Lézarder sur la côte rocheuse d’Orosei

Mardi 26 novembre 2019. J149. C’est une magnifique journée qui s’annonce. Il fait hyper beau et nous allons dans un coin hyper beau. Je crois que je suis comme ma batterie auxiliaire, l’énergie branchée directement à l’ensoleillement. Notre prochaine étape sera le golfe d’Orosei, un parc naturel réputé pour la beauté de sa côte sauvage. J’ai repéré une jolie petite plage au creux d’une crique, Cala Fuili. Nous démarrons tôt, l’école attendra le coucher du soleil !

Pour atteindre cette côte, il faut traverser la montagne par un tunnel en descendre une route en épingle. Le village balnéaire de Cala Gonone est blotti ici, mais nous poursuivons une belle route côtière qui serpente accrochée à la montagne jusqu’à… Une chaîne. Aïe, le demi-tour est serré. Nous stationnons ici, la plage n’est qu’à quelques minutes à pied.

Et elle tient ses promesses. Eau turquoise, galets blancs et grand soleil. Sur la plage nous seuls, juste quelques grimpeurs sont accrochés aux falaises environnantes. Puis une petite famille arrive, des français avec un bébé, Milo, 3 mois, et une petite Léonie de 2 ans et demi. Solène saute de joie d’avoir une copine de son âge.

Et nous, nous sommes bien contents aussi de rencontrer des gens si charmants avec qui parler voyage, Sardaigne, Sicile,… Ils habitent à Antibes et aiment explorer la méditerranée. Nous passerons une partie de la journée ensemble, seuls dans notre petite crique.

Solène apprécie toujours autant les petites vagues. Elle “écrase le mer” en sautant dessus à l’aide de son Papa. Capucine s’essaie à regarder sous l’eau à l’aide d’un masque. Ce n’est pas encore ça. Et Lison ? Lison rêv

Et Zorro est arrivé

Jusqu’à ce que Capucine revienne avec un lézard. Un lézard un peu amorphe qui ne s’est pas enfui en courant quand elle l’a attrapé par la queue. La voilà toute fière avec son nouvel animal de compagnie, sûre qu’elle le gardera avec elle pendant toute la Carapate. Sûre qu’il l’a adopté et qu’il est heureux d’avoir trouvé une maîtresse. Nous lui expliquons qu’il n’est pas fait pour vivre en camion, qu’il a besoin de son espace naturel et qu’elle risque de le faire mourir. Elle ne veut rien entendre et poursuit son sketch du lézard apprivoisé et désormais appelé “Zorro”. On la connaît la Capucine, elle vit ses rêve à fond et se résoudra à nous écouter, mais pas tout de suite. L’avantage c’est que cela nous permet d’observer de très près un lézard, sa petite langue, ses yeux qui nous regardent, ses longs doigts agrippés, sa peau à écailles… Quand Capucine pose Zorro sur un cailloux, il remonte sur elle. C’est sûr, il est amoureux !

Et la tuile est arrivée

Les soleil disparaît vite de notre petite crique. À 15h, nous avons le sentiment que la journée est déjà terminée. Nous plions bagages pour trouver un autre spot pour ce soir.

En atteignant l’Emile-Pat, nous remarquons tout de suite que la bâche des vélos n’est pas correctement mise. Inspection. Tous les vélos sont là. Il y a beaucoup de verre par terre et le porte vélo est plié. Un véhicule a vraisemblablement reculé très vite dans le porte-vélo et s’est cassé le pare-brise. De notre côté, on remarque des traces d’impact sur la paroi de l’Emile-Pat. Aïe. Nous décidons d’abord de rejoindre un stationnement à proximité où nous pourrons passer la nuit avant de pouvoir réfléchir tranquillement à la bonne conduite à tenir.

Cala Gonone, le village d’à côté, sera notre refuge. Réfléchissons. Réparer le porte vélo ? La paroi est fragilisée, nous préférons l’alléger. Nous séparer de nos vélos ? Les abandonner ici, bof, ils sont chouettes nos vélos. Les revendre chez un vendeur de vélos d’occasion, c’est une option, il semble y en avoir un dans la grande ville d’à côté.  Les renvoyer en France, ça serait bien, mais il faut voir le prix et surtout trouver un prestataire…

Nous appelons l’assurance. Pas de réponse. Ils sont sous l’eau des inondations dans le sud-est de la France. Mail à notre conseiller de Rodez. Porter plainte. Je file à la gendarmerie du village mais ne la trouve pas.

Une italienne m’explique dans un superbe français que la gendarmerie est fermée l’hiver, qu’il me faut aller à dans la grande ville d’à côté, à Dorgali. Puisque qu’elle me comprend et parle si bien, je tente alors de lui expliquer mon problème. Elle travaille dans l’hôtellerie, elle a l’habitude de faire expédier toutes sortes d’objets oubliés. Elle me donne l’adresse d’un service postal qui fera notre envoi. À Dorgali, aussi. En Italie, il y a plusieurs services postaux qui se font concurrence.

Ce soir dans l’Emile-Pat, les parents sont patraques et les enfants rigolent. Ils essaient de détendre l’atmosphère et de redonner le sourire. Solène n’a rien compris à l’affaire. Nous prenons maintenant le temps de lui expliquer. Lison, qui a son vélo dans le coffre, nous répète en boucle qu’elle veut garder son vélo. “Mais tu seras la seule à vélo ! Mais tu prendras la trottinette Maman, et je te tirerai !”.

Rencontres animales

Après Zorro le lézard, nous avons fait d’autres rencontres animales. Beaucoup de chiens nous ont gardé lors de notre voyage à l’image de Pinocchio. En Albanie nous avons fait la connaissance de Johnny le pélican frisé. A Policoro et à Athènes ce sont les tortues qui sont soignées dans les centres WWF. En Roumanie, nous avons croisé la route des ours. En Finlande, c’est l’élan de Porkkala qui surgit devant nous…

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