voir comme ça évolue pour commencer à s’inquiéter. École, cuisine, musique, la matinée se passe bien pour Capucine. Mais Lison a très peur d’avoir la même chose que sa sœur, d’ailleurs, elle ne se sent pas très bien. À midi, Capucine re-vomit. Bon. Je me souviens d’un lointain Noël où j’avais partagé ma gastro avec toute ma famille et franchement, la perspective de revivre ça, à Rome, m’inquiète vivement. Bon, il ne nous reste qu’une heure de route pour être à Rome ce soir, nous avons le temps de consulter un médecin.

En route pour l’hôpital le plus proche. Là, Lison ne se sent vraiment plus bien du tout. Et ce qui devait arriver arriva. Juste avant de se garer à l’hôpital, Lison vomit à son tour dans un petit bol que je lui tiens. Et pendant qu’elle remplit son bol à ras-bord, Pierre et L’Emile-Pat font du rodéo. Je crois que j’ai eu la frayeur de ma vie en imaginant ce bol se renverser sur les banquettes et au-delà. Mets tes baskets, Lison, tu viens chez le docteur avec nous ! Ouf, nous allons pouvoir consulter un médecin et soigner nos deux petites malades.

Hôpital

Sauf que non, ça aurait été trop simple si ça c’était passé comme ça… Avant même que nous ayons expliqué notre cas à l’infirmier des urgences, il nous explique qu’il n’y a pas de pédiatre dans cet hôpital et que nous serons transférés en ambulance ailleurs. “Mais nous avons juste besoin de voir un généraliste !” je lui demande. OK me dit il. Nous nous enregistrons et attendons. Attendons. Attendons. Attendons. Au bout d’une heure et demie, je commence à avoir des doutes. Peut être pourrions nous nous épargner cette attente interminable, les soigner avec les simples médicaments que nous avons déjà dans l’Emile-Pat, rejoindre notre famille et voir demain comment les choses évoluent ? Je propose aux filles de faire comme ça. Capucine est d’accord mais pas Lison. Elle ne se sent pas bien et serait plus rassurée de voir un médecin. OK, on reste, mais à 17h, si on n’est pas pris en charge, on s’en va. 17h. On est toujours sur nos bancs métalliques à regarder une émission de Noël à la télévision de la salle d’attente. Mais Lison ne veut toujours pas partir. “Bon, à 17h15, on s’en va Lison !” 17h15. L’italien parlé à la télévision est toujours aussi insondable. “Nous partons Lison, je vais prévenir l’infirmier du bureau d’accueil”. Et à ce moment précis, nous sommes appelés. Lison est rayonnante de soulagement et de joie. “J’avais fait une prière” m’avouera-t-elle… Ouf ! Nous allons pouvoir consulter un médecin et soigner nos deux petites malades.

Sauf que non, ça aurait été trop simple si ça c’était passé comme ça… Avant même d’avoir ausculté les filles, le médecin nous prévient que nous serons transféré vers un hôpital pédiatrique. Non mais c’est quoi cette comedia dell arte ? Et immédiatement tout de suite, il leur fait faire une analyse sanguine. Non mais je rêve, tout ça pour avoir une prescription d’anti-vomitif ? Je préviens poliment que nous ne souhaitons pas être transférés. L’infirmière fait les prises de sang, les filles découvrent et détestent. Le médecin les ausculte, quand même. Et nous retournons regarder les gens fêter Noël à la télévision sur notre banc métallique. “Combien faut-il de temps pour avoir les résultats des prises de sang ?” je demande à l’infirmier. 1h. Quoi !!! Le désespoir m’envahit. Je pense à notre arrivée dans Rome en camping car de nuit juste au moment où il y a le plus de trafic. J’ai tellement envie de déguerpir avec mes enfants sous le bras. Conseil de crise avec Pierre au téléphone. Nous décidons d’attendre. Et de refuser, quoi qu’il en soit, le transfert. Capucine s’effondre en pleurs, elle n’en peut plus d’attendre et veut aller fêter Noël elle aussi, retrouver son Tonton, son Papi et sa Bimamie. Franchement, j’ai envie de pleurer avec elle. Et Lison, elle, s’est carrément endormie sur son banc métallique. Elle n’est vraiment pas bien. Mal en patience. Pourvu que l’attente ne dure pas plus d’une heure… 50 minutes, nous avons les résultats. Normaux. Le médecin a appelé un pédiatre et nous prescrit deux médicaments italiens. Impossible de comprendre ni ce que c’est, ni le diagnostic. Ouf ! Nous allons pouvoir enfin nous tirer d’ici !

Un dernier vomis ?

Sauf que non, ça aurait été trop simple comme ça… Rome, son trafic, ses voitures partout, quelques rues étroites. Pierre conduit comme un chef, hyper concentré, le trajet n’est pas simple, Google veut nous faire passer dans un tunnel annoncé à 3 mètres. Nous mesurons 2m97 de haut. Pierre bifurque juste à temps mais l’itinéraire devient encore plus compliqué. Nous arrivons enfin, rue Barletti, un quartier proche du Vatican. Plus que 3 minutes de route. “Mamaann, j’ai envie de vomiiiir”. Un autre bol, plus grand, était prêt. Lison ne le remplit pas cette fois ci mais en met partout… Banquette, coussins, doudous. Pierre doit se garer en double file devant l’appartement pour déposer les enfants et nos affaires avant de partir plus loin garer l’Emile-Pat dans un parking. Warning allumés, au bord du boulevard, il s’arrête pour que je décharge nos sacs.

“Mamaann, je vomiiiis” au tour de Solène de rendre le petit grignotage qu’elle vient de manger ! J’en peux pluuuusss ! Moi aussi je vais appeler ma mamaaan !!! Heureusement, mon Papa et mon frère sont là pour prendre nos sacs et nos enfants. Je déhousse banquettes et cousins touchés. Dans la location, il y a saint lave-linge. Ouf ! Nous allons pouvoir enfin arriver…

Discussion à l’italienne

Sauf que non, ça aurait été trop simple comme ça… Au parking, l’agent nous dit de repartir immédiatement dans un italien très clair. “NO fourgoné, no fourgoné”. Mais nous avons une réservation ! “No réservation, no réservation”. Aïe, on est mal. Là, on est vraiment mal. Nous commençons à discuter à l’italienne, bien fort et bien énervé, avant de calmer le jeu. Réfléchir. Idée. “J’ai le numéro de la personne qui a fait la réservation pour nous, pouvez vous l’appeler et voir directement avec elle ?” L’italien accepte. Ils se parlent, sans crier. L’italien comprend que la réservation a bien été faite mais que son collègue ne lui avait pas dit. Oooouuuufffffffff. Nous allons pouvoir rejoindre notre famille à l’appartement !

Expériences dans les hôpitaux d’Europe

Partir en voyage au long cours, c’est aussi prévoir l’imprévu. Nous sommes partis avec nos cartes européennes d’assurance maladie, valable dans les pays de l’Union Européenne, en Suisse et au Royaume-Uni. Elles nous ont été utiles au Portugal pour Solène, en Italie et en Roumanie pour Lison. Si vous vous blessez ailleurs, il vous faudra avant votre départ avoir souscrit une assurance santé voyageur.

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Une réponse à “Il paraît que tous les chemins mènent à Rome”

  1. Avatar de Creusoise
    Creusoise

    Et bien Rome , ça se mérite!
    Que les filles se remettent vite et que les autres n’aient pas la même chose
    Que vous puissiez profiter de votre famille et de votre séjour à Rome
    J’espère que vous pourrez fêter la fin d’année et le début de la suivante

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